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APPEL - PROPOSITION A LA CREATION DE CAISSE DE SOUTIEN

Publie le mardi 26 août 2003 par Open-Publishing

Appel - proposition pour la création
de caisses communales et locales
de soutien aux grévistes

Que ce soit à propos des retraites, de la sécurité sociale, de la décentralisation, de la réforme du statut des intermittents, des licenciements locaux de diverses entreprises, etc., les grévistes du printemps 2003 se sont initialement opposés à des réformes sur des questions techniques. Pourtant leur combat est devenu un combat qui concerne chacun. Puisqu’on a parlé de " grèves par procuration ", à chacun selon ses moyens de donner au mouvement la capacité de s’approfondir et de s’élargir, selon le principe : "si vous ne partagez pas nos luttes, vous partagerez nos défaites".

Ce sont le plus souvent des militants, des initiés ou des sympathisants qui collectent* de l’argent pour soutenir les grévistes.
Cet appel-proposition, lui, poursuit la généralisation du mouvement, indépendante de toute influence de groupes ou organisations politiques et syndicales. Un mouvement social pour s’étendre exige des liens, des prises de position, des contacts, des complicités d’une tout autre nature que ceux présentés par les corporations ou les syndicats. C’est une condition essentielle.

Dans le cas où le mouvement initié durant le printemps 2003 continuerait en d’autres saisons, nous proposons que dans chaque village, bourg, quartier ou arrondissement s’organisent des caisses rassemblant des fonds destinés à soutenir les grévistes habitant ces villages, bourgs, quartiers ou arrondissements. La définition territoriale est un point majeur afin de savoir qui donne et de savoir qui reçoit. Aux personnes vivant dans un même lieu de s’entraider : c’est l’isolement et la séparation qui garantissent l’impossible extension du mouvement.

Nous proposons que les caisses communales ou locales de soutien aux grévistes soient destinées aux grévistes, habitants du lieu, engagés dans un mouvement depuis plus de 48 heures : une telle durée est définie afin de se défier des grèves parodiques de quelques heures organisées par les syndicats en accord avec les patrons afin de libérer temporairement l’excès de pression (ou pour réguler la gestion des stocks...).

Nous misons sur le fait que la mise en place de telles caisses de soutien suscitera des débats et des prises de position qui offriront, enfin, l’occasion de rompre avec les ruminations solitaires, les critiques muettes, les reconnaissances timides, les signatures illusoires de pétitions.

Nous organiserons repas et débats. Nous pourrions envisager de faire du porte-à-porte afin de favoriser des débats ouverts et les confrontations concrètes.

Association La Bruguière-Ecologie
le 30 juillet 2003
30580 La Bruguière

* Ces collectes ont souvent un caractère ambigu. Il arrive qu’elles soient destinées, sinon à la main-mise d’organisations politiques ou syndicales sur le mouvement, au moins au seul entretien de la grève.
Courant juin, dans l’ouest de la France, sur proposition d’une assemblée d’employés d’une administration territoriale de créer une caisse de soutien aux grévistes, le représentant de FO déclara qu’une telle proposition était aberrante car " il doit avoir une dimension de sacrifice dans le fait d’être en grève ". Quant au chef de la CGT, il proposa de renouer avec la tradition mise en place par la droite qui consiste à reverser dans la caisse du syndicat les sommes représentant le paiement des jours de grèves, après négociations .