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Allocution télévisée de Tsipras du 1er juillet (traduction)

par arnold

Publie le jeudi 2 juillet 2015 par arnold - Open-Publishing
11 commentaires

Allocution télévisée prononcée à Athènes le 1er juillet 2015 par le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, en prévision du référendum du dimanche 5 juillet. Traduit du grec par Dimitris Alexakis.

Grecques, grecs,

Nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant de notre histoire, à un moment crucial pour l’avenir de notre pays.

Dimanche, ce n’est pas entre le maintien de notre pays dans l’euro et la sortie de la monnaie unique que nous serons appelés à choisir ― l’appartenance de la Grèce à la zone euro ne peut être contestée par personne ―, mais entre l’acceptation de l’accord proposé par les Institutions et la revendication d’une solution viable ― une revendication renforcée par le verdict des urnes.

Le peuple grec doit savoir que le gouvernement a la ferme intention de parvenir à un accord durable, ouvrant sur l’avenir.

Dès l’annonce de la tenue du référendum, nous avons de fait reçu de meilleures propositions sur la dette et sa nécessaire restructuration que celles que nous avions en mains jusqu’à vendredi. Ces propositions ne sont pas restées lettre morte ; nous avons sans délai adressé aux Institutions nos contre-propositions pour une solution pérenne ; c’est dans ce but que s’est tenue hier une réunion extraordinaire de l’Eurogroupe qui reprendra cet après-midi. Si cette réunion aboutit à un résultat positif, nous ne nous défausserons pas, nous y répondrons sans attendre. Le gouvernement grec demeure en tout état de cause à la table des négociations et y restera jusqu’au bout. Ce gouvernement sera là, lundi, et sortira renforcé de la consultation populaire. Car le verdict du peuple a toujours plus de force que la volonté d’un gouvernement.

Je veux redire que le choix démocratique est au cœur des traditions européennes.

Les peuples européens ont eu recours au référendum à plusieurs moments-clé de leur histoire. Cela a été le cas de la France, notamment, lors du référendum sur la Constitution européenne. Cela a eu lieu en Irlande : le référendum a permis de suspendre l’application du Traité de Lisbonne et a conduit à une renégociation à la faveur de laquelle des termes plus favorables ont été obtenus.

Malheureusement, dans le cas de la Grèce, d’autres poids et d’autres mesures ont été appliqués.

Je n’aurais pour ma part jamais imaginé que l’Europe démocratique refuserait à un peuple le temps et l’espace nécessaires de se prononcer souverainement sur son avenir.

Le leadership exercé par des cercles conservateurs extrêmes a conduit à la décision d’asphyxier les banques grecques, dans un but évident : intimider non seulement le gouvernement mais aussi, désormais, chacun des citoyens de ce pays.

Dans une Europe de la solidarité et du respect mutuel, il est inacceptable que les banques soient fermées pour la seule et unique raison que le gouvernement a décidé de donner la parole au peuple.

Il est inacceptable que des milliers de personnes âgées ― dont les pensions, malgré l’asphyxie financière, ont cependant pu être versées ― se retrouvent ainsi dans la tourmente.

À ces milliers de citoyens, nous devons une explication.

C’est pour protéger vos retraites que nous nous battons depuis des mois, pour défendre votre droit à une retraite digne de ce nom et non à un vulgaire pourboire.

Les propositions que nous avons été sommés de signer auraient entraîné une réduction drastique des pensions de retraite. C’est la raison pour laquelle nous les avons rejetées et c’est pour cela que nous nous trouvons aujourd’hui en butte à des mesures de rétorsion.

Le gouvernement grec a été confronté à un ultimatum, sommé de mettre en œuvre les mêmes politiques et de faire passer l’ensemble des dispositions du mémorandum en attente d’application, sans le moindre volet concernant la dette et le financement.

Cet ultimatum a été rejeté.

Le moyen le plus évident de sortir de cette voie sans issue était d’en appeler au peuple, car la démocratie ne connaît pas d’impasses.

Et c’est ce que nous faisons aujourd’hui.

Je sais parfaitement qu’en ce moment même les sirènes hurlent à la catastrophe.

Elles vous soumettent au chantage et vous appellent à voter « oui » à toutes les mesures demandées par les créanciers ― des mesures qui ne sont accompagnées d’aucune perspective de sortie de la crise.

Elles vous appellent à dire à votre tour, à l’instar des députés de ces journées parlementaires de sinistre mémoire, « oui » à tout.

