Accueil > ... > Forum 329500

Le NPA : beucoup de bruit pour rien

6 juin 2009, 15:33, par himalove

Onfray tiens ici un langage de politicien, ami de Mélenchon, et non de philosophe visionnaire.

Il aurait été plus intéressant comme son confrère Alain Badiou de nous dire en quoi le NPA et Besancenot ne sont pas révolutionnaires ni communistes mais strictement réformistes dans un cadre bourgeois.

Il y a une vérité que le philosophe Onfray évite d’ébruiter à propos du 7 juin 2009 : aller aux élections, pour un prolétaire, c’est participer à un immense mensonge où il sera toujours le dindon de la farce.

Dans une perspective strictement politicienne, le professeur Onfray n’a toutefois pas tort, le parti d’OB en refusant une alliance tactique avec le Front de gauche creuse sa "tombe électorale" ; et se coupe définitivement de ses militants réformistes les moins sectaires lesquels ne pardonneront jamais à la direction son manque d’intelligence et de clairvoyance.

Peut-être par ce refus, le NPA cherche-t-il maladroitement à signifier comme LO que le Parti reste indéfectiblement du côté des travailleurs en lutte, c’est-à-dire des martyrs de la grande bourgeoisie dont le sort de sacrifiés fait pleurer parfois les petits-bourgeois à l’heure du Vingt-heure télévisé...

Cette quête d’apparence prolétarienne ne convient pas cependant à un parti qui cherche à faire asseoir ses représentants dans les fauteuils très confortables des assemblées bourgeoises ; les électeurs de la classe ouvrière sont, peut-être, crédules mais ne croient pas, un instant, qu’un Raoul-Marc Jennar, par exemple, dans le Sud-est de la France, puisse être un des leurs...

Le théâtre politique est parfois plus cruelle que la lutte des classes, le NPA risque d’en faire l’amère expérience le 7 juin au soir ; les électeurs risquent d’être plus sévères que le ministère de l’Intérieur.

Si certains militants du NPA ne comprennent pas pourquoi le Parti n’a pas fait une alliance opportune avec le Front de gauche, il est tout aussi incompréhensible pour un révolutionnaire de comprendre pourquoi le NPA n’a pas appelé à l’abstention massive aux européennes ?

Car, dans ce cas de figure, le NPA aurait pu continuer à entretenir l’illusion d’une force révolutionnaire crainte par les pouvoirs en place et gagner la confiance de ceux et celles qui ont rompu, en Europe, avec le système.

Hélas ! Les militants que j’ai eu l’heur de rencontrer, dans la Drôme, sont, par leur mode de vie et rélexion, très proches des gens du Font de gauche qu’ils critiquent par ailleurs...

Le NPA va mourir non pas par des coups portés par le pouvoir mais de ses propres contradictions. Mais comme Guignol, il renaîtra des bastonnades...

Le NPA restera encore quelque temps, dans le champs politique, le sparing partner rêvé du nain de l’Elysée et le chouchou de la presse people.