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200 millions d’émigrés à travers le monde, dont 30 millions de sans paps

Publie le lundi 2 octobre 2006 par Open-Publishing

Quelques chiffres, d’après les statistiques de l’ONU :

 200 millions d’émigrés à travers le monde, dont 30 millions de
sans-papiers
 7 millions de clandestins éparpillés à travers l’Europe.
 La traite de ces damnés-clandestins rapporte pas moins de 300 millions de
dollars l’année à ces bandes organisées de la maffia internationale.


L’ILE DE LAMPEDUSA ATTIRE DE NOMBREUX IMMIGRÉS
L’eldorado des clandestins
02 octobre 2006 - Page : 16
http://lexpressiondz.com/T20061002/ZA7-5.htm

En ces sept premiers mois de l’année 2006, plus de 11.000 clandestins ont
débarqué sur les côtes siciliennes. Une traite qui rapporte, chaque année,
pas moins de 300 millions de dollars.
Parler de l’immigration, n’est pas chose aisée, il y a comme une sorte d’angoisse
et de peur dans ce thème pas singulier, de la vie de ces centaines de
milliers et milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qui s’embarquent dans
le noir le plus profond. Dans un puits sans fond, dans un tourbillon qui n’arrête
pas de vous engloutir, avec, comme seule arme, le courage de la peur qui
vous tord les tripes, qui vous noue la gorge, où les mots n’existent pas, où
seul le silence est permis. Le silence de l’espoir, l’espoir d’arriver à la
berge de cette terre promise, racontée par d’autres, par ceux qui sont
retournés et ceux qui y sont restés.
Raconter l’immigration, ce n’est pas la lire entre les lignes d’un fait
divers ou dans une chronique d’un journal local. Il faut la vivre, la
sentir, la découvrir. Selon les chiffres des Nations unies, le nombre actuel
des migrants en règle et des sans-papers, sans titre de séjour, tout ce
peuple migratoire confondu venu des pays pauvres, des pays difficiles à
vivre, des pays sans voix, ni loi, est de 200 millions, soit le double d’il
y a 25 années. De ces statistiques de l’ONU, une trentaine de millions sur
ces 200 millions d’émigrés sont des illégaux, donc des clandestins, dont 7
millions sont éparpillés à travers l’ Europe. Le chiffre est lourd, sans
concession dans ce contexte de mondialisation généralisée, où cette
expansion de l’immigration devrait se poursuivre crescendo.