Elles vous appellent à vous rallier à eux et à vous faire les complices de la perpétuation des mémorandums.

Le « non », de son côté, n’est pas un simple slogan.

Le « non » est un pas décisif vers un meilleur accord, un accord que nous pourrons signer aussitôt après la consultation de dimanche.

Le « non » reflètera le choix très clair du peuple sur la façon dont il entend vivre dès le jour suivant.

Le « non » ne signifie pas rupture avec l’Europe mais retour à l’Europe des principes.

Voter « non », c’est faire pression en faveur d’un accord économiquement viable qui apportera une solution à la dette au lieu de la faire exploser ; faire pression en faveur d’un accord qui ne sapera pas indéfiniment nos efforts pour redresser la société et l’économie grecques ; faire pression en faveur d’un accord socialement juste transférant sur les possédants les charges qui pesaient jusqu’alors sur les salariés et les retraités.

Un accord qui ramènera à brève échéance le pays sur les marchés internationaux et permettra à la Grèce de s’affranchir du contrôle et de la mise sous tutelle.

Un accord sur des réformes portant un coup définitif à l’enchevêtrement d’intérêts et à la corruption qui alimentent le système politique grec depuis des décennies.

Un accord permettant enfin de répondre à la crise humanitaire, de créer un vaste filet de sûreté pour tous ceux qui se trouvent aujourd’hui en marge, précisément à cause des politiques appliquées dans notre pays au cours de ces longues années de crise.

Grecques, Grecs,

J’ai pleinement conscience des difficultés présentes et je m’engage auprès de vous à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elles ne durent pas.

Certains s’évertuent à lier le résultat de la consultation de dimanche au maintien de la Grèce dans la zone euro ; ils prétendent même que j’ai le projet secret, si le « non » l’emporte, de sortir le pays de l’Union Européenne. Mais ils mentent de façon délibérée.

Ces mensonges nous ont déjà été servis, par les mêmes, au cours de la période précédente, et ceux qui les propagent rendent aujourd’hui un bien mauvais service au peuple et à l’Europe.

Vous n’ignorez pas que je m’étais porté candidat il y a un an, lors des élections européennes, à la présidence de la Commission. J’avais alors eu l’occasion de dire aux Européens qu’un terme devait être mis aux politiques d’austérité, que les mémorandums ne nous permettraient pas de sortir de la crise, que le programme mis en œuvre en Grèce avait échoué, que l’Europe devait cesser de se comporter de manière antidémocratique.

Quelques mois plus tard, en janvier 2015, cette analyse a été validée par le peuple.

Malheureusement, certains s’obstinent en Europe à refuser de le comprendre, de l’admettre.

Ceux qui veulent une Europe cramponnée à des logiques autoritaires, à des logiques de non-respect de la démocratie, ceux qui veulent que l’Europe ne soit qu’une union superficielle au sein de laquelle le FMI ferait office de liant ne proposent aucune véritable vision pour l’Europe. Ce sont des hommes politiques sans audace, incapables de penser en Européens.

À leurs côtés, l’establishment politique grec, après avoir mis le pays en faillite, projette aujourd’hui d’en rejeter la responsabilité sur nous alors que nous nous efforçons d’arrêter cette marche vers la catastrophe.

Ils rêvent de revenir aux affaires comme s’il ne s’était rien passé. Ils s’y préparaient il y a quelques jours encore, croyant que nous accepterions l’ultimatum, et demandaient publiquement la nomination d’un Premier ministre de paille pour l’appliquer ; ils s’y préparent aujourd’hui alors que nous donnons la parole au peuple.

Ils parlent de coup d’État. Mais une consultation démocratique n’est pas un coup d’État ; le coup d’État serait la mise en place d’un gouvernement imposé.

Grecques, Grecs,

Je veux de tout cœur vous remercier de la lucidité et du sang-froid dont vous faites preuve à chaque heure de cette difficile semaine et vous assurer que cette situation ne durera pas longtemps. Elle sera de courte durée. Les salaires et les retraites ne s’évanouiront pas. Les dépôts des citoyens qui ont choisi de ne pas transférer leur argent à l’étranger ne seront pas sacrifiés aux calculs des uns et des autres, ni au chantage.

Je m’engage personnellement à trouver une solution immédiate dès la fin du référendum.

Dans le même temps, je vous appelle à soutenir cet effort de négociation ; je vous appelle à dire « non » à la poursuite de ces mémorandums qui sont en train de détruire l’Europe.

