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Polpotisme et dictature du prolétariat

21 septembre 2009, 00:59, par Copas

Nous avons tous éprouvé un grand soulagement quand à Saïgon, maintenant Ho Chi Minh ville, les américains durent s’enfuir laqueue entre les jambes en hélico de leur ambassade, quand les blindés saisis par les Kmers rouges ouvrirent la voie à de longues cohortes de soldats de la résistance.

L’effroyable guerre d’Indochine, ou, du moins les guerres d’Indochine se finissaient enfin, après les océans de massacres perpétués par les Français, les Japonais, les Américains et quelques supplétifs.

le bilan des interventions des divers impérialismes en Indochine surclasse largement les crimes Kmers rouges .

Nous pensions que c’était fini, mais loin de là, hélas.

Peu à peu vinrent les nouvelles de ce qui se passait au Kampuchéa, l’alignement du régime derrière ses protecteurs nomenclaturistes chinois alliés alors à l’impérialisme américain contre la révolution vietnamienne soutenue alors par l’URSS, les nouvelles de plus en plus concordantes sur les boucheries perpétuées.

Il y a deux chose à constater, d’un côté l’enchainement historique et ensuite la mécanique même du régime kmer rouge.

Une très longue guerre civile préalable, une montée dans l’horreur progressive entre les massacres américains et la forme particulière du régime de Lon Nol, de 1969 à 1975 , issu d’un coup d’état pro-américain contre Norodom Sihanouk, forme déjà très apocalyptique de commandement, mélangeant grande corruption , massacres, dérives hallucinantes et meurtrières.

Le régime kmer rouge arriva en 1975 au contrôle de tout le pays et fut abattu par les troupes vietnamiennes en 1979 , continua la guérilla en s’alliant à des forces bourgeoises, royalistes et nationalistes (là contre les Vietnamiens) avec l’appui de l’Europe, de la France, de la Chine et des USA, qui maintinrent le soutien à l’ONU au représentant Kmer rouge comme seul représentant du Kampuchea.

Il faut rappeler cela et pas s’en prendre aux orgas des droits de l’homme qui là dedans ne furent que ceux qui soignaient les corps, avec divers points de vue, des réacs jusqu’aux orgas progressistes en passant par les entreprises caritatives.

Dans le même temps le Vietnam fut agressé par une tentative d’invasion chinoise pour voler à l’aide des dictateurs nomenclaturistes kmers rouges.

Il faut rappeler cela et la défaite destroupes de l’impérialisme chinois (120 000 hommes) allié à cette époque aux impérialismes américains et européens.

le contexte et l’enchainement des faits qui remonte à l’installation meurtrière et sanglante du colonialisme français , les guerres contre les fachos japonais, puis à grande échelle à nouveau contre le colonialisme français puis l’impérialisme français basculent toute l’Indochine dans un terrible cauchemar qui dura tout le XXeme siècle et qui, avec les moyens militaires modernes monta en horreur de cran en cran, tout le long des années qui s’étalent de l’invasion japonaise à l’occupation américaine (tonnage de bombes balancé sur le Vietnam plus important que tout ce qui fut balancé sur tous les fronts de laseconde guerre mondiale, par exemple, voir la taille du Vietnam).

Le bouleversement des sociétés, la dévaluation terrible du prix d’une vie, de sa souffrance, sont importants pour tresser l’arrivée du régime kmer rouge.

Ces fripouilles étaient une nomenclatura, couche sociale dirigeante dictatorialement au nom du communisme, mais dans les faits un système de domination d’une couche sociale, à étudier, sans s’encombrer des oripeaux idéologiques dont elle se revêtit.

Je suis toujours surprit quand on sur-évalue la puissance du verbe on abandonne l’analyse en terme de lutte de classes d’une société au prétexte d’aller chercher dans les textes ce qui pourrait expliquer ce qui s’y passe.

Nous avons vu surgir sous nos yeux un système qui puise ses racines dans l’histoire d’un pays et dans la structuration d’une nomenlcatura, classe sociale dirigeante, qui choisit de liquider toutes les autres couches sociales sauf la Paysannerie.

On a plutôt affaire là, plutôt que de scruter les oripeaux idéologiques dont se revêt ce régime, d’un très vieux système connu dans diverses sociétés , notamment dans l’antiquité , une espèce de théocratie (sauf que le dieu là ce sont les tables de la loi falsifiées du communisme) criminelle qui fait ses sacrifices et domine une société paysanne .

l’hyper-hierarchisme du système,l’absence absolue de pouvoir de la classe "prétexte" qu’était la paysannerie montre bien qu’on a affaire à une forme de domination d’une classe.

Le PCF n’y est pour rien en la matière.
On a parlé de Ho Chi Minh faisant un pont de mauvais gout avec la naissance des bouffons sinistres kmers rouges parce qu’on abandonne l’analyse des mécanismes qui fabriquent une couche sociale et les moteurs qui l’a font agir.

Pour Ho Chi Minh, aller rechercher les membres fondateurs du PCF .

On recherche toujours le péché originel ou du moins on surestime son importance plutôt que de continuer à utiliser le champ fécond des analyses des sociétés en termes de modes de productions de classes et de couches sociales.

Les sociétés nomenclaturistes ou de capitalisme d’état, dont le kampuchea sous domination kmer rouge fut une horreur comparable dans le crime au nazisme représente un cas extreme, n’échappent pas à la lutte des classes, ni à des dominations de classe.

Ce n’est pas une idéologie qui fit la relation de sur-exploitation de la paysannerie par les nomenclaturistes kmers rouges, ni ce qui fit la propension meurtrière à éliminer toute personnes ayant une qualification jusqu’aux plus bas niveaux, donc l’élimination également d’une toute petite classe ouvrière, mais une couche sociale travaillant à sa domination.