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Y’a du monde au Bal des Pompiers ces derniers jours...

2 février 2009, 11:22, par angela anaconda

Mais...Mais... il y a quand même une révolte, une envie naissante de "faire craquer quelque chose".

Il n’est peut-être pas inutile que de vouloir identifier ce "quelque chose". Il me semble que ce quelque chose à craquer doit être un élément moralisateur attaché à la fois à la notion du travail, et à la sensation d’avoir une bonne ou une mauvaise conscience.

Cet élément moralisateur sort au grand jour au moment où l’on réussit à avoir un travail ou bien, au moment de la "perte de boulot", quand on passe du statut de salarié qui "a un travail" à celui d’un chômeur. Le licenciement, ne ressemble-t-il pas à une expulsion, une Chute ? N’est-on pas exclu de l’entreprise-paradis ? il est certain que le licenciement est ressenti non pas comme un soulagement (ouf, enfin libre), mais comme une honte, une sensation d’avoir été désigné au grand jour comme étant "fautif".

Mais qu’est-ce qui fait qu’un travailleur qui "a un travail" peut se sentir moralement supérieur au travailleur au chômage qui n’"a plus de boulot" ? D’où vient cette idée de supériorité morale ? Ne serait-elle pas lié à ce vieux concept biblique de "péché originel", comme quoi il faut travailler à la sueur de son front pour s’en repentir, mis à jour par le dogme tridentin qui accepte l’accumulation des richesses afin de se racheter par l’argent ? Et ce que l’on désigne aujourd’hui par "plafond de verre" ou "main invisible", ce serait-ce pas ce concept-là qui garde notre conscience fermée ?
angela anaconda