Je vous appelle à répondre par l’affirmative à la perspective d’une solution viable.

À ouvrir une page nouvelle, une page démocratique, pour un meilleur accord.

C’est la responsabilité que nous avons envers nos parents, nos enfants et nous-mêmes, et c’est notre devoir à l’égard de l’Histoire.

Je vous remercie.

sources : https://www.youtube.com/watch?v=wlrkjqCiIe0

https://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/020715/un-referendum-pour-l-europe-contre-l-austerite-alexis-tsipras-01072015

Messages

  • cette déclaration est désarmante de naiveté ( réelle ou feinte ) et confirme l ’ absence totale de repères de classe de TSIPRAS et SYRIZA qui devraient faire réfléchir les tsiprasmaniaques les plus convaincus :

    selon TSIPRAS , si l ’europe fonctionne mal , ne respecte pas la volonté des peuples , impose l ’austérité , c est de la faute des dirigeants actuels , de la TROIKA , qui ne respectent pas les principes fondamentaux de l ’europe qui seraient la démocratie et la mise en place d ’une politique sociale !!!

    certes TSIPRAS n était pas né lorsque la CECA a été crée et tout juste né lorsque la CEE a vu le jour , mais à qui fera t’on croire qu ’un intellectuel comme lui n ’ a pas étudié les bases fondatrices de l ’europe , croire et faire croire à son peuple que l europe a été crée pour le bien -être des peuples relèvent soit de l ignorance , indigne d un chef d ’état , soit de la manipulation ...

    L europe a été crée par les capitalistes pour enricihir les capitalistes , pas besoin de grandes démonstrations pour prouver que le système capitaliste qui se nourrit de l exploitation ne peut en aucun cas satisfaire les besoins économiques , sociaux , culturels des populations européennes ...

    TSIPRAS occulte complètement la crise systémique du capitalisme ,or c est cette crise qui est responsable de l’ austérité renforcée puisque le capitalisme pour au minimum maintenir ses marges ne peut plus faire de la redistribution même à minima , le traitement réservè à la GRECE , va s étendre à tous les pays européens , y compris en FRANCE ou NOS 2100 MILLIARDS DE DETTE nous désigne comme une des prochaines cibles .
    Le refus de la TROIKA de respecter le vote du peuple grec , démontre qu’il ne s agit pas d’un problème de drigeants qui ne respecteraient pas les principes fondateurs de l europe , mais d’une stratègie qui visent à imposer par la force l’austérité quitte après avoir " usé " des pouvoirs de droite et de " gauche" à favoriser l ’accession au pouvoir de partis fascistes .

    TSIPRAS en bon social démocrate pro-européen a joué jusqu’ au bout le sort de son pays dans les négociations et ce n est que dans l impasse qu’il a enfin consenti à faire appel au peuple grec par la voie référendaire , ce qui n est pas forcément le meilleur moyen de mobiliser les masses , mais qui néanmoins est un moindre mal et permettra en cas de succès du NON et si TSIPRAS ET SYRIZA tirent les leçons de leur échec de placer la TROIKA dans une situation moins confortable pour de nouveau ignorer la volonté du peuple grec .

    LE NON peut également redonner de l’espoir aux autres peuples européens qui désespèrent de leurs dirigeants et de leur "opposition" , alors pour l heure la priorité est de soutenir le peuple en participant à toutes les initiatives qui vont dans ce sens

    SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE GREC

    richard PALAO

    • A R Palao
      Vous ecrivez"LE NON peut également redonner de l’espoir aux autres peuples européens qui désespèrent de leurs dirigeants et de leur "opposition" , alors pour l heure la priorité est de soutenir le peuple en participant à toutes les initiatives qui vont dans ce sens

      SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE GREC"

