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30 % d’augmentation du salaire minimum
Publie le jeudi 1er mai 2008 par Open-Publishing10 commentaires
Mais ce n’est pas en France.
C’est CHAVEZ qui l’annonce en ce premier mai pour tous les travailleurs du Venezuela.
Encore une mesure populiste diront certains.
Et bien chiche, tous les autres peuvent faire pareil ou même mieux.
On a vu ça en France en 68, ça ne ferait pas de mal aujourd’hui mais pour ça il va falloir bouger.
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1. 30 % d’augmentation du salaire minimum, 1er mai 2008, 13:17
30 % d’augmentation du salaire minimum. Mais ce n’est pas en France. C’est CHAVEZ qui l’annonce en ce premier mai pour tous les travailleurs du Venezuela. Encore une mesure populiste diront certains.
"Certains" te rappelleront que le taux d’inflation au Venezuela en 2007 a été de 22,5% annuels. Avec un tel taux, il faudrait augmenter de 30% le salaire minimum tous les 15 mois pour qu’il conserve tout juste son pouvoir d’achat.
Avec le taux d’inflation projeté en 2008 (26%), il faudrait augmenter le salaire minimum de 30% tous les 13 mois pour conserver le pouvoir d’achat. Pas de quoi se rouler par terre, donc...
1. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 1er mai 2008, 17:58
pour tous les autres et ceux qui savent compter (de plus en plus en amérique latine pour cause d’alphabétisation de gauche) ces chiffres parlent d’eux mêmes
merci pour les précisions
2. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 1er mai 2008, 21:31
Si tu crois que les chiffres parlent d’elles mêmes, tu risques d’être très déçu. Pour tirer des conclusions il faut avoir une théorie économique qui permette de leur donner quelque cohérence. Regardons d’un peu plus près les chiffres :
En 2006, l’inflation était au vénézuela de 17%, et le 1er mai 2007 Chavez octroie une augmentation du salaire minimum de 20%
En 2007, l’inflation était de 22% et le 1er mai 2008 l’augmentation est de 30%
En 2008, l’inflation anticipée est de 26%.
Tout ça tend à montrer l’amorçage d’une spirale inflationniste. C’est ce qui arrive quand on distribue en monnaie des augmentations qui ne s’accompagnent pas d’une augmentation des biens disponibles à l’achat avec cette monnaie. Si Chavez ne fait pas gaffe, il risque de se trouver dans une spirale du type de celle qui a provoqué l’hyperinflation en Argentine en 1983.
3. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 2 mai 2008, 08:27, par Cop
Le Venezuela a, depuis très longtemps, un problème de production agricole. Je ne sais si, au détail, l’inflation vient d’autres secteurs, mais il y a un gros problème là.
Une grande partie des produits alimentaires est importée, par exemple de Colombie.
Ca date d’avant Chavez, mais la question des prix des produits alimentaires et des salaires peut largement favoriser le retour des partis de droite .
4. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 2 mai 2008, 10:35
T’as tout à fait raison. Mais ton commentaire va dans mon sens : Chavez ferait mieux de s’occuper de la croissance de la production vénézuelienne et de mieux couvrir les importations par des exportations, et de s’abstenir de promulguer des hausses de salaires très supérieures à ce que l’économie peut couvrir.
J’avais réagi à l’article de Alfare applaudissant l’augmentation de 30% proclamée par Chavez parce que, contrairement à ce qu’il semble croire, cette augmentation non seulement est un leurre (l’augmentation de pouvoir d’achat réel est bien plus faible), mais surtout parce qu’avec des augmentations "virtuelles" de ce type Chavez est en train de creuser sa propre tombe, en amorçant une spirale inflationniste qu’il aura beaucoup de mal à contrôler plus tard.
D’une manière générale, il est impossible de maintenir durablement une hausse du niveau général des revenus supérieure à la croissance du PIB. Cette règle est évidente, si l’on réflechit bien : on ne peut distribuer en termes de revenu plus que l’économie ne produit. Et les politiciens qui le font, tôt ou tard, ont des problèmes...
5. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 2 mai 2008, 19:58, par Cop
On parle là des salariés et non de tous les revenus. Ce n’est pas exactement la même chose. Il existe au Venezuela une classe bourgeoise toujours puissante, la question agricole est à mettre en regard du problème de la terre.
On peut parfaitement réduire la part des revenus des bourgeois et augmenter celle des salaires. Il n’existe aucune loi d’airain indiquant que seul l’inverse est possible. L’inverse on connait bien.
L’échelle mobile des salaires, construite sur des indices des prix au dessus de tous soupçons, est une des clés qui permettent d’éviter que les plus pauvres soient encore plus pauvres. Elle bloque les possibilités de faire baisser des revenus du travail si des mesures complémentaires sont prises.
