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Le militantisme est-il un problème de pouvoir d’achat ?

2 novembre 2008, 11:23, par Cop

Il y a eu une lourde défaite du mouvement social dans beaucoup d’états du monde je dirai entre les années 75 et 85, une décennie qui vit le cassage de communautés de résistance (comme la sidérurgie, le changement d’échelle des usines de l’automobile, etc), bref le reflux de la montée qui culmina en 68 dans le monde et qui finit réellement par la déroute américaine en Indochine.

Cette crise de fond, construite sur un recul de la classe (invertion des taux de profit début 80) tresse un contexte dont nous ne sortons pas aisément.

Les années 95 2002 voient une ré-émergence lente, à compter de 2002 on voit des attaques très violentes sur les derniers bastions de résistance, couplées à des mobilisations importantes mais sporadiques, ne permettant pas aisément de reconstruire des équipes militantes qui maillent le territoire toutes organisations du mouvement ouvrier liées.

Nous sommes toujours dans cette situation de convalescence qui marque toute la difficulté du militantisme entre de vieilles générations largement à genoux et .... ben âgées , ET l’apparition au militantisme de jeunes générations à l’engagement sporadique qui ne fabrique pas aisément une politisation permanente et surtout un militantisme permanent.

La question de l’accélération de la crise du capitalisme actuellement ne permet pas encore une résistance forte qui fait sortir dans la rue , occupant les usines et les entreprises, fourmille d’inventivité militante, se structure, car cette crise, même si démonstration est faite qu’elle est un attentat extrêmement grave contre les peuples et les classes ouvrières, ne développe par encore au concret toute la puissance de ses effets.

Autrement dit, beaucoup comprennent théoriquement ce qui se passe (le glissement sondagier vers la gauche de la gauche, etc) et ont une dent contre le capitalisme, ils voient les nuées du cyclone arriver mais ils n’en mesurent pas encore dans leur chair tous ces effets.

On est dans le stop du stop and go.

Une manif du MJCF (même si peut maline dans sa façon de mobiliser) ne permet rien, strictement rien, en mobilisation (il est insuffisant de remettre en cause partis et syndicats là dessus, si les gens étaient prêts, même sur de mauvais mots d’ordre et sur une façon de faire peu maligne, il y aurait eu des milliers de gens à aller voir, pour le principe .... et le plaisir), car elle est dans ce creux d’expectative.

La manif de Strasbourg , bien plus conséquente normalement , n’a levé que des rangs clairsemés de plusieurs centaines de personnes...

Il nous faut prendre acte de tout cela.

Parallèlement il existe de très grands succès de militantisme (comme certains réseaux de solidarité) montrant que des forces sont disponibles pour un travail de longue haleine.

Mais c’est sur le terrain du cœur du mouvement social que ça coince.

Je pense qu’une partie va déferler bientôt quand les conséquences de l’agression capitaliste dans le cadre de la crise économique va secouer violemment et en peu de temps la société .

Dans les deux sens (un côté néo-fasciste et un côté de gauche).

Continuer de se battre, de proposer , de militer, de manifester, faire des propositions qui règlent les questions des erreurs du passé, et....