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8 MAI 1945, REQUIEM POUR SETIF ET GUELMA

par KURTZ

Publie le jeudi 7 mai 2015 par KURTZ - Open-Publishing

Alors que le 8 MAI 1945, le monde se libérait de la tyrannie nazie, à Sétif des milliers d’Algeriens étaient férocement réprimés par la France coloniale.

Ironie de l’histoire, les soldats algériens venaient de contribuer à la victoire contre l’armée allemande s’illustrant notamment sous l’uniforme français dans la bataille de monté cassino brisant la résistance allemande là où les alliés avaient échoué.

Le redoutable 3ème tirailleur algérien du général de Monsabert redorait le blason de la France. Nombreux sont ceux qui ne revirent pas leur pays tués dans l’enfer des terribles combats qu’ils livrèrent aux forces hitlériennes.

BEN BELLA, futur 1er président de l’algérie indépendante était décoré par le général de Gaulle en personne pour son héroisme.

D’autres en 1914-1918 mais aussi en 1940 payèrent un lourd tribut à ces conflits.
Pourtant ces hommes considérés dans leur propre pays comme des parias, des sous-hommes victimes d’un véritable apartheid croyaient encore que la France finirait pa leur accorder les mêmes droits que les colons issus eux-mêmes en grande partie de communautés diverses : Espagnols, Italiens, Maltais et juifs.

Il n’en fut rien. Une manifestation dans le constantinois organisé ce 8 mai pour célébrer la fin de la barbarie nazie et la reconnaissance des justes revendications des "indigènes"( un homme, une voix et la fin des discriminations entraina un massacre sans pareil. Des dizaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants furent exterminés par l’armée. Des fosses communes se remplirent d’innocents pour l’exemple. On découvrit à cette funeste occasion que le nazisme, du moins ses méthodes n’étaient pas mortes.

Le cynisme des responsables de cette terrible répression amena les responsable de cette boucherie à retarder le retour des combattants "indigènes", ces héros dont beaucoup étaient originaires de cette région.

On ne peut imaginer l’horreur de ce qu’ils découvrirent lors de leur retour.
Leurs proches assassinés lâchement alors qu’iils avaient combattu pour cette France qui s’était livrée sans etat d’âme à un génocide sur un peuple qui l’avait servi avec courage et lavé l’affront de la défaite de 1940.

Ce jour là, aux larmes de joie se substituèrent les larmes du deuil, de la colère et de la révolte

Boumedienne jour-là dira, "j’ai vieilli prématurément. L’adolescent que j’étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu’il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour.

La rupture était consommée et la tragédie algérienne avec son cortège d’horreurs, de torture, "de corvée de bois" et près de 450 000 morts "indigènes" pour les deux tiers civils déboucha sur l’indépendance après un conflit qui dura près 8 ans.

Les responsables français ont pour nom principalement GUY MOLLET SFIO, ancêtre du PS qui engagea le contingent français dont 19000 jeunes ouvriers et paysans furent tués.