      Bien sûr, mais avant tout au peuple Grec qui crève de l’austérite et qui est en etat d’urgence humanitaire pour un bon nombre d’entre eux..
      Tsipras est le seul dirigeant européen qui ose défier la troîka. Tous les autres, de droite ,socio- democrate ou socialiste(de nom) sont alignés sur les positions de la Troîka.
      Il donne la parole au peuple et ne serait-ce que pour cette raison, il faut le soutenir. Qu’il soit social democrate , pour la non sortie de l’euro
      , n’a a mon sens pas beaucoup d’importance. Le referendum sera un excellent indicateur de la capacité de résistance du peuple grec.Si le non l’emporte(il faudrait que ce soit largement) alors tsipras aura un point d’appui très puissant pour "negocier" , je dis bien pour négocier.
      La troîka sera au pied du mur et peut-etre poussera-t-elle , elle meme la Grèce à sortir de l’euro bien qu’il semble que le peuple grec ne semble pas majoritairement pou la sortie de l’euro.
      Le reférendum d’ailleurs ne pose pas la question.SI un referendum etait organisé sur cette question precise , vous seriez probablement déçu par le résultat et je suis persuadé que Tsipras le sait et bien sur n’ajoute pas cette question à son référendum.Que proposeriez vous alors ? de changer le peuple parce qu’il aurait mal voté ?
      Bien sur, on peut lui faire des reproches si l’on analyse les discours de Tsipras à travers le prisme des fondamentaux du marxisme et de la lutte des classes,
      Vous ecrivez également"TSIPRAS en bon social démocrate pro-européen a joué jusqu’ au bout le sort de son pays dans les négociations et ce n est que dans l impasse qu’il a enfin consenti à faire appel au peuple grec par la voie référendaire , ce qui n est pas forcément le meilleur moyen de mobiliser les masses , mais qui néanmoins est un moindre mal et permettra en cas de succès du NON et si TSIPRAS ET SYRIZA tirent les leçons de leur échec de placer la TROIKA dans une situation moins confortable pour de nouveau ignorer la volonté du peuple grec .
      Contrairement à vous et je vous l’ai déjà ecirt : tsipras n’était pas dans l’impasse mais a choisi délibérement la voie démocratique en faisant appel au peuple et par la même c’est un des moyens importants de mobiliser son peuple.,probablement pas le seul ; nous verrons la suite
      Le contradicteur anonyme qui s’est choisi un pseudo( Le grec) et qui vous parlait longuement de la Grèce qu’il connait bien.
      Je me rejouis que vous souteniez l’initiative du référendum
      Le grec

    • dire que TSIPRAS est le seul dirigeant qui s oppose à TOIKA relève de la TSIPRASMANIA et du culte de la perRsonnalité , pour ma part j ai donné et on ne m y reprendra plus

      "opposant TSIPRAS " vient de déclarer qu il fauT revenir aux traités fondateurs de L UE qui ont édifié l europe capitaliste et qui selon lui était porteurs de démocratie , avant hier pour éviter le référendum il a écrit à ses créanciers pour donner son accord sur leurs propositions renforçant l austérité notamment en direction des plus pauvres et des retraités ( voir le etxte intégral communiqué par ARNOLD ) sous réserve de reprendre les négociations sur l échelonement de la dette , une vraie capitulation !!! tu parles d un opposant !!!

      je ne me rallie pas au référendum si tu prends le temps de lire je dis que ce n est pas la solution que c est le moindre mal et que je ne me fais pas d illusion sur son utilisation par TSIPRAS , mais le référendum va avoir lieu et il faut donc s ’en saisir pour apporter notre soutien au peuple grec , mais dans la clarté , en dénonçant les trahisons passées , actuelles et sans doute à venir de TSIPRAS ...

      dis à propos de ton pseudo , tu ne serais pas un peu mégalo ?

      RICHARD PALAO

    • Est-ce qu’il ne vaut pas mieux un "mauvais" opposant (mauvais selon nos critères) plutôt que pas d’opposants du tout ? (de fait c’est l’alternative actuelle)

      Quand je vois un "mauvais" dirigeant de gauche (mauvais au sens où il n’est pas exactement pile communiste révolutionnaire comme moi) qui se prend sur la gueule tout ce que l’UE et le monde compte de forces pro-capitalistes (bravo nos journalistes valets !), instinctivement je suis de son côté (et la barricade ne compte que deux côtés).

      Un bon révolutionnaire, il me semble, doit prendre la réalité telle qu’elle se présente, pas comme il voudrait qu’elle soit dans l’idéal.

      De même qu’à une époque, la seule priorité était de se battre contre les nazis, pas de chipoter sur le fait que ce combat obligeait à travailler avec des gaulistes ou des curés...

    • Le Grec - 81.***.157.*** :

      Si le non l’emporte(il faudrait que ce soit largement) alors tsipras aura un point d’appui très puissant pour "negocier" , je dis bien pour négocier.

