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A qui profite le crime ?

Publie le jeudi 20 avril 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Valse des prix pétroliers

Le rôle majeur des spéculateurs

« Il n’y a pas de véritable pénurie sur les marchés. Nous avons affaire à une bulle spéculative ! » Cette déclaration de la Commissaire européenne à l’énergie, Loyola de Palacio, reflète une opinion de plus en plus répandue : la crise pétrolière a été montée de toutes pièces par d’habiles cercles financiers.

Dès que le prix du baril tend à grimper, l’opinion publique des pays consommateurs, dans un réflexe quasi pavlovien, pointe un doigt accusateur sur l’OPEP. Ce qui est, tout au moins dans la crise actuelle, parfaitement injuste. L’organisation produit actuellement 23,5 millions de barils de brut par jour (mbj). L’Algérie. l’Indonésie, le Koweït, la Libye, le Qatar et le Nigeria tournent à leur niveau de capacité maximal.
L’Arabie saoudite, qui produit actuellement 8,7 mbj, portera sa part à 10,5 millions de barils, conformément à l’accord du 3 juin à Beyrouth, en vertu duquel la production totale de l’organisation passera à 26 milliards de barils/jour. Malgré cette manifestation de bonne volonté, l’OPEP produira moins du tiers de la consommation mondiale, qui se situe autour de 82 millions de barils/jour. Cette part relativement modeste devrait suffire à innocenter l’organisation pour ce qui concerne les soubresauts du marché.

Frénésie
« La crise actuelle résulte des incertitudes géopolitiques, de la capacité de raffinage insuffisante aux Etats-Unis, des multiples spécifications pour l’essence imposées par les différents Etats et, surtout, des manœuvres spéculatives auxquelles se livrent les fonds d’investissement et d’autres milieux financiers » Telle est la conviction exprimée par le président de l’OPEP, Purnomo Yiusgiantoro.
On assiste par ailleurs à une véritable frénésie spéculative sur les marchés à terme pétroliers. Sur ce terrain, les hedge funds sont devenus un acteur majeur. Selon la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), la spéculation sur les contrats à terme énergétiques a atteint un niveau sans précédent. l’édition Internet du Quotidien du Peuple, à Pékin, notait que « la spéculation sur les marchés exerçait des pressions irrésistibles sur le prix du brut », et attribuait la crise à la « main invisible » qui contrôle l’évolution des cours.
Sur le marché à terme du pétrole brut, 70% des transactions sont soumis à arbitrage, tandis que seulement 30% correspondent à des besoins réels. Une bonne partie des transactions sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) sont à but purement spéculatif, effectuées par des acheteurs qui n’ont aucune intention de prendre la livraison physique.

Les drogués du fric se réjouissent donc d’entendre les bruits de bottes, annonciateurs de grands profits et leurs lobbies s’activent auprès des néo-cons de washington pour accélérer la manoeuvre.

Nous avons le pouvoir de contrecarrer leur spéculation en faisant baisser la demande de pétrole. Comment ? : En n’utilisant plus nos voitures pendant une semaine par exemple et en le faisant savoir.

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Flash 12

Messages

  • Bonjour,

    Cet article est, à mon sens truffé de fausses vérités et n’est pas représentatif de la problématique énergétique actuelle.

    Il n’impute la montée des prix du pétrole qu’à des raisons économiques et notamment à la spéculation de cercles financiers. La spéculation (due aux inquiétudes géopolitiques notamment) a probablement une part de responsabilité dans la montée actuelle des cours du brut (de l’ordre de 15 USD) mais affirmer qu’elle est l’unique cause d’une hausse de 50 USD depuis 2003 me parait irréaliste.

    Les chiffres donnés sur la production actuelle des pays de l’OPEP sont erronés (le cartel produit environ 29 Mb/j) et la consommation mondiale de pétrole se situe entre 84 et 85 Mb/j. L’OPEP n’a jamais produit, et ne sera jamais en mesure de le faire, des millards de b/j.
    Ensuite, cet article laisse une impression de pseudo théorie du complot, une flambée des cours prévue et orchestrée par l’industrie pétrolière et les investisseurs pour augmenter leurs profits. bof ! Meme s’il est vrai que les pétroliers et autres investisseurs vont profiter de cette montée des cours (il suffit de voir les chiffres d’affaires record des majors pétrolières), je ne crois pas à cette main invisible du marché dont parle l’auteur.

    Pour moi le fait est que l’équilibre offre-demande est très précaire et que l’OPEP n’y peut plus grand chose car elle produit déjà presque à son maximum, tout comme les pays producteurs non OPEP. D’ailleurs, l’auteur le dit lui même implicitement dans le dernier paragraphe de son texte : si la demande baisse, alors les prix chuteront donc cela veut bien dire, selon la loi du marché sur l’offre et la demande, que l’offre mondiale peine à satisfaire la demande.

    Tout ceci pour dire que la flambée actuelle des prix est certainement un signe précurseur de l’arrivée du pic pétrolier. Ceci désignant un phénomène géologique qui nous apprend que la production de pétrole au cours du temps commence par augmenter pour atteindre un maximum (le pic pétrolier), lorsque la moitié des ressources environ ont été extraite puis décline de manière inéluctable pour tendre vers 0. La phrase très médiatique "il nous reste du pétrole pour 40 ans" est donc très trompeuse car oui il restera du pétrole dans une quarantaine d’année mais à quel DEBIT en millions de barril par jour (Mb/j) pourra t’il être extrait. Certainement pas à celui d’aujourdhui, il sera très inférieur. Ainsi une fois le pic de pétrole atteint, il ne faudra plus s’étonner de voir le prix du barril de pétrole explosé.

    J’invite donc toutes celles et tout ceux qui souhaite en connaitre davantage sur le sujet et en discuter à visiter le site www.oleocene.org

    Mic

    PS : le président de l’OPEP est le ministre nigérian du Pétrole Edmund Daukorou.