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Air France : 8 000 emplois supprimés en trois ans mais tout va bien, de Juniac devrait être reconduit !
par Titi
Publie le vendredi 13 mars 2015 par Titi - Open-PublishingAir France, depuis l’arrivé d’Alexandre de Juniac aux commandes, ce sont 8 000 emplois supprimés. Pourtant l’Etat, actionnaire à 15,9 % du groupe, vient d’annoncer qu’il soutiendrait probablement le PDG de la compagnie lors de la prochaine assemblée générale, où son mandat sera remis en jeu. Voici donc une entreprise de laquelle tout le monde se fait virer, sauf le principal responsable de cette déroute, le président du groupe. On marche sur la tête.
Le groupe Air France ne commence pas l’année sur les chapeaux de roues... alors qu’il aurait pu. 2014 aurait dû être l’année du retour dans le vert, des premiers résultats positifs et des premiers bénéfices du groupe depuis six longues années... mais que nenni. Grève des pilotes de septembre 2014 oblige - la plus longue de l’histoire du transporteur - les résultats sont de nouveau dans le rouge de 129 millions d’euros.
De Juniac essaie, de Juniac sauve les meubles, mais globalement de Juniac manque de résultats probants. Si le plan de restructuration "Transform 2015" a été un demi-succès, permettant à la compagnie d’éviter la faillite, il n’aura pas suffi à la remettre à flot. Début 2015, le groupe annonce encore devoir réaliser 2 milliards d’euros d’économies sur trois ans s’il veut rester compétitif face aux autres compagnies européennes et surtout face aux concurrents low-cost. Fermetures de lignes, reports de livraisons... toutes les options sont étudiées pour trouver 1,3 milliard d’euros d’économies chez Air France et 700 millions d’euros chez KLM.
Et naturellement, parmi les options possibles, il y a la plus radicale : la suppression d’emplois. Une hypothèse souvent employée par le passé, et à laquelle la direction pourrait de nouveau avoir recours.
Les licenciements... une histoire qui dure depuis des années chez Air France
Alors qu’il n’était encore que PDG d’Air France et non du groupe Air France - KLM, en 2012, Alexandre de Juniac avait déjà prévu des licenciements : en août 2012, un plan visant une réduction de 10% des effectifs (soit 5 261 personnes) avait été annoncé, pour être mis en œuvre avant fin 2013. Mais avant même la fin de ce plan de restructuration, ce sont 2 700 emplois de plus qui avaient été supprimés, portant en tout à presque 8 000 le nombre de licenciés.
Depuis 2009, soit en 6 ans, Air France a supprimé 12 400 postes tous secteurs confondus, que ce soit à bord des avions, aux escales ou au siège. Une véritable purge.
De nouveaux licenciements en prévision ?
Face à ces chiffres qui représentent plus de 11 % des effectifs du groupe en 2009 (ils ont, par définition, fondu depuis) on pourrait penser que c’en est fini et qu’Air France a enfin trouvé d’autres moyens de remettre de l’ordre dans ses comptes pour les redresser. Mais il semble que ce ne soit pas le cas.
Début janvier, le journal Le Figaro annonçait avec clameur qu’Air France préparait un nouveau "plan de licenciement massif" : quelque 5 000 emplois seraient menacés. Une annonce qui consacre la manie du PDG du groupe à mettre tout le monde à la porte quand il s’agit de faire des économies, l’homme étant impuissant à élaborer une stratégie constructive.