Mais à terme, c’est vrai, le modèle capitaliste, toujours dominant au Vénézuela a démontré une singulière inefficacité à résoudre les problèmes basiques de la grande majorité de la population.
Le Vénézuela de Chavez a hérité d’un monstre économique qui nourrissait par la rente pétrolière une caste bourgeoise très corrompue et tenant l’essentiel des leviers du pays (les déchainements de haine contre Chavez viennent directement de cette nomenclatura bourgeoise qui vivait des prébendes pétrolières).
Les difficultés économiques actuelles viennent directement de la structure de l’économie vénézuelienne telle qu’elle a été héritée du passé. Une production agricole peinant à croitre et des importations agricoles prises dans la tourmente de la spéculation internationale sur les produits agricoles mettent sous tension le pays, d’immenses inégalités, des terres gelées par de riches propriétaires, une économie peinant à se diversifier,...
6. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 2 mai 2008, 20:25
On peut parfaitement réduire la part des revenus des bourgeois et augmenter celle des salaires.
Tout à fait. Mais l’inflation a l’air d’augmenter. Donc, on est en train d’augmenter celle des salariés trop vite par rapport à la réduction des revenus des bourgeois. Si Chavez ne veut pas se retrouver avec une hyperinflation, il ferait bien soit de modérer les augmentations des salaries, soit de réduire plus vite celle des bourgeois, soit d’augmenter la croissance. Autrement, il va être rapidement dans la merde.
L’échelle mobile des salaires, construite sur des indices des prix au dessus de tous soupçons, est une des clés qui permettent d’éviter que les plus pauvres soient encore plus pauvres.
L’expérience a montré que l’echelle mobile a un effet inflationniste. Quand l’économie croit tres vite (comme ce fut le cas pendant les "trente glorieuses"), cet effet est compensé. Mais lorsque l’économie connaît un ralentissement, l’échelle mobile provoque une spirale inflationniste.
Les difficultés économiques actuelles viennent directement de la structure de l’économie vénézuelienne telle qu’elle a été héritée du passé. Une production agricole peinant à croitre et des importations agricoles prises dans la tourmente de la spéculation internationale sur les produits agricoles mettent sous tension le pays, d’immenses inégalités, des terres gelées par de riches propriétaires, une économie peinant à se diversifier,...
Admettons. La question n’est pas de trouver des responsables, mais de trouver des solutions. Et l’augmentation continue des salaires faciaux (au risque de voir ces augmentations dévorées par l’inflation) n’est pas une bonne façon de résoudre les problèmes. Vaudrait mieux consacrer une part plus importante du PIB aux investissements productifs et aux infrastructures.
7. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 3 mai 2008, 09:30, par Copas
Encore une fois effectivement parler de l’échelle mobile comme source d’inflation est la fable racontée par certains économistes.
L’échelle mobile protège les salaires des plus pauvres. Par contre, effectivement la bourgeoisie cherche toujours à conserver sa marge en augmentant les prix. C’est la bourgeoisie qui est responsable de l’inflation dans beaucoup de cas. Et c’est bien la bourgeoisie qu’il faut contrôler. En 1968, en France, il y eut une grosse augmentation des salaires (de l’ordre de celle annoncée par Chavez) , il ne s’en est pas suivi une inflation à hauteur de celle-ci .
Par ailleurs il y a de très nombreux cas d’inflation sans échelle mobile des salaires, ni même d’augmentations considérables des salaires.L’inflation actuelle, générée par les prix agricoles dans le monde ne vient pas des salaires agricoles, il faut arrêter....
Le Venezuela a une structure économique qui rend ce pays très fragile par rapport aux mouvements des prix agricoles.
Résoudre ce problème n’est pas simple et produit fatalement des affrontements.
Ce n’est pas un problème technique, mais un problème de classes sociales.
Sur le fond, proposer des investissements et des infrastructures (nécessaires) sans traiter la question de qui fait quoi est un piège à cons. L’appareil d’état hérité du passé et intact ne parait que peu capable d’encadrer de tels investissements, un tel effort pour des infrastructures. Quand à la classe bourgeoise elle est habituée d’être nourrie par l’état. Les fonctionnements corruptifs de longue haleine nécessitent un contrôle de la population sur ceux-ci et leur orientation.
L’héritage du gouvernement Chavez encore une fois n’est pas exactement ce qu’on pourrait croire : Pendant longtemps le pétrole a été un facteur puissant de corruption d’une classe bourgeoise parasitaire qui tenait les rênes du pays . Cette classe possède encore de solides points d’appui dans ce pays (cette classe n’a pas une culture d’entreprise mais de rente maffieuse).
C’est ce pouvoir, à peine ébréché, qui rend difficile la réorientation économique du pays.
