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100ème anniversaire : l’ONU doit reconnaître le massacre des Arméniens comme un génocide

par Le MRAP

Publie le dimanche 19 avril 2015 par Le MRAP - Open-Publishing
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Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, capitale de l’empire ottoman, 2345 Arméniens appartenant à l’élite intellectuelle sont arrêtés et exécutés sur ordre du gouvernement. Le ministre de l’intérieur Talaat Pacha envoie un télégramme à la direction du parti des Jeunes Turcs à Alep : « Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l’âge ni du sexe. Les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici ».

C’est le début d’un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire entre 1,2 et 1,5 millions de victimes, massacres, déportations, famines, soit les 2/3 de la population arménienne de l’empire turc et conduire les survivants sur le chemin de l’exil. Au même titre que les Arméniens, les Turcs ont exterminé toutes les autres communautés chrétiennes présentes dans cette région de l’ancienne Mésopotamie, aujourd’hui à cheval sur la Turquie et l’Iran : 500 000 à 750 000 Assyriens représentant 70 % de la population de l’époque, environ 350 000 Grecs pontiques, sont massacrés de la même manière.

Comme les nazis, Le gouvernement ottoman s’emploie systématiquement à éliminer toute preuve du génocide : les photographies des convois de déportés sont interdites, les missionnaires sont empêchés d’apporter nourriture, eau, vêtements aux rescapés, la censure officielle interdit aux médias de faire mention des massacres.

Ce génocide avait eu des précédents : entre 1894 et 1896, comme les Arméniens réclament des réformes et une modernisation des institutions, le sultan en fait massacrer 200.000 à 250.000. Un million d’Arméniens sont dépouillés de leurs biens et quelques milliers convertis de force. Des centaines d’églises sont brûlées ou transformées en mosquées... Rien qu’en juin 1896, dans la région de Van, au cœur de l’Arménie historique, pas moins de 350 villages sont rayés de la carte.

Après le crime, vient le temps de sa négation : la République turque refuse de reconnaître l’existence du génocide arménien et qualifie les événements de 1915-1916 de « Sözde Ermeni Soykırımı » (« prétendu génocide arménien »). Parler du génocide est passible de peines de prison.

Aujourd’hui, le génocide arménien n’est reconnu que par 21 pays dont la France en 2012.

Pour le MRAP, l’apologie ou la négation du crime est intolérable en ce qu’elle prolonge et perpétue le crime lui-même. Il est nécessaire de mettre fin au négationnisme quel qu’il soit car il laisse ouvert le champ à d’autres crimes contre l’Humanité. C’est la reconnaissance des responsabilités passées qui rend possible l’indispensable réconciliation des peuples. C’est pourquoi, le MRAP souhaite que le centième anniversaire du génocide arménien soit l’occasion pour les Nations Unies d’intervenir en faveur de cette reconnaissance. Le MRAP appelle à participer à la commémoration qui aura lieu le 24 avril à Paris à 18h sur les Champs Elysées à partir de la rue Balzac

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