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Actu Grèce du 3 juillet matin

par Tendance Claire du NPA

Publie le vendredi 3 juillet 2015 par Tendance Claire du NPA - Open-Publishing
3 commentaires

Source : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=13653

Le patronat mène une campagne acharnée pour la victoire du OUI au référendum de dimanche. Il utilise pour cela les moyens économiques dont il dispose, c’est-à-dire suspendant le paiement des salaires dans beaucoup d’entreprises. La principale bureaucratie syndicale (GSEE : confédération du privé) a signé un communiqué commun avec le patronat pour appeler à voter OUI. Les masques tombent. Le patronat du tourisme indique que les réservations ont chuté de 40% ces derniers jours, et indique que si le vote NON l’emporte, ce sera une catastrophe pour le tourisme. Les grandes entreprises avertissent qu’elles licencieront massivement en cas de victoire de NON. La campagne du référendum produit une polarisation de classes très forte.

Des scènes obscènes se multiplient en Grèce. De riches touristes retirent des centaines d’euros aux distributeurs, sous les yeux des grecs dont le plafond de retrait est fixé à 60 euros. Humiliation. La pénurie menace, y compris sur les médicaments. La Troïka et le patronat grec mettent l’économie à genoux, et Tsipras ne prend aucune mesure face à ce chantage odieux. Il se contente de promettre, en cas de victoire du NON, la conclusion d’un nouvel accord favorable au peuple grec dans les 48h ! La gratuité des transports mise en place par Tsipras n’est évidemment pas une réponse à la hauteur. Les seules commerces qui marchent bien sont les commerces alimentaires et les stations d’essence car les gens cherchent à faire des stocks. Le FMI vient de réviser sa prévision de croissance pour 2015 de 2,5% à 0%, en précisant que la prévision a été calculée avant l’annonce du référendum.

La conséquence logique de cette situation est la progression du OUI dans les sondages, qui laisse désormais craindre une défaite du NON. Un sondage publié ce matin donne une légère avance au OUI, 44,8% contre 43,4%.
http://www.ekathimerini.com/198866/article/ekathimerini/news/new-opinion-poll-shows-yes-vote-slightly-ahead-in-greece

Le KKE a organisé une manifestation de 6 000 personnes (selon la police) dans le centre d’Athènes jeudi soir. De façon ultra-gauchiste, le KKE appelle à voter NUL pour s’opposer à la fois à la proposition de la Troïka et à la proposition de Tsipras.

Un député du partie ANEL (droite souverainiste qui participe au gouvernement), Costas Damavolitis, s’est prononcé pour le OUI au référendum. Il a été exclu du parti et a démissionné du parlement, remplacé par un autre député ANEL (pour le NON).

Articles du jour :

Un texte de Panagiotis Sotiris (dirigeant d’Antarsya)
https://www.jacobinmag.com/2015/07/tsipras-syriza-greece-exit-default-european-union/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=twitter&utm_source=socialnetwork

Commentaire : il explique que l’idée de Tsipras selon laquelle il y aura un redémarrage des négociations en cas de victoire du NON est sans fondement. La Troika prendra des mesures punitives et fera en sorte de couler l’économie grecque pour montrer les conséquences d’un tel choix. Pour lui, le référendum n’est pas une négociation, c’est le début de la rupture. Et le drame est que Tsipras s’enferme dans une logique de négociation. Ce qu’il faut, c’est un plan crédible de rupture, qui n’esquive pas les difficultés d’un Grexit, pour vaincre les peurs, et qui fait appel à la mobilisation populaire.

Grèce : l’inévitable contribution de BHL à la propagande anti-Tsipras
http://www.acrimed.org/article4713.html

Grèce : Ruth Elkrief, représentante de la Troïka, questionne Jacques Sapir
http://www.acrimed.org/article4712.html

Après l’Argentine, le Brésil dément les propos de Michel Sapin sur la Grèce
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2015-07-01-L-Argentine-dement

La Grèce au bord du précipice, par Paul Krugman
http://www.rtbf.be/info/article/detail?id=9020509&cat=CHRONIQUES

Messages

  • Article manichéen dans lequel la classe bourgeoise grècque est considérée, comme un bloc monolitique qui obéirait aveuglément aux ordre des consuls de Bruxelles. Cette vision, purement stalinienne, fait fi des intérêts particuliers de capitalistes qui risquent de perdre pas mal de leurs avoirs si, par exemple, la BCE continue de fermer les banques.

    Un bon nombre d’entre eux peuvent donc se retourner contre la troïka, et faire pression pour un retour à la situation normale. C’est à dire au réinvestissement des marges budgétaires dégagées plutôt qu’au comblement impossible du tonneau des danaïdes de la dette.

  • Avec ses compromissions et volte-face, ses naïvetés fausses ou, pire, vraies, son absence de toute velléité de critique de l’économie, enfin ses tentatives de comptes d’épicier, Syriza aura je crois réussi le tour de force de discréditer, en une seule fois et en peu de mois, tout le réformisme plus ou moins de gauche. Ce qui serait finalement une bonne chose, si toutefois nous avions l’audace d’autre chose. mais voilà, nous ne l’avons pas, nous n’osons même pas l’imaginer, et du coup ça va être un surcroît de résignation à ce sujet producteur, échangiste, propriétaire, que nous refusons avec indignation et angoisse de ne pas être, et qui peut-être recèle pourtant le principe de l’élimination de la plus grande partie de l’humanité.