Les faux missiles libyens

Lampedusa (Ampidusa, en langue sicilienne) est une île qui a découvert sa
vocation touristique -par un brin de chance d’un événement fortuit et
imprévu- que depuis une vingtaine d’années. En effet, depuis 1986, l’économie
de cette île change en un tour de bras, radicalement, du jour au lendemain.
Les pêcheurs d’hier deviennent des opérateurs touristiques, et c’est la
floraison des hôtels, restaurants, magasins et autres structures pour la
nouvelle ère touristique de cette île, qui était inconnue, voisine de l’Afrique
que de l’Italie. Le tourisme devient la principale source de l’île, qui est
sortie de sa léthargie, un certain 15 avril de 1986, quand les Libyens ont
lancé deux missiles de fabrication soviétique sur la base américaine de Capo
Ponente. L’épisode des missiles est un cas énigmatique.
De très nombreuses théories ont été avancées sur ce jour, la plus véridique
de toutes les explications supposées, étant qu’aucun missile ne fut lancé.
Sauf qu’à cette époque, l’administration américaine, préoccupée par le
rapprochement politico-économique entre l’Italie et la Libye, a inventé cet
expédient pour refroidir les relations entre les deux nations, en faisant
survoler sur la zone deux avions de type chasseur à une vitesse
supersonique, provoquant deux bangs.
Ensuite le jeu était fait, des voix ont propagé la rumeur que deux Scud
libyens auraient détruit la base américaine de Lampedusa. Un coup de pub
gratuite ayant transformé l’île en véritable pôle touristique. Découverte
peu a peu par les touristes de la Péninsule, Lampedusa était une zone
inconnue par les millions d’Italiens. Ses habitants peu nombreux y vivaient
spécialement de pêche et un peu de l’agriculture. Comptant à peu près 5000
habitants, en hiver, elle se multiplie par quatre et quelquefois plus par le
nombre de touristes, entre le mois de mai et la fin septembre. Située sur la
côte méridionale de la Sicile, sa superficie est de 20,2km², sur un
périmètre de 26km de long. Géologiquement, Lampedusa appartient à l’Afrique,
elle est plus proche des côtes tunisiennes (113km) que de la Sicile (205km),
de Malte (220km), que de Tripoli (355km).
Lampedusa était le lieu de stationnement des Phéniciens, des Grecs, des
Romains et aussi des Arabes qui ont laissé des traces évidentes de leur
passage.
Aujourd’hui, les arrivées, sans cesse, de barques et autres
embarcations -chaloupes, canots pneumatiques- de tous les damnés de la
terre, surnommés les clandestins, ont mis plus qu’en relief cette partie du
sud de l’Italie : la Sicile, Syracuse et Lampedusa. Ces côtes de la
Méditerranée, qui ne désemplissent pas de ces débarquements clandestins et
où les rives charrient de plus en plus des corps sans vie, noyés où jetés
par-dessus bord, par des contrebandiers sans foi ni loi qui commercent la
vie humaine.
Seulement, sur les côtes italiennes, entre 2004 et 2005, l’immigration
clandestine a doublé, passant de 13.000 à 23.000. En ces sept premiers mois
de l’année 2006, plus de 11.000 clandestins ont débarqué sur les côtes
siciliennes. La traite de ces damnés-clandestins rapporte pas moins de 300
millions de dollars l’année, d’après un rapport de l’ONU, à ces bandes
organisées de la maffia internationale.
Ces barques et gommones, viennent de tous les ports près de la Libye, de
Malte, de la Tunisie, de la Turquie, de Chypre et d’autres lieux. Chaque
jour, on ne cesse de découvrir le corps d’un ou de deux malheureux disparus,
durant la traversée. L’alarme est au plus haut point chez les responsables
politiques des pays du Sud européen, dont huit chefs d’Etat et de
gouvernement (Italie-Espagne-France-Portugal-Grèce-Chypre-Malte-Slovanie)
ont adressé une lettre commune au président en exercice de l’Union
européenne, le Finlandais Matti Vanhanen, réclamant une forte mobilisation
de l’UE, afin de faire face à l’afflux de l’immigration illégale en
Méditerranée et au sud de l’Europe et un engagement conjoint de la part des
pays d’origine, de transit et de destination des migrants. Ils demandent,
aussi, que cette question soit à l’ordre du jour du sommet européen informel
de Lahti, en Finlande, du 20 octobre.

Khaled à Lampedusa

La musique ne possède pas et ne peut donner la réponse. Mais elle est comme
la mer, elle ne sépare pas, elle unit. Ces paroles sont de Claudio Baglioni,
l’initiateur du Festival de Lampedusa, qui en est à sa quatrième année. Ce
festival ‘O Scia’, qui veut dire « mon souffle, ma respiration » a débuté
jeudi 28 septembre, pour se terminer samedi dernier, sur la plage de la
Guitgia de Lampedusa, a pour invité d’honneur le « King » Cheb Khaled, au
milieu des grands noms du monde de la chanson et du spectacle que compte l’Italie :
Massimo Ranieri, Riccardo Cocciante, Amedeo Minghi, Loredana Bertè, Giorgio
Panariello, Nada, Raf, etc. Au total, ils sont une trentaine à se partager
les trois soirées.
« J’ai créé ‘O Scia’ à Lampedusa, parce que c’est l’un des lieux les plus
touchés par l’immigration, un lieu qui manque d’infrastructures et, en plus,
négligé par l’Etat (...) aussi pour sensibiliser les gens et leur apprendre
à ne pas fermer les yeux sur le problème des cndestinelandestins ». Claudio
Baglioni est l’un des interprètes-compositeurs, le plus en vue dans le monde
artistique italien. De renommée internationale, il est titulaire d’une
licence en architecture, toujours au premier rang dans les oeuvres sociales
et humanitaires. Nous reviendrons sur cette figure charismatique de l’artiste
en Italie.

De notre bureau en Italie Bahieddine FERRADI