      Pourriez-vous nous expliquer ce sur quoi Tsipras négociera ?
      Stathis Kouvelakis, membre de la plate-forme de gauche a écrit il y a quelques jours : « Il n’y avait aucun espace pour un soi-disant « compromis » mais seulement le choix entre la capitulation ou la rupture. »

      Depuis 6 mois que négocie Tsipras, d’ailleurs ? La qualité du chanvre de la corde pour pendre le peuple grec ?

      Il propage l’illusion que le système capitaliste est acceptable (ou réformable) pour les masses populaires pourvu qu’il soit géré selon des valeurs humanistes. J’ai posté ici le contenu des concessions de Tsipras à la Troïka. Je vous résume les principales :
       Une hausse importante de la TVA évaluée à 0,74% du PIB en 2016
       Retraites : suppression des retraites anticipées ; report de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans en 2025 ; hausse massive des cotisations des salariés ; tout cela est chiffré (en termes d’économies budgétaires) à 1,05% du PIB en 2016
       Mise en place d’un Conseil fiscal indépendant du gouvernement pour superviser la mise en œuvre de l’austérité
       Flexibilisation du marché du travail, mise en place des "bonnes pratiques" définies par les institutions internationales
       Libéralisation des marchés des biens et services, notamment du transport maritime et du gaz ; ouverture des professions réglementées pour imposer les lois de la concurrence
       Mise en place d’un programme de privatisation "ambitieux" qui devrait rapporter 1,4 milliards en 2015 et 3,7 milliards en 2016. Dans la liste des privatisations : aéroports régionaux, ports du Pirée et Thessalonique ; rail ; élargissement de la concession de l’aéroport international d’Athènes
       Fonctionnaires : "décompression de la distribution salariale" (traduire : renforcement des différences de salaires) ; diminution de la masse salariale rapportée au PIB ; renforcement de l’évaluation des fonctionnaires ; recrutement de managers pour imposer la culture de l’évaluation dans la fonction publique
       Renforcement de "l’indépendance" de l’institut de statistiques : cela veut dire en fait la soumission de l’institut de statistiques aux institutions internationales

      Ce n’est ni plus ni moins qu’un plan d’austérité. Tsipras propose non seulement de mettre au placard son programme anti-austérité (programme de Thessalonique) mais il propose d’aller encore plus loin dans les attaques contre les travailleurs.

      Lisez Costas Lapavitsas, député et économiste dans le Monde Diplo du mois de Juillet. Lisez Lordon, Husson, Stiglitz, Krugman…

      Et si la lecture vous rebute écoutez Stathis Kouvelakis sur la négociation : https://www.youtube.com/watch?t=882&v=4YSTDze_emY

      Sur le référendum, Richard résume très bien notre pensée. Je dis plus bas dans mon post de 13h17 : « Dès lundi 06/07, Tsipras reprendra-t-il sa sébile de mendiant et cherchera-t-il à négocier de nouveaux prêts avec l’UE en échange de mesures austéritaires rejetées par le peuple grec, la veille ? »C’est, je pense, ce qu’il va se produire. Parce que d’une part les Grecs souhaitent restés dans l’euro-zone et d’autre part, c’est malheureusement dommageable, Tsipras n’est pas mûr pour la rupture avec le système capitaliste.

    • J’ai oublié de signalé dans l’interview à la télévision publique grecque ERT de Tsipras :

      « - Le référendum est la poursuite des négociations à un autre niveau. »

      Quid de l’autre niveau ?

    • Tsipras est ce qu il est, et le mouvement ouvrier international est aussi ce qu’il est...! Mais situation concrète : que penses tu des rapports de classe si le Oui l’emporte ? En plus simple, si dimanche soir le Oui à l’acceptation des ultimatums de la Troïka est majoritaire en Grèce, que n’entendrons nous pas de la Réaction et de ses laquais ? Y verras tu en encouragement pour notre classe à lutter contre les bourgeoisies européennes et leur plans capitalistes qui détruisent un siècle d’avancées ouvrières ?
      J’ose penser que pour un communiste c’est Non plus le programme, sinon c’est du prêche idéaliste trois pas en avant des masses !

    • C’ est sur ce principe " du moins pire " que HOLLANDE a été élu ...on a effectivement le droit d être cocu battu et content ET DE REFUSER D EN TIRER LES LECONS ... EFFECTIVEMENT LA BARRIERE N A QUE DEUX COTES ET TSIPRAS EST DU COTE DE L EUROPE CAPITALISTE , reconnaissons lui au moins le mérite de le reconnaitre mais cela ne l éxonère pas de sa responsabilté devant l histoire

      RICHARD PALAO

    • TSIPRAS EST DU COTE DE L EUROPE CAPITALISTE

      Si c’était vrai, comment expliquer la charge éhontée de tout ce que l’UE compte de pro capitalistes ?!