Les mesures de Chavez de sauvegarde des salaires sont importantes pour éviter que les plus déshérités sombrent dans la misère la plus terrible.
En soi elles ne sont pas suffisantes mais elles marquent un choix. Ce qui change des choix effectués par bien d’autres états qui privilégient du 10% l’an d’augmentation des revenus du capital , et on ne crie pas là à la pression inflationniste.... et pourtant....
Mais le fond de l’affaire est effectivement la structure économique du Vénezuela. Rompre avec celle-ci nécessite une bataille qui relève de la lutte des classes, la neutralisation de la nomenclatura bourgeoise au Vénézuela qui conserve encore l’essentiel du pouvoir est indispensable pour pouvoir avancer et éviter que des investissements sombrent dans la corruption .
Les limites du Chavisme sont là. Ce gouvernement va aux limites de ce que peut faire un gouvernement , aller au delà c’est faire une révolution, mettre deux nouveaux acteurs en lice : la paysannerie pauvre et la classe ouvrière.
La réorientation de l’économie vénézuelienne ne se fait pas avec la croyance qu’il suffit de dégager des lignes pour des investissements et une infrastructure. L’état actuel, tel qu’il a été hérité et encore inchangé pour l’essentiel, est incapable de contrôler de tels flux de fric et leur affectation . Ca serait verser des tonnes de fric dans un trou noir corruptif.
Les efforts en matière d’éducation se font malgré tout mais leur rendement c’est du long terme (des dizaines d’années). L’urgence est d’éviter que les plus pauvres payent et soient affaiblis , la hausse des salaires permet de limiter la casse là dessus.
8. 30 % pour 26 % = + 4% ou pas ?, 3 mai 2008, 11:16
Encore une fois effectivement parler de l’échelle mobile comme source d’inflation est la fable racontée par certains économistes.
On peut toujours refuser de voir les réalités en les rejettant comme "fables". Mais ce n’est pas tres sain. Que l’echelle mobile a un effet inflationniste est non seulement une constatation expérimentale, mais en plus (et c’est rare en économie...) on a pu clairement mettre en évidence le mécanisme.
L’inflation résulte d’un déséquilibre entre la quantité de monnaie dont les consommateurs disposent pour faire leurs achats, et la quantité de biens qu’ils peuvent acquérir. Car la valeur de la monnaie est fixée par les biens qu’on peut acquérir avec elle : si demain le gouvernement décidait que pour chaque euro que tu as en poche on te donne un euro supplémentaire, que se passerait-il ? Ton pouvoir d’achat serait-il multiplié par deux ? Bien entendu que non : comme il y aurait toujours la même quantité de biens, avec ton argent doublé tu pourrais toujours acheter le même nombre de réfrigérateurs, de voitures ou de tomates. Simplement, les prix doubleraient pour équilibrer l’offre et la demande.
Pour augmenter le pouvoir d’achat global, il faut augmenter correlativement le volume de biens disponibles, c’est à dire, faire croître l’économie. Mais en situation de croissance faible, l’échelle mobile des salaires provoque un effet d’anticipation : les vendeurs de biens savent à l’avance que la quantité de monnaie dont disposeront les salariés augmentera plus vite que les biens disponibles... et ajustent leurs prix en conséquence. Ce qui provoque une augmentation de prix qui se repercute sur les salaires du fait de l’échelle mobile... et le cycle recommence.
Conclusion : l’échelle mobile marche bien quand on se trouve en situation de forte croissance (c’est à dire, quand l’accroissement des biens disponibles compense l’effet de l’augmentation du volume de monnaie sur les prix). En situation de croissance faible, elle amene à la catastrophe. Et cela n’a rien d’une fable...
En 1968, en France, il y eut une grosse augmentation des salaires (de l’ordre de celle annoncée par Chavez) , il ne s’en est pas suivi une inflation à hauteur de celle-ci
En 1968, avec une croissance encore forte (c’était les trente glorieuses...) et une inflation modérée, il y a eu une fois une augmentation des salaires de l’ordre de celle annoncée par Chavez. Au Venezuela, avec une croissance faible et une inflation déjà très élévée, on accorde chaque année une augmentation de cet ordre. Tu vois la différence ?
Si l’augmentation de 1968 a marqué les mémoires, c’est justement qu’elle était exceptionnelle. Après presque trente ans de croissance ininterrompue, l’économie pouvait sans problème financer une telle augmentation de salaire. Mais si on s’était amusé à accorder 30% tous les ans, on aurait rapidement eu une hyperinflation.
