APPRENDRE POUR COMPRENDRE

Marina Petrella, signez la pétition de soutien ici

Il y a 80 ans, le 23 août 1927, deux révolutionnaires italiens immigrés, deux prolétaires qui avaient fuit la misère du sud vers les Etats-Unis, Nicolas Sacco et Bartolomeo Vanzetti étaient exécutés sur la chaise du pénitencier de Boston, après avoir été accusés, sans aucune preuve, de la mort de deux convoyeurs de fonds.

Malgré des manifestations monstres aux Etats-Unis et en Europe, malgré des millions de signatures sur les pétitions, malgré l’appel du pape et même celui de Mussolini, rien ne fera infléchir la justice américaine. Celle-ci les réhabilitera en 1977.

La condamnation à mort de Sacco et de Vanzetti a déclenché dans le prolétariat du monde entier, une véritable prise de conscience de classe, qui fît peur aux gouvernements de l’époque.

Dans toutes les grandes villes européennes, d’énormes manifestations ouvrières organisées par les PC et les syndicats étaient suivies par l’occupation des ambassades et consulats US.

Mais Sacco et Vanzetti ont servi de pions, utilisés sur fond de lutte des classes par la direction de la mouvance anarchiste, qui voyait en eux des « symboles » commodes à utiliser pour que le sang des « martyrs anarchistes » soit un jour reconnu… c’est à ce même titre qu’elle s’était servi de Kronstadt ou de l’assassinat de Carlo Giulani… toujours l’opportunisme !

Toutefois, il est certain que dans le contexte de la révolution socialiste en Russie, la chasse à l’anarchiste et au communiste, avait poussé la bourgeoisie américaine à des actes impardonnables de barbarie et de lâcheté.

En prison, Nicolas Sacco et Bartoloméo Vanzetti, prolétaires éclairés et instruits continuent ardemment à lire et à œuvrer pour le prolétariat. D’ailleurs Vanzetti traduira « Guerre et Paix », et écrira un livre " Evénements et victimes ".

Des millions de signatures avaient été recueillis par le Secours Rouge International dans tous les pays du monde afin de faire annuler la condamnation à mort des deux camarades et pousser le gouvernement américain à les rejuger car de nouvelles preuves de leur innocence avaient été trouvées (elles serviront à leur jugement de réhabilitation en 1977).

Durant cette période de 1925-1927, la propagande du capital américain a utilisé un stratagème qui a fait courir la rumeur que cette pétition mondiale servait au Secours Rouge pour empocher et détourner la solidarité internationale, ce qui fût démenti et réfuté avec des preuves à l’appui.

Mais le mal était fait, relayé imprudemment par les anarchistes qui avaient, en tout honneur malgré tout, créés le Comité de Défense de Sacco et Vanzetti.

Ce Comité, victime (ou complice ?) de la manipulation d’un capitalisme effrayé par la tournure des événements et la mobilisation internationale, imprima dans son bulletin avec un titre qui condamnait nos deux camarades à la peine ultime : " Nous sommes absolument opposés à la collecte des fonds et à l’utilisation de cette cause en vue d’intérêts politiques et économiques. "

Cette erreur historique conduisit Sacco et Vanzetti à refuser de se laisser défendre par l’Internationale Communiste, pourtant forte de plusieurs millions de prolétaires qui les soutenaient avec une rare détermination.

Une preuve que la rumeur et le mensonge, relayés inconsciemment ou sciemment, peuvent faire des dégâts qui occasionnent la mort et les assassinats politiques.

Honneur et respect pour Nicolas Sacco et Bartoloméo Vanzetti, victimes innocentes de la barbarie capitaliste et des mensonges manipulateurs !

Honneur au Prolétariat et à la Classe Ouvrière en lutte !