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ATTAC : les altermondialistes s’interrogent sur la laïcité, l’Europe et leur avenir
Publie le lundi 30 août 2004 par Open-Publishing2 commentaires
La 5e université d’été d’Attac, qui s’est achevée dimanche 29 août à Arles, a marqué une certaine stagnation du mouvement
de Nicolas Weill : Arles (Bouches-du-Rhône)
Déclin ou maturité ? L’association altermondialiste Attac a consacré une partie de sa cinquième université d’été, qui s’est achevée dimanche 29 août à Arles, à s’interroger sur son avenir.
Excluant une transformation en parti politique et se réjouissant d’avoir su opérer un début de "reconquête" des esprits sur l’idéologie néolibérale, les dirigeants et les militants de l’association se disent préoccupés par le peu de traduction dans les faits de leur action. Après une période euphorique où le mouvement de contestation de la mondialisation libérale avait le vent en poupe et où les rangs d’Attac enflaient selon un rythme régulier, certains se demandent ouvertement aujourd’hui si l’association n’aurait pas, avec plus de 30 000 adhérents, atteint un plafond. Signe des temps, la participation à l’université d’été 2004 accuse un très léger tassement (il reste aux alentours de 800 personnes inscrites). Il est vrai que celle de 2003 avait bénéficié de l’appel d’air produit par le succès du spectaculaire rassemblement du Larzac.
Hormis l’amphitryon Michel Vauzelles, président (PS) de la région PACA et ancien maire d’Arles, peu d’élus ont cette fois fait le déplacement. Dans les travées, l’ambiance se voulait du reste plus studieuse que "mouvementiste". Les jeunes manquent à l’appel, s’y soucie-t-on. Les "classes populaires" aussi.
Autre source d’inquiétude, une répression de plus en plus sévère des actions menées. Intervenant dans l’une des 21 "filières" proposées aux participants, Me Alexandre Genko-Starosselsky, avocat au barreau de Paris, s’est ainsi alarmé de la "pénalisation" rampante du mouvement, notamment lors des arrachages d’OGM, marqué par une "tolérance zéro" et par une "justice en temps réel".
Dans ce contexte, le président d’honneur, Bernard Cassen, directeur général du Monde diplomatique, a comparé le mouvement altermondialiste à un "gros poisson sans colonne vertébrale". Seule Attac lui paraît en mesure de constituer un embryon de structure, pourvu que ses effectifs se renforcent, pense-t-il. Quant au président en exercice depuis un an, l’économiste Jacques Nikonoff, il résume en quatre contradictions les difficultés qu’affronte, selon lui, le mouvement. "La nature de l’altermondialisme est-elle d’être un grain de sable ou bien est-il voué à devenir la forme même de l’émancipation humaine au XXIe siècle ? Son fonctionnement doit-il s’appuyer sur des réseaux (ce qui exclut le mandatement et le vote) ou sur un consensus, au risque de la paralysie ? Attac doit-il être présent dans des collectifs ou avoir sa propre activité politique ? Les forums sociaux doivent-il se transformer en "mouvement de mouvements" ou bien demeurer des espaces de débats ?" Au-delà des questions de stratégie ou de tactique, les interrogations renvoient parfois aussi à certaines "affaires" qui ont créé des clivages entre les militants, non sans laisser des marques.
Revenant sur le cas de Tariq Ramadan, le prêcheur musulman dont la présence au Forum social européen de Saint-Denis (en novembre 2003) avait déclenché une vive controverse, M. Cassen a regretté qu’Attac ait été tenue pour "comptable" de cette invitation, tout en estimant que l’anecdote avait été grossie par les médias. La question de la laïcité et du voile a fait l’objet d’une large discussion, samedi, avant que ne soient connues les exigences des ravisseurs des deux journalistes français. Les partisans de la législation, comme le philosophe Henri Pena-Ruiz, sont venus défendre leur point de vue. "Parler de laïcité ouverte, c’est insulter la laïcité, a-t-il dit. Si cela a pour sens : s’ouvrir à la restauration d’un privilège public pour des religions, c’est une abjection."
"CONFLIT DE DEVOIR"
A l’opposé, certaines intervenantes féministes - Monique Crinon, du Centre de recherche et d’initiatives de solidarité internationale, ou Sophie Zafari (FSU) - se sont inquiétées de l’effet de "stigmatisation" des musulmanes et des musulmans induit par la nouvelle législation. "Pourquoi culpabiliser la société française quand elle prend en charge enfin le débat sur le voile", s’est émue la vice-présidente de l’association Ni putes ni soumises, Safia Lebdi.
Autre thème propre à soumettre les militants altermondialistes à un "conflit de devoir" : la réponse au référendum, prévu en 2005, visant à ratifier la Constitution européenne. Les dirigeants envisagent de soumettre la question à une consultation interne, via Internet, avant l’assemblée générale de l’association, début décembre.
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-377132,0.html
Messages
1. > ATTAC : les altermondialistes s’interrogent sur la laïcité, l’Europe et leur avenir, 31 août 2004, 09:25
Je ne regrette pas d’avaoir quitté ATTAC.
Nelson
1. > ATTAC : les altermondialistes s’interrogent sur la laïcité, l’Europe et leur avenir, 28 septembre 2004, 16:09
on en a rien a foutre de ta vie privé
non, mais sans blague t’a rien de plus contructif à dire ?