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mouais...

6 mars 2009, 18:01

Écoute , moi non plus le "communisme autoritaire" et le capitalisme d’État c’est pas mon truc et c’est certainement pas mon objectif.

tant mieux !

Force est de constater que si tu vas chercher dans l’histoire des raisons de haïr les néo-bolchéviques, les communistes, les marxistes, etc en tant qu’anarchiste,, tu vas en trouver plein, et de bonnes.

je n’ai, pour l’heure, pas de haine contre tous ceux que tu cite, mais il existe incontestablement un fossé dans les mémoires, telles que les idéologies les ont forgées, de la "révolution" russe. Ce qui est en cause, c’est plutôt l’absence d’un regard critique sur l’histoire, par et pour les héritiers de ces courants (comme pour tous les "héritiers" d’idéologies d’ailleurs). De comprendre comment certains discours, certains choix idéologiques alimentent les plus infâmes pratiques. Comment ces pratiques se trouvent justifiées par l’idéologie. Comment cette idéologie traverse les générations, même dans ses implications les plus funestes...

Cela étant dit, je crois qu’on est face à une nécessité urgente, celle d’unir les forces révolutionnaires socialistes et anarchistes. A ce que les anarchistes réapprennent à investir les débats socialistes avec des critiques argumentées et construites dans une perspective révolutionnaire, commune, je pense. Et à ce que les socialistes réapprennent à écouter les anarchistes (les vrais).

Je ne savais pas qu’il existait des "forces révolutionnaires socialistes", peut-être à cause de l’évolution historique de ce mot ; je ne sais pas ce qu’est un "vrai" anarchiste pour toi, mon point de vue reste bien sûr subjectif et je ne prétend absolument pas représenter "l’anarchisme", encore moins "l’anarchisme vrai". Je ne pense pas que les anarchistes souhaitent "investir les débats socialistes ", ils n’ont pas besoin des "débats socialistes" pour faire entendre leur voix, ce qui n’empêche pas de discuter. Puis les anarchistes ne veulent pas prendre le pouvoir, peut-être plutôt reprendre le contrôle de leurs existences, individuellement et collectivement, par association libre, et en fédérant les affinités, pas dans un cadre "national" ; la nation française n’est qu’une fiction créée à Valmy sur les décombres du royaume de france et de la société féodale qui l’a construit sur le sang et l’asservissement des autochtones. Je n’ai pas choisi d’être français et de subir les lois de l’état français, comme mon ami n’a pas choisi de naître "malien". Le "contrat social" est nul et non avenu, à aucun moment de mon existence pour l’heure l’auto-détermination ne m’a été accordée... Je ne veux imposer mes idées à personne, mais qu’on nous laisse vivre en paix selon les nôtres. salariat, patrie, état, nation : associations forcées arbitraires, à abolir.

On a tous le choix - se faire tous défoncer séparément par les forces capitalistes ou les niquer ensemble.

les forces capitalistes se retrouvent aussi dans les bureaucraties syndicales et partidaires qui aujourd’hui nous font le coup du 24h le 19 mars et qui escomptent essentiellement un profit électoral du mouvement actuel. Comment se fait-il que le Sgen (Cfdt confédération jaune multi-récidiviste) qui ne représente que lui-même, se presse aujourd’hui à la table des négociations avec pécresse et ose parler "d’avancées", et se permet de s’asseoir ainsi sur ce que porte le mouvement social, à travers les assemblées générales et les coordinations, et les groupes autonomes en luttes ? Comment se fait-il qu’au nom de l’unité avec la même CFDT, d’autres centrales syndicales aient accepté le principe d’une "journée d’(in)action" le 19 mars, soit plus d’1 mois 1/2 après le 29 janvier ? Pour construire une unité d’action, il nous faut des bases communes claires.

Personnellement j’ai choisi et comme je n’ai jamais pu concevoir le socialisme révolutionnaire, ni le communisme sans anarchisme ben c’est pas grave si tu veux pas qu’on discute ensemble sérieusement je trouverais bien d’autres anar pour discuter...

Je veux bien qu’on discute ensemble, d’ailleurs ça se fait tous les jours, sans médiation, là où s’organise la lutte ;o) ! Si tu veux, voici autre texte qui peut mettre un terme à une certaine opposition absurde et stérile entre "libérté" et "égalité", entre autre, et dessiner les voies d’une émancipation réciproque : http://infokiosques.net/spip.php?article555

Le propos de V . Serge, sa réflexion sur le rapport bolchévisme/anarchisme y compris dans sa dimension historique de 1917 me semble extrêmement intéressante - on connaît les erreurs et les fautes des bolchéviques , mais surtout il faut le reconnaître, de ceux qui prétendirent leur succéder, on parle rarement de ce en quoi ils furent utiles et nécessaire ( au même titre que Makhno justement et par exemple) à l’accomplissement de la révolution. Malheureusement je trouve que le mouvement anarchiste moderne est toujours "coincé" dans sa position de contemplateurs de ses propres victimes (nombreuses réelles et inexcusables, sans doute là n’est pas le débat) et ne fait pas souvent son auto critique d’un point de vue de méthode ,d’analyse et de l’action et c’est dommage car vous nous privez d’échanges à mon avis absolument nécessaires et profitables . Pour la classe ouvrière et la révolution, et au delà pour la construction d’une société communiste.

Faire une sorte de "mea culpa" sur "les erreurs et les fautes des bolchéviques" n’a à mon sens aucun intérêt, si cela ne s’accompagne pas d’une analyse critique de ce qui dans la théorie comme dans la pratique a pu générer ces "erreurs", et mener toute une partie des habitants de la planète aussi loin de leur épanouissment et de leur émancipation. Et pourtant, ce n’est pas faute pour le bolchévisme d’avoir trouvé parmi les peuples des partisans sincères. mais quand tu énonce que les bolcheviks furent "utiles et nécessaire à l’accomplissement de la révolution, je crois moi qu’ils furent les initiateurs de sa liquidation. En cela la révolution russe n’a pas dépassé la révolution bourgeoise de 1789, que bien des bolcheviks ont pris pour modèle. Robespierre, avant d’être liquidé, a liquidé les enragés !
Il y a dans le bolchévisme une dimension "pragmatiste", utilitariste, à la recherche d’efficace, qui réifie l’être humain, et le vivant en général. On ne combat pas l’exploitation avec des moyens aliénés. Les fins se lisent moins dans les manifestes que dans les moyens employés pour les réaliser. Sinon, Va pour la réalisation d’une société sans classe, c’est-à-dire aussi sans bureaucratie révolutionnaire !