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strasbourg : Les autorités ont ignoré les conseils allemands

Publie le mardi 7 avril 2009 par Open-Publishing
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La police critiquée pour les saccages de Strasbourg
Sylvain Besson

Les autorités ont ignoré les conseils allemands pour contrecarrer les casseurs du Black Block

Ce devait être une superbe vitrine diplomatique pour Nicolas Sarkozy. Mais le sommet de l’OTAN, le week-end passé à Strasbourg, s’est transformé en source d’embarras pour les autorités françaises, accusées d’avoir laissé des quartiers entiers à la merci de saccageurs anarchistes. Lundi, trois Allemands accusés d’avoir participé aux troubles ont été condamnés à des peines de 3 à 6 mois de prison ferme.

« Les forces de l’ordre n’ont pas pu tout empêcher », a avoué la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Selon le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, « les casseurs ont pu avoir le terrain libre pendant près d’une heure », samedi, à la périphérie de la ville, ce qui leur a permis d’incendier plusieurs bâtiments. « A l’hôtel Ibis, il aurait pu y avoir des morts », estime son premier adjoint, Robert Herrmann.

Comment expliquer que quelque 2000 « autonomes » aient pu narguer 9000 policiers ? Le Ministère de l’intérieur avance trois explications : il fallait d’abord assurer la sécurité du sommet, les casseurs se sont mêlés aux manifestants pacifiques et ces derniers n’avaient pas de service d’ordre, ce qui a compliqué l’encadrement du cortège.

Du côté des manifestants, on reproche aux policiers d’avoir créé des « mouvements de panique » en arrosant la foule de grenades lacrymogènes. Mais les critiques les plus cruelles sont venues de policiers allemands, qui avouent avoir « de la peine à comprendre » l’attitude de leurs collègues français. Pourquoi avoir refusé leurs offres de renforts ? Pourquoi a-t-il fallu que les Allemands escortent des pompiers français venus éteindre l’incendie d’un poste de douane désaffecté, alors que la police française s’était retirée ?

Surtout, les Français semblent avoir ignoré les règles d’or en matière de lutte contre les « autonomes » de type Black Block : bloquer l’entrée des militants étrangers, les priver d’espace par un quadrillage intensif et empêcher leur rassemblement dans de grands camps.

Or, les autorités françaises avaient laissé s’installer près de Strasbourg un « village de résistance » de 15 hectares, prévu pour 6000 personnes et organisé selon une philosophie autogestionnaire, végétalienne et anticapitaliste identique à celle du Black Block. Vendredi, certains hôtes du camp s’étaient déjà vantés d’avoir repoussé la « flicaille » lancée aux trousses d’activistes qui avaient fiché un pieu dans un véhicule de l’armée. Un incident qui, selon Robert Herrmann, aurait également pu être mortel.

 http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c09...

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