Au fonds, le problème est simple : l’économie est un gâteau, et la monnaie est un "bon" à valoir sur une partie du gâteau. Alors, si je veux que les salariés aient plus de gâteau, je n’ai que deux manières de le faire : soit j’augmente la taille du gâteau (croissance économique), soit je donne plus de gâteau aux salariés et moins de gâteau à quelqu’un d’autre (redistribution). Mais la technique qui consiste à distribuer plus de "bons" alors que le gâteau reste le même ne peut conduire qu’à l’inflation (c’est à dire, moins de gâteau pour chaque "bon").
Par ailleurs il y a de très nombreux cas d’inflation sans échelle mobile des salaires, ni même d’augmentations considérables des salaires.L’inflation actuelle, générée par les prix agricoles dans le monde ne vient pas des salaires agricoles, il faut arrêter....
Les journalistes ont tendance à appeller "inflation" toute hausse de prix. Mais en économie, on distingue justement l’augmentation de prix liée à un déséquilibre du marché (comme actuellement dans le cas des prix agricoles) et les augmentations de prix "auto-entretenues" qui sont le résultat d’un déséquilibre monétaire (entre la quantité de monnaie et la quantité de biens achetables). C’est ce deuxième phénomène que les économistes appellent "inflation".
Par ailleurs, le fait qu’il puisse avoir inflation sans échelle mobile n’implique pas que l’échelle mobile ne soit pas inflationniste.
Les limites du Chavisme sont là. Ce gouvernement va aux limites de ce que peut faire un gouvernement , aller au delà c’est faire une révolution, mettre deux nouveaux acteurs en lice : la paysannerie pauvre et la classe ouvrière.
Je ne partage pas ton optimisme. Tout ce que tu dis sur l’Etat vénézuelien que Chavez a hérité est parfaîtement vrai, et ce n’est pas la faute de Chavez. Mais le chavisme a ses propres limites. Qui ne sont pas très différentes de celles des autres populismes latinoaméricains. En France on a une certaine tendance a se laisser séduire par les discours "révolutionnaires" lationaméricains, en gommant ce qui ne va pas ou en l’excusant au nom de la "situation locale". Quand Chavez parsème ses discours avec des références à Dieu et à la Vierge, les laïcards les plus intransigeants font les yeux doux et disent "oui, vous comprenez, la bas c’est comme ça". Et bien non, il ne faut s’aveugler soi-même. Chavez n’est pas si différent de Peron, par exemple. Comme Peron, c’est un militaire qui n’appartenait pas aux cercles aristocratiques et qui a pris sa revanche en prenant le pouvoir. Comme Peron, il arrive au pouvoir dans un pays disposant d’une "rente" considérable. Comme Peron, il achête le soutien des classes populaires en leur redistribuant une partie de cette rente, mais sans toucher à l’essentiel des intérêts de la bourgeoisie.
Et comme Peron, il risque d’être balayé lorsque la "rente" se réduit, et qu’il y a de moins en moins à distribuer. Parce qu’à ce moment là, pour maintenir la dynamique, on commence à distribuer des promesses, c’est à dire, de la monnaie qui ne correspond plus à des biens. Et c’est là que l’inflation commence.
Si Chavez veut faire autre chose que ce que les populistes ont fait, il faudrait qu’il commence à réflechir sérieusement. Et à expliquer au peuple pourquoi il n’est plus possible de redistribuer sans changer les structures. Sinon, il est cuit...
2. 30 % d’augmentation du salaire minimum, 2 mai 2008, 13:13, par alfare
on peut toujours conseiller d’ici et ramener sa science.
je n’écris pas que Chavez a raison sur tout et que le grand timonier du Vénézuela ne se trompe jamais, au contraire mais seulement que je préfère des gouvernants de gauche (plus plus ou plus ou moins) en amérique latine que des fachos (du temps de pinochet je ne me souviens pas avoir pinaillé sur le montant de l’inflation ou des "hausses" de salaires au chili
d’ici, je ne peux que faire confiance et me réjouir quand des décisions populaires sont prises, si je vivais à Caracas, je ne sais pas dans quel parti ou orga je militerais (toutes plus critiques les unes que les autres) mais ce qui est sur c’est mon soutien au processus.
Ca craint, évidemment, pour les conneries qu’on peut faire au gouvernement (et y’en a surement plus que ce que moi ou toi pouvons connaitre ou imaginer) mais surtout parce qu’il y a du monde et des moyens en face, des gens pas décidés à laisser leurs privilèges mais qui ont déjà perdu pas mal de terrain en quelques années.
Mais, bon, aujourd’hui c’est en Bolivie qu’il y a le feu au lac et il va nous falloir informer et mobiliser sur ce qui s’y passe. L’OEA, l’union europeenne etc désavoue la secession pseudo autonomique mais dès qu’il vont avoir quelques martyrs on va les entendre hurler droits de l’homme etc contre Evo en oubliants les milliers d’indiens, de paysans, de mineurs boliviens assassinés y a pas si longtemps encore.