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A CUBA, LE RENDEMENT DE L’ENERGIE SOLAIRE EST DE 5 KWH AU METRE CARRE

Publie le samedi 29 juillet 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

http://www.granma.cu/frances/2006/julio/vier14/29solar-f.html

A CUBA, LE RENDEMENT DE L’ENERGIE SOLAIRE EST DE
5 KWH AU METRE CARRE
Un allié stratégique : le soleil

PAR GABRIEL MOLINA

EMIR Madruga, le gérant d’Ecosol, voit dans l’énergie solaire l’élément stratégique fondamental du développement durable.

« Chaque mètre carré de sol cubain reçoit quotidiennement une quantité d’énergie solaire équivalant à un demi kilogramme de combustible fossile, soit 5 KWh d’énergie électrique. Cette quantité est pratiquement invariable tout au long de l’année et sur tout le territoire national », a-t-il déclaré à Granma international.

« Grâce à l’expérience acquise lors des installations montées à titre de démonstration, mais aussi à l’infrastructure créée par Copextel pour le design, le montage et l’entretien et aux efforts consentis par l’industrie électronique dans la production de panneaux, le pays a pu répondre à des besoins pressants d’électrification concernant des objectifs sociaux et économiques situés dans des lieux non reliés par le réseau. »

« Le Programme d’électrification photovoltaïque a été appliqué aux logements-consultations des médecins des familles dans les montagnes et les zones rurales profondes (plus de 400 installations fonctionnent actuellement), mais aussi aux hôpitaux de montagne, aux écoles en régime d’internat, aux cercles sociaux et aux 2 364 écoles primaires dotées d’abord de téléviseurs et de magnétoscopes dans le cadre du Programme d’enseignement audiovisuel et de la Bataille des idées, puis d’ordinateurs, enfin à plus de 1860 salles collectives de télévision, véritables centres d’universalisation de la culture, et aux écoles secondaires. Tous les bénéficiaires confirment l’efficacité de cette formule d’électrification. »

« D’autres applications récentes occupent une place prépondérante au niveau international », ajoute Madruga.

« On enregistre des progrès dans l’électrification d’environ 200 logements dans des zones très isolées de Yateras et de San Antonio del Sur, dans la province de Guantanamo. »

Le spécialiste d’ECOSOL confirme que « les systèmes photovoltaïques sont très compétitifs dans les lieux qui ne sont pas reliés au Système électro-énergétique national (SEN). Les avantages fondamentaux de ce système sont son autonomie et sa grande fiabilité de fonctionnement.

« La transformation directe de la radiation solaire en électricité par conversion photovoltaïque est sans doute son mode d’utilisation le plus fréquent. Son développement international soutenu affiche une croissance de 33% par an sur les cinq dernières années. Fin 2004, plus de 2510 MW installés, dont près de 90% dans les pays industrialisés. Dans des conditions spécifiques, on commence à monter rapidement des systèmes reliés au réseau.

La préoccupation généralisée pour la protection de l’environnement commence à peser sur les législations énergétiques des pays industrialisés, et la connexion au réseau de systèmes photovoltaïques devient de plus en plus fréquente. Dans un premier temps, on a monté des centrales photovoltaïques de grandes dimensions. Avec le développement de l’électronique on a conçu des systèmes de plus en plus petits et faciles à manier, qui fonctionnent comme de petites centrales domestiques, totalement adaptables à des logements électrifiés de manière conventionnelle. Les coûts d’investissements et de fonctionnement sont ainsi réduits et le rendement augmente.

« Comme en Allemagne, au Japon et ailleurs, les injections au réseau pourraient compléter efficacement le système électrique national et en assurer la stabilité, à partir d’un programme qui développerait cette application de manière accélérée dans le pays. Compte tenu des perspectives qu’ils offrent, à moyen terme les systèmes de connexion au réseau devraient constituer le secteur où la demande de panneaux photovoltaïques sera la plus grande.