      Je n’ai pas vu une telle offensive des médias et des "élites" depuis la campagne du NON au TCE.

      Et plutôt que de mettre Tsipras (qui n’est pas spécialement ma tasse de thé, je suivrais plutôt Antarsya...) du côté du capital, je mettrais plutôt ceux qui tapent sur Tsipras en ce moment, dans ce contexte d’affrontement contre FMI BCE, du côté de la bourgeoisie, objectivement, comme on disait à une époque.

    • " comment expliquer la charge ..." je l’ai déja expliqué : la crise systèmique du capitalisme que TSIPRAS ne prend pas en compte ne permet pas à l europe de faire une quelconque concession sous peine de voir les taux de profit se tasser et provoquer à terme une crise encore plus grave , alors pour l ’europe le programme de TSIPRAS très modéré est encore trop révolutionaire non seulement par son contenu mais surtout parce que l europe redoute l effet domino ...

      en programmant l échec de TSIPRAS qui en manque de repère de classe a joué le jeu , l europe veut démontrer qu il n y a pas de plan B que la seule politique possible est celle menée actuellement , il faut donc mener la bataiile des idées avec le peuple grec pour le convaincre que seul l affrontement avec l europe permettra d appliquer la politique pour laquelle il a voté en élisant TSIPRAS ...

      C EST DONC AVEC LE PEUPLE GREC QU IL FAUT SE MONTRER SOLIDAIRE PAS AVEC CEUX QUI L ONT TRAHI ...

      On ne peut s exonérer de faire une anlyse de classe car sinon on fait comme TSIPRAS et on s embarque dans un voie sans issue qui ne peut que renforcer l adversaire voir précipiter le peuple déçu dans les bras de l extreme droite

      richard PALAO

  • « Dès le début, nous avons clairement dit que la décision de tenir un référendum n’était pas la fin, mais la continuation des négociations pour de meilleures conditions pour le peuple grec. » a déclaré le gouvernement Syriza dans un communiqué. « Le gouvernement grec cherchera jusqu’à la fin un accord viable au sein de l’euro. » Tout est dit. Dès lundi 06/07, Tsipras reprendra-t-il sa sébile de mendiant et cherchera-t-il à négocier de nouveaux prêts avec l’UE en échange de mesures austéritaires rejetées par le peuple grec, la veille ? Il a échoué hier, il échouera demain.
    Il est temps d’envisager le plan B, la sortie de la zone-euro, en se tournant vers d’autres horizons (les BRICS). Le ministre russe des Finances, Anton Siluanov, déclarait en mai à la chaîne CNBC que « si la Grèce faisait une demande formelle de prêt, la Russie la prendrait certainement en considération. »Tsipras lui répondant alors, qu’une aide russe directe ne se fera que « dans le cadre européen ». Ce qui, par ailleurs, n’interdit en rien à la Grèce, « pays souverain qui a le droit de défendre les intérêts de son peuple et de sortir de la crise », de devenir membre de la Banque de développement des BRICS. Ces propos datent de mai 2015. Nous sommes en juillet et Tsipras n’a rien obtenu des bandits depuis son élection.
    De plus, qu’est-il allé faire, le 19 juin, au forum de Saint-Pétersbourg ? Il y a rencontré Poutine, « ce n’était pas seulement pour parler de l’extension du pipeline Turkistream », comme le dit Lordon dans son papier : « L’euro, ou la haine de la démocratie ». (À lire ici : http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie).
    La moitié des députés de Syriza souhaite que cesse la comédie des négociations avec la Troïka. Et parmi ceux-ci certains demandent ouvertement la sortie de l’Euro. C’est le cas du député-économiste Costas Lapavitsas, membre de la plate-forme de gauche qui l’exprime clairement dans Le Monde Diplomatique de Juillet : à prendre ici http://www6.zippyshare.com/v/bI47iopq/file.html.
    De mon point de vue, la sortie de la Grèce de la zone euro, ce serait à coup sûr l’implosion du système des états-vassaux à l’Europe des banksters transatlantiques, à l’Otan, au FMI (toutes ses merdes de l’impérialisme US). Tsipras sait qu’il peut être l’étincelle qui mettra le feu. Entrera-t-il dans l’histoire ?