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8 mai 1945 – 8 mai 2013 - le MRAP rend hommage aux « oubliés de l’histoire »

par Le MRAP

Publie le mardi 7 mai 2013 par Le MRAP - Open-Publishing
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Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l’Allemagne
nazie. Les peuples étaient « venus à bout de la bête immonde ».

Le MRAP se doit de rappeler inlassablement, qu’à cette victoire sur le
IIIe Reich et le fascisme ont contribué, à côté des alliés –Soviétiques,
Américains et Anglais pour la plupart – de nombreux immigrés venus
d’Afrique noire et du Maghreb mais aussi de l’Europe toute entière.

Les uns avaient fui l’idéologie fasciste qui avait d’abord triomphé en
Italie, puis en Allemagne et en Espagne ; d’autres, colonisés,
espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté
chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens
de leur propre patrie.

On ne demandait pas alors aux combattants étrangers de la résistance
s’ils mangeaient de la viande hallal ou s’ils avaient des papiers !
Qu’il s’agisse des Algériens, Marocains, Tunisiens, Africains,
Antillais, Malgaches, de ceux du groupe Manouchian de la Main d’Œuvre
Immigrée (MOI) désignés comme « terroristes » sur l’Affiche rouge, ou
encore de ceux, notamment les Républicains espagnols, qui, dans des
chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais
également Don Quijote ou Durruti - ont contribué à libérer Paris.

« Pourrions nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers
les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l’Islam,
soient ensevelies sous l’oubli et l’ingratitude ? », interrogeait le
Général De Gaulle le 23 avril 1968.

Aujourd’hui, après les 5 années de xénophobie d’Etat du gouvernement
Sarkozy et une campagne électorale 2012 durant laquelle, une droite -
dont les composantes de droite extrême n’ont plus rien de républicaines
 ainsi que le Front National - ont rivalisé dans l’abject, le racisme
atteint des proportions particulièrement inquiétantes : 69% des Français
estiment qu’il y a trop d’immigrés (+22% par rapport à 2009), le rapport
de la CNCDH indique une hausse des menaces et actes racistes de 23%. Des
thèses racialistes se développent.

Le MRAP espérait, avec l’élection de François Hollande et une majorité
PS à l’Assemblée des changements notoires. Mais hélas, la douloureuse
question des sans papiers demeurent inchangée : aujourd’hui un très
grand nombre d’ enfants et petits enfants des combattants morts pour la
France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance. Ceux qui ont
des papiers se voient toujours refuser le droit à la citoyenneté : le
droit de vote aux résidents non communautaires, pourtant promesse du
candidat François Hollande semble oublié. Ce n’est pourtant qu’une
question de justice d’égalité, de dignité.

Ceux d’entre eux qui sont de nationalité française sont trop souvent
victimes du racisme, de la relégation, de la discrimination.

Le MRAP tient également à rappeler que non seulement ces « indigènes »
ont été exclus du défilé de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, mais que,
ce même jour, une répression terrible s’abattait en Algérie, sur la
région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de
l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire.
Il y eut alors des milliers de morts. Ces massacres préfiguraient ceux
de dizaines de milliers de manifestants perpétrés à Madagascar par
l’armée française face aux insurgés Malgaches qui avaient attaqué un
camp militaire

En ce 8 mai 2013, le MRAP tient à rendre hommage à tous ces combattants
venus d’ailleurs, « à ces étrangers et nos frères pourtant », qui ont
lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un
vain mot. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une
société plus juste d’où le racisme aura enfin disparu, où le « vivre
ensemble » l’emportera sur toutes les peurs et les haines.

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