« Les systèmes hybrides s’utilisent de plus en plus en raison de leur haute fiabilité, de l’entretien qui est minimal, de la demande infime ou nulle de combustible et de la réduction du nombre de batteries requises. Une autre combinaison acquiert de l’importance : l’énergie éolienne-photovoltaïque-Diésel. Les « systèmes intelligents » de contrôle (qui ont beaucoup évolué) trouvent un large champ d’applications dans ces systèmes hybrides.

« Enfin, et ceci est de la plus haute importance, l’énergie solaire a aussi son mot à dire dans le transport, et en particulier les autobus, avec l’utilisation de l’hydrogène produit par des panneaux solaires et des cellules combustibles.

L’ENERGIE SOLAIRE PEUT ETRE INJECTEE AU RESEAU NATIONAL

Un autre épisode d’électrification de logements a débuté à la fin de 2003, lorsque Jean-Paul Roblès, gérant de Total à Cuba, dînait avec des amis paysans de Viñales. La nuit tomba et comme il n’y avait pas d’électricité, le repas s’acheva à la lumière de bougies.

Il raconte à Granma international : « C’est là qu’il m’est venu à l’esprit que dans ces conditions, une énergie alternative comme l’énergie solaire, dans le contexte du développement durable et des énergies renouvelables, conviendrait parfaitement aux logements assez isolés de la région de Viñales. La région a été déclarée Patrimoine culturel de l’humanité, et le paysage aurait à souffrir de la pose de câbles connectés au Système national.

« Total a donné des modules pour une valeur de 43 500 euros. Il a aussi pris en charge les transports pour les situer au port de La Havane, selon l’accord avec le PNUD, qui a apporté une contribution de 24 769 euros, tandis que le gouvernement de Cuba en versait 7000.

« Le 21 janvier 2006 a été inaugurée la première phase du projet, qui était déjà opérationnelle depuis novembre 2005. J’ai alors annoncé au public présent que mon entreprise, Total, était d’accord pour travailler à une deuxième phase de 52 maisons. Je me suis adressé à mon entreprise, mais aussi à la firme financière française Oseor et à Bouygues, qui fait tou sles hôtels dans mon pays ; c’est ainsi que pour cette deuxième phase j’ai pu réunir 15 000 dollars.

« Nous sommes maintenant en mesure de lancer le projet : nous disposons du budget, qui est d’environ 105 000 dollars, nous avons dressé la liste des maisons, il ne reste plus qu’à commencer. S’il n’y a pas de problèmes de logistique, ce devrait être terminé pour la fin 2006. »

Dans le processus de révolution énergétique que vit Cuba, les énergies alternatives sont de la plus haute importance : non seulement elles permettent d’économiser des hydrocarbures au moment où les prix montent sur le marché mondial, mais l’énergie solaire constitue en outre une source inépuisable et très abondante sous les tropiques.

Dans le but de connaître des opinions internationales sur la question de l’énergie solaire, Granma international est allé interviewer le gérant de Total :

« L’énergie solaire peut être utilisée de plusieurs manières, explique Roblès : elle est la seule source d’énergie dans les endroits non électrifiés, et elle s’associe aux réseaux existants ailleurs. Autrement dit, l’énergie solaire peut alimenter le réseau de distribution normal, elle peut être un appoint, un renfort aux heures de pointe. »

« On peut emmagasiner l’énergie et la « verser » au réseau normal de distribution quand le besoin s’en fait sentir, ou même alimenter quotidiennement le réseau normal. »

« Il y a aussi des lieux où le système classique est difficile à mettre en place et où le coût du kilowatt devient très élevé. Dans ce cas, on calcule les besoins réels et on crée la capacité correspondante. C’est ce qui a été fait à la Martinique. Il existe un accord en vertu duquel Total vend à l’Electricité de France de l’énergie solaire, qui à la Martinique revient moins cher que l’énergie normale. Cela se fait en France et ailleurs. On calcule les besoins, et on crée les capacités. »

Roblès estime que l’énergie solaire peut être mise à contribution en cas de cyclones et de coupures prolongées du système classique. L’énergie s’accumule, les panneaux sont faciles à monter et à démonter, on peut produire de l’électricité avant et après le passage du cyclone sans danger.

