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Guerre d’Algérie - Ce que me semblent cacher les critiques post-mortem à A. CAMUS

12 janvier 2010, 09:21, par La Louve

Génial !! Bon c’est toujours pareil quoi. Dans cet article les sources sont de tout le monde sauf de Camus. Ce sont des citations d’analyses sur Camus qui citaient ou se référaient sur quoi elles mêmes à part une interprétation de l’auteur ? Une sorte de collection d’opinions donc.

Je cite l’article :

" Références :

Kateb Yacine. Un homme, une œuvre, un pays, entretien à Voies multiples, Laphomic, 1986.

Edouard W. Saïd, Albert Camus ou l’inconscient colonial, Le Monde diplomatique, novembre 2000.

Chroniques algériennes, Gallimard. Idem. Ibid.

Dans sa préface à un ouvrage de Frantz Fanon (Les damnés de la terre, Maspero, 1961), Sartre qui est sans doute avec Francis Jeanson, l’intellectuel français qui a le mieux saisi les mécanismes de l’oppression coloniale, écrit : « Abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé ; restent un homme mort et un homme libre. »

Journaliste anticolonialiste proche de la cause algérienne.

L’expression est de Sartre.

On ne sait si le philosophe existentialiste critiquait le mode de construction à l’américaine de L’Etranger, son écriture au passé composé, ou s’il doutait du caractère authentiquement fictif de l’œuvre. Avait-il connaissance de ces étranges affinités entre ce roman bizarre qui a rendu célèbre l’écrivain pied-noir, et l’œuvre géniale d’un écrivain juif autrichien, Stefan Zweig. Bizarres autant qu’étranges, en effet, ces similitudes entre Meursault, l’étrange héros assassin de Camus, et le personnage récurrent, L’Etranger, de l’œuvre de Zweig.

Selon Leïla Benmansour (El Watan des 23 et 24 avril 2006), L’Etranger serait non pas une création fictive, mais une construction sur la base des cinq nouvelles de Stefan Zweig (Le joueur d’échec, Amok ou le fou de Malaisie, Lettre d’une inconnue, Ruelle au clair de lune et Vingt-quatre heures de la vie d’une femme).

Pour l’universitaire algérienne, le remords aurait tourmenté Camus au point de « le plonger dans un malaise grandissant, atteignant la dépression, alors que tout lui souriait ».

Camus n’aura pas le courage d’évoquer l’œuvre de Zweig. Mais, en parlant de son prix Nobel, lors d’une conférence à Stockholm sur le mensonge dans l’art, il lancera à une assistance intriguée, cette phrase énigmatique : « Cette récompense dépasse mes mérites personnels. » Sartre aurait raillé « la philosophie facile » « pour classes terminales » de Camus. Ce sont des pieds-noirs qui huent Camus, le menacent et torpillent sa conférence sur la trêve civile au début de l’année 1956 à Alger.

Jean Jacques Gonzales, Une utopie méditerranéenne. Albert Camus et l’Algérie en guerre. ln Mohammed Harbi et Benjamin Stora, La guerre d’Algérie. La fin de l’amnésie, Robert Laffont, 2004.

El Watan(Algérie) du 31 décembre

VOILA. PAS UNE ŒUVRE DE CAMUS CITÉE DANS UN ARTICLE SUR CAMUS.

J’aurais fait ça à la fac les profs m’auraient balancé ma copie dans la figure en me disant "HORS SUJET". Hors sujet - une étude des opinions sur Camus n’est pas une étude sur l’anticolonialisme de Camus.

La seule citation ici est extraite d’un article de l’Express, et comble de la manipulation, voici comment l’Express- 2010 lui même présente cette citation soi disant de l’Express-1958 (qui se moque de qui ?) :

Bélaïde Abane est révolté par les propos qu’aurait tenu Camus dans L’Express en 1958. "Il faut considérer la revendication d’indépendance nationale algérienne en partie comme une des manifestations de ce nouvel impérialisme arabe dont l’Egypte, présumant de ses forces, prétend prendre la tête et que, pour le moment, la Russie utilise à des fins de stratégie anti-occidentale." Le journaliste considère que Camus, qui "ne fait que traduire la propagande du bloc colonialiste a en périphrases ampoulées" a fait "preuve d’un aveuglement incurable". (1)

Source :
http://www.lexpress.fr/culture/albert-camus-mal-aime-de-la-presse-algerienne_839869.html

Voilà, alors, 1° L’Express lui même n’arrive même pas à attester que ses propos aient été tenus dans ses colonnes - il dit "les propos qu’aurait tenu Camus".

2° cette phrase, je répète, soit disant de Camus :

« Il faut considérer la revendication d’indépendance nationale algérienne en partie comme une des manifestations de ce nouvel impérialisme arabe dont l’Egypte, présumant de ses forces, prétend prendre la tête et que, pour le moment, la Russie utilise à des fins de stratégie anti-occidentale. »

Je ne vois pas en quoi elle signe un colonialisme ! Ou alors les mots n’ont pas le même sens pour nous, on ne parle pas la même langue.

Au contraire !! Et Malheureusement, elle est dramatiquement démontrée dans toute sa JUSTESSE notamment par la situation dans laquelle l’Egypte (et l’Arabie Saoudite, entre autres) ont finalement laissé le peuple palestinien.

Pour quiconque soutient la cause du peuple palestinien, cette phrase a une résonance terrible et hélas pour nous Camus avait vu juste.