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À DEMAIN GRAMSCI

par Ernest London

Publie le samedi 19 mars 2016 par Ernest London - Open-Publishing
2 commentaires

Cet opuscule est parfait pour une toute première approche de la pensée du philosophe italien Antonio Gramsci, fondateur du parti communiste d’Italie.
Victime des répressions fascistes, il fut emprisonné dès 1926 et écrivit, jusqu’à sa mort, 10 ans plus tard, des Cahiers de prison. Dans ces conditions particulières, paradoxalement libre de toute pression extérieure, notamment celles venant de Moscou et visant à contrôler les mouvements communistes dans le monde, il pu développer une réflexion personnelle.
Il définit la crise comme le moment où l’ancien monde meure mais où le nouveau ne peut pas encore naitre.
Il situe le combat politique sur le terrain du « sens commun », c’est-à-dire sur l’ensemble des idées et croyances admises sans examen critique par un peuple. Comment les gauches ont-elles renoncé à leur domination culturelle, abandonnant ce terrain à des droites décomplexées qui, sans avoir lu Gramsci, ont saisi et maitrisé ce mécanisme ?
Abandonner les idéologies, c’est réduire le combat politique à un combat électoral conçu comme une campagne marketing autour de valeurs. La vision du monde par l’imaginaire collectif induit l’acceptation des politiques économiques comme une évidente fatalité.
Gaël Brustier analyse sous cet angle les discours et de les actes de Hollande et Sarkozy, du Pape François, de Podemos et Syriza, du F.N. et de la Manif pour tous. Si certaines de ses allégations feront débat (ce qui est loin d’être inutile), sa tentative de réhabilitation n’est pas inintéressante.
« Comprendre Gramsci c’est comprendre la crise. Penser Gramsci c’est se donner les outils pour en sortir », conclut-il.

Ernest London,
le bibliothécaire-armurier.

À DEMAIN GRAMSCI.
De Gaël Brustier
74 pages – 5 euros
Collection « Le poing sur la table » - Éditions du Cerf – Paris - octobre 2015

Cet article est initialement paru sur le site de la BIBLIOTHÈQUE FAHRENHEIT 451 :
http://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/

Parce qu’il faut d’abord comprendre le monde pour pouvoir le changer,
Parce qu’il faut tirer les leçons des luttes passées pour s’en inspirer, pour n’en pas renouveler les erreurs, pour prendre le meilleur dans tout,
Parce qu’il faut sans cesse se battre contre la bêtise, la haine, l’injustice, la barbarie,
Parce qu’il faut des armes pour se battre,
Parce qu’on a déjà perdu, si on renonce,
Voici, en permanente construction, une bibliothèque de références pour ceux qui souhaitent nourrir leur culture politique, analyses et comptes rendus de lectures utiles.
Les livres sont des armes !

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Messages

  • "Antonio Gramsci, fondateur du parti communiste d’Italie".

    Il ne faudrait pas passer sous silence l’action et la pensée déterminante d’Amadeo Bordiga (grand communiste scandaleusement oubliée) dans la constitution du parti communiste d’Italie.
    Plus encore que Gramsci et même contre Gramsci (dont le marxisme à cette époque était encore fluctuant et assez éloigné des thèses et résolutions de la 3ème internationale)c’est Bordiga et son courant qui imposa une rupture nette avec le réformisme social-démocrate italien et fut à l’origine de la création du parti communiste d’Italie.
    C’est d’ailleurs lui-même qui fut le premier secrétaire général du parti communiste d’Italie et c’est bien sa tendance (abstentionniste et antiparlementaire) qui restera majoritaire dans le parti jusqu’à ce qu’elle soit bureaucratiquement écartée par l’Internationale communiste (IC) en 1925.
    Ce n’est qu’à partir de ce moment que Gramsci devient un des principaux dirigeants du Parti communiste d’Italie avant d’être emprisonné par les fascistes.

    La pensée de Bordigua (qui est en définitive celle du marxisme non frelaté) à plus à nous apprendre aujourd’hui que celle de Gramsci (intéressante par ailleurs) dont aime faire son "miel" une intelligentsia progressiste éloignée de ce que peut-être (ou pourrait être) le combat révolutionnaire de véritables militants marxistes.