Par exemple, vous alimentez avec de l’énergie solaire les ampoules de tout un immeuble, ou un hôpital avec tout l’équipement requis dans ces institutions en cas de première urgence.

« Sans aucun doute, un hôpital entier peut fonctionner à l’énergie solaire. Il faut faire les calculs et multiplier le nombre de panneaux en fonction des besoins de consommation pour être en mesure de les couvrir, de fournir toute la puissance requise. »

En ce qui concerne les coûts, le représentant de Total signale que par rapport à l’alimentation électrique à base de pétrole, l’investissement initial est plus élevé, mais il n’y a pas de problèmes d’entretien, ni de panne, ni surtout de combustible qui est toujours disponible. Le soleil, c’est la source la plus sûre et la plus pure. Dans le cas de Viñales, il a signalé qu’en alimentant l’éclairage, les moyens modernes de communications, le téléviseur et le récepteur de radio, l’investissement a été de 1 925 USD par logement.


Les systèmes photovoltaïques connectés au réseau

UN système photovoltaïque connecté au réseau consiste essentiellement dans un générateur photovoltaïque couplé à un inverseur qui opère parallèlement au réseau électrique conventionnel. L’injection au réseau a un large éventail d’applications, depuis les petits systèmes de quelques kilowatts de puissance installée à des centrales de plusieurs mégawatts. Le générateur photovoltaïque capte la radiation solaire et la transforme en énergie électrique ; au lieu de l’emmagasiner dans des batteries, comme dans les systèmes isolés ou hybrides, on la « verse » directement au réseau de distribution. Ces deux fonctions sont réalisées par un inverseur de courant direct à courant alternatif spécialement conçu pour cette application. Le générateur photovoltaïque ou les panneaux peuvent être fixés aux toits ou aux façades des immeubles, ou encore à des structures spéciales.

Voici quelques-uns des avantages de ces systèmes :

La génération et la consommation se produisant au même endroit, on élimine les pertes de transmission (de 8 à 12 %) et de distribution (de 16 à 22%) de l’énergie électrique.

L’installation est facile et rapide, sur tout immeuble ou aire bien exposée aux rayons solaires, sans obstacles ni ombres projetées par d’autres constructions, sans consommer plus d’espace que n’en consomme déjà l’immeuble en milieu urbain.

Il n’y a ni contamination ni effets nocifs.

Les modules permettent de procéder à un investissement progressif.

Les coûts d’opération et d’entretien sont infimes par rapport à ceux des centrales thermoélectriques.

La plupart des panneaux photovoltaïques produits aujourd’hui sont connectés au réseau, depuis des toits et des façades solaires, avec des puissances allant de quelques kWp à des dizaines de MWp. Cela suppose un énorme potentiel pour l’industrie énergétique.

Messages

  • J’aime bien les moulins à vent du moyen-âge, mais je déteste ces éoliennes gigantesques qui tuent le paysage et le rendent métallique.

    Les éoliennes dont parlaient les écolos du début des années 70 (les vrais écolos donc, ceux qui ne se présentaient pas aux élections) leurs éoliennes étaient à taille humaine. Il ne s’agissait pas de gros machins horribles qui permettent à quelques-uns de continuer à contrôler l’énergie consommée par tous les autres et donc de la leur faire payer.

    Les vrais écolos détestaient les gros machins ; ils auraient encore plus détesté les gros champs de gros machins !

    Les éoliennes d’aujourd’hui sont bien dignes de cette société concentrationnaire, morte et métallique.

