Accueil > ... > Forum 380286

Picardie : la direction du Front de gauche a fait le sale boulot et n’a rien en échange

17 mars 2010, 14:33, par Roberto Ferrario

PS/Front de Gauche : pas d’accord en Picardie

Le Parti socialiste considère qu’il a déjà intégré des communistes avant le premier tour. Mais le Front de gauche estime qu’il s’agit de dissidents.

Pas d’accord entre le Front de gauche et le Parti socialiste en Picardie pour le second tour des régionales, dont les listes définitives devaient être présentées avant 18h ce mardi 16 mars. "Nos interlocuteurs ont demandé la peau d’Olivier Chapuis-Roux", a déclaré à Nouvelobs.com un membre de l’équipe de campagne socialiste en Picardie, faisant référence au vice-président de la région en charge des Sports, des Loisirs et des Traditions populaires. "Nous avons les enregistrement de la demande de Thierry Aury, tête de liste du Front de gauche", a-t-il ajouté. Olivier Chapuis-Roux, ancien membre du Parti communiste, a suivi le Mouvement unitaire progressiste de Robert Hue qui a fusionné ses listes avec les socialistes dès le premier tour des élections.

"Le Front de gauche a donné comme condition nécessaire à tout accord qu’il soit rayé des listes", a ajouté le socialiste, "mais nous ne revenons pas sur notre engagement". Une version que conteste totalement Thierry Aury, tête de liste du Front de gauche en Picardie.


"Nous n’avons pas prononcé son nom"


"Nous avons demandé dès le début à ce que le nombre de siège sur la liste du second tour soit proportionnel aux résultats du premier", confie Thierry Aury à Nouvelobs.com, "nous avons remporté 5.35% des votes, et nous avons demandé cinq sièges. Nous étions prêts à accepter quatre sièges, mais Claude Gewerc a catégoriquement refusé". Interrogé sur une éventuelle demande de rayer Olivier Chapuis-Roux de la liste, Thierry Aubry répond que "cela concerne le fonctionnement interne du Parti socialiste. A aucun moment, lors des trois réunions de lundi nous n’avons prononcé le nom d’Olivier Chapuis-Roux, et eux non plus."

Le PS considère qu’il a pris des communistes


Les communistes ont fait une réunion avec les militants en novembre 2009. Ils ont proposé trois solutions :

 rejoindre le Front de gauche, qui fusionnerait avec la liste PS au second tour ;

 rejoindre la liste de Maxime Gremetz, ancien membre du PC, dissident ayant refusé toute alliance au premier comme au second tour ;

 rejoindre le Parti socialiste dès le premier tour.
91% ont répondu pour le Front de Gauche, 5% pour Maxime Gremetz, et 3% pour fusionner avec le PS. Deux vice-présidents de région, Olivier Chapuis-Roux et Daniel Beurdeley, ont intégré la liste socialiste, contre l’avis du Front de gauche.
Claude Gewerc considère donc qu’il a pris des communistes dans sa liste tandis que le Front de gauche estime que ces deux personnes ne sont plus de chez eux.

"Nous avons créé la surprise"

"En réalité, nous avons créé la surprise. Personne ne s’attendait à ce que le Front de gauche fasse 5%, Claude Gewerc (président sortant du conseil régional et tête de liste socialiste) le premier", admet Thierry Aury, qui rajoute : "nous pensions avoir trois sièges". "Nous avons aidé le Parti socialiste en empêchant Maxime Gremetz de faire plus de 10%".
"Nous voulions simplement discuter sur la base stricte des règles formulées par Martine Aubry au niveau national", poursuit la tête de liste du Front de gauche, faisant référence à la règle de proportionnalité, 5% égale cinq sièges. "Claude Gewerc nous a proposé trois sièges éligibles, et, éventuellement, un quatrième siège, mais que nous n’avions aucune chance d’obtenir", poursuit Thierry Aury.

"C’est un mauvais coup"


"Nous sommes toujours devant le conseil régional, pour marquer notre volonté de conclure un accord, mais les jeux sont faits", raconte Thierry Aury." Il m’a été impossible de rencontrer Claude Gewerc aujourd’hui, il a déposé sa liste dans l’après-midi". A un moment où nous avions besoin de rassembler la gauche, c’est un mauvais coup", conclut-il, apparemment ému. Le membre de l’équipe de campagne socialiste de Picardie a confirmé qu’il n’y avait pas d’accord. Il a ajouté que le député du Parti de gauche de l’Aisne, Jacques Desallangre, allait annoncer publiquement son soutien à la liste socialiste pour le second tour.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20100316.OBS0069/psfront_de_gauche__pas_daccord_en_picardie.html