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ASSISES DE L’INSERTION à Paris. Les chômeurs exclus du grand show médiatique

Publie le mercredi 30 mars 2005 par Open-Publishing

Le 31 mars, la Mairie de Paris organise des assises de l’insertion.

Assises dont dont les deux thèmes seront :

1) s’appuyer sur les dispositifs d’insertion sociale pour construire le
parcours d’insertion

2) faciliter le retour à l’emploi durable des allocataires

Après avoir été mis en perpective par deux brillants sociologues
(Serge Paugam et Robert Castel), ces 2 thèmes devraient être l’oblet
de débats autour d’une table ronde.

QUELS DEBATS ? AVEC QUI ?

Aucun risque qu’ils soient contradictoires. En effet,il ne s’agit pas
d’une réunion ouverte, et les rmistes, principaux concernés ne
pourront pas y participer. De même, aucune association de défense des
chômeurs et précaires ou de lutte contre la précarité n’est invitée à
participer à l’une des 2 tables rondes. Nous avons juste droit à 2
invitations pour sagement écouter les interventions des élus PS et
Verts et de leurs subordonnés, chargés de la solidarité, des affaires
sociales, de la lutte contre l’exclusion.

D’avance nous remercions de tant de sollicitude Mesdames STIEVENARD et
STAMBOULI, ainsi que Messieurs MANO et SAUTTER, également concernés.

De qui se moque-t-on ?

Comment peut-on parler d’assises de l’insertion alors qu’aucune
association de défense des chômeurs ou de lutte contre la
précarité(AC !, APEIS, MNCP, CGT Chômeurs...) ne participera à une
table ronde. Seul un allocataire du RMI (inconnu), probablement trié
sur le volet, aura ce rare privilège.

A-t-on si peur à l’Hôtel de Ville des questions, des affirmations des
Rmistes, précaires, SDF et autres pauvres qui vivent dans une misère
indigne, et de ceux qui luttent à leurs côtés. Cette misère, cette
pauvreté, certains élus souhaiteraient la voir émigrer vers d’autres
communes.

Craignent-ils que l’on viennne perturber leur grande opération de
communication, dont le but est de masquer les carences de la Ville en
matière d’emploi. Sur ce point, le département et la ville se
satisfont de la précarité (dans les bibliothèques, centres d’action
sociale par exemple), développent les emplois tremplins et les
vacataires. Les contrats aidés sont la norme et les CDI correctement
payés l’exception, sans oublier les travaux et services cédés à des
entreprises privées sous-traitantes, les contrats avec des boîtes
d’intérim qui exploitent et sous-payent leur personnel, créant encore
plus de précarité et de pauvreté.Sans compter, la prochaine mise en
place du contrat d’avenir (35h payées 26), inventé par borloo et dont
l’application est annonçée par la gauche dans le guide paris
solidarité 2005.

Tremblent-ils en haut lieu que nous dénoncions le triplement des aides
financières aux entreprises d’insertion, cet intérim du sous-pauvre
qui n’a à proposer que des jours de travail à droite à gauche, dans le
nettoyage ou le batiment, voire dans la sous-traitance des
collectivités territoriales ou de l’opac....

Pendant que M. Sautter s’occupe du volet professionnel, Mmes Stambouli
et Stievenard continuent de gérer le contrôle des Rmistes. Le
département n’en veut pas, d’où la pénurie organisée des
domiciliations, les opérations systématiques de convocations des
allocataires, les pressions contre ceux-ci et les radiations qui s’en
suivent.

Quant à la politique du logement, moins de 15 % des logements sociaux
construits sont accessibles aux personnes vivant avec le SMIC ou moins
(PLAI). Cette politique encourage la spéculation immobilière. En ce
qui concerne le dispositif des accords collectifs, il n’est accessible
qu’aux Rmistes qui ont trouvé un emploi. Comme si avoir un logement
n’était pas un préalable à la recherche d’emploi.

Dans cette ville où l’on attribue certains logements sociaux au
mérite, l’insertion par le logement ne doit guère être à l’ordre du
jour.

« Cacher cette misère que vous ne voulez plus voir en la poussant hors
des murs », est-ce là votre objectif, M. Mano ?

Ces assises n’ont rien à voir avec nos revendications d’urgence :
- revalorisation des minimas sociaux au niveau du SMIC
- extension du RMI au moins de 25 ans
- un logement social pour tous
- un travail décent, intéressant et bien rémunéré pour tous.
- Individualisation des minimas sociaux

Parce que nous refusons de servir de caution à ce simulacre de
démocratie, nous ne participerons pas à cette mascarade, où l’on
parlera de chômage et d’insertion sans les principaux intéressés.
Nous ne mendions rien, Nous exigeons.lavie d’un chômeur vaut-elle
moins que celle d’un élu ?

C’est pourquoi nous appelons à un rassemblement jeudi 31/03 à 11h
devant l’Hôtel de Ville.

APEIS Paris
9 rue Camille Desmoulins 75011 Paris
AC ! Ile de France
23 bis rue Mathis 75019 Paris