    • Quand la france se trouve en situation anticyclonique , cela se caracterise par , pas ou peu de vents , dans ce cas , les éoliennes tournent à 5% de leur capacités : question , combien de jours par an la france se trouve t elle avec un anticyclone centré sur le pays ?
      Quand vous aurez la reponse , vous vous interrogerez sur l’interet de construire des lignes de gros machins sur les cretes de notre pays .
      En languedoc roussillon ou l’on compte au moins 120 jours de tramontane ou de mistral par an , cela peut se justifier au detriment des paysages , mais ailleurs ?
      Je ne suis pas un specialiste de ces questions , mais dans un autre domaine , il faudrait peut etre se préoccuper dés maintenant de construire des usines de production d’eau douce le long des cotes de france , cela risque de nous etre fort utile à court ou moyen terme .
      claude de toulouse .

    • Vous avez mal regardé les affiches.

      Les éoliennes sont implantées en mer, au large.

      Bon vent à vous tous.

    • hum c’est vrai tu as raison vaut mieux une bonne grosse centrale nucléaire !

    • On est 10 fois trop nombreux sur cette planète. Il faut arrêter de faire des bébés. C’est ça la vraie solution. Et ainsi on pourrait éviter le nucléaire ET la métallisation des paysages.

    • ET LE SOLEIL !

      Faudrait p’t-être ben le débrancher ...?
      Parce que si c’est pas une très grosse centrale nucléaire çà, alors qu’est-ce que c’est ?

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • C’ETAIT AU MESSAGE DE CLAUDE ...

      ... que je disais "bien vu", parce que les fantasmes des pseudos-écolos autoproclamés, y en a marre aussi. Ils nous bourrent le mou avec des raisonnements à ras des pâquerettes ou avec des considérations qui se veulent moralistes. Mais quand on réfléchit bien à l’enjeu de l’énergie dans le Monde pour les temps qui viennent, ils sont tout simplement les pires égoïstes qui soient, parce qu’ils ne soucient en aucun cas de l’émergence des PVD et de l’impact sur l’environnement planétaire. Ils ne prennent pas non plus en compte l’Agenda 21 du PNUED à Rio et à ses avatars.

      Un autre message s’est donc intercalé, mais ce n’est pas lui que je soutiens.

      Celui auquel je répondais, je voulais lui donner l’exemple des environs de ma ville au coeur de la Champagne qui est environnée au Sud, à l’Est et à l’Ouest, par rien moins que 34 éoliennes qui polluent notre vue (çà allait les premiers temps quand il n’y en avait que 5, dont la plus haute d’Europe avec ses 135 mètres !)... comme quoi elles ne sont pas toutes implantées en haute mer !!!

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • T’AS RAISON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

      Dans "on est 10 fois trop nombreux sur cette planète" il faut comprendre - une fois de plus - LES AUTRES sont 10 fois trop nombreux sur notre planète !!!
      Mais ces autres pensent que c’est nous qui le sommes !
      Il va falloir se mettre d’accord !
      Rendez-vous à Beyrouth, ou à Gaza, ou...

      NOSE DE CHAMPAGNE

  • Le titre, racoleur, de cet article confond rendement et potentiel disponible.

    Si chaque M² du sol cubain subit un ensoleillement équivalent à 5 Kw/h disponibles, cela ne signifie absolument pas que c’est ce qu’il est techniquement possible d’en retirer.

    Le rendement des panneaux photovoltaïques ne dépasse guère 16 %. Ce qui dans des conditions d’ensolleillement maximum, et forcément limité à 12 heures par jour, nous donne une production électrique de 800 w/h pour un M², soit environ 10 Kw produits par jour. Tout juste de quoi alimenter un réfrigérateur qui sans moyen de stockage, électrique par batteries, ou cryogénique ne pourra assurer sa fonction de nuit.

    Produire de l’électricité solaire est assez simple et bon marché. La stocker est beaucoup plus compliqué et coûteux. La connexion à un réseau de distribution classique alimenté par d’autres sources d’énergie reste incontournable.