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Annulons la dette !! Des pays pauvres ? Non, la nôtre !

Publie le mardi 5 juillet 2005 par Open-Publishing

Celle que l’on a contractée auprès des travailleurs immigrés qu’on a fait venir pour faire nos basses oeuvres, à l’époque où il y avait assez de boulot pour qu’on puisse se permettre de faire la fine bouche. Ceux qu’on a parqué dans des bidonvilles crasseux pour les remercier des journées d’usine payées trois fois rien, parqués et sous couvre-feu : Pas de "musulmans" dans Paris après 19h avait décidé le Préfet Papon. Lui, s’est particulièrement repu : après avoir bouffé du juif pendant toute l’Occupation, il a pu passer tranquillement au hors d’œuvre à la libération et se payer du bougnoule pour par un Kopek.

Bosser en silence, rentrer en baissant la tête, pour rester invisible, ne pas déranger. Et puis en 1974, le vent tourne, il commence à sentir le pétrole et la faillite, après vingt ans de bons et loyaux services, on vous donne vos gages sans prévenir et un aller simple, "parce que finalement y a plus assez de boulot". Une vie de labeur et de solitude pour dix milles balles. Voilà le tarif pour la vie d’un travailleur immigré.

Annuler notre dette ? Peut-être déjà en ayant la décence de se taire au lieu de raconter des conneries au tout venant : la Charia par là, parce qu’on a lu Chaddort Djavahn et que par l’opération du Saint Esprit la France se serait transformée en Iran ; la lapidation par ci quand les protagonistes d’un crime conjugal sont maghrébins (quand c’est un Français qui butte sa femme, on parle d’accident, de coup de folie, de drame incompréhensible), la République se voile parce qu’on regarde ce qui se passe en Arabie Saoudite.

Où est l’indécence dans tout ça ? Eh bien dans le fait que ces gens qui vivent dans ce pays depuis soixante ans, qui ont des enfants et des petits-enfants français et qui ne connaissent que ce pays qui est le leur, ne sont pas considérés comme appartenant à cette nation : du seul fait de leur religion réelle ou supposée on les renvoie à des pays qui n’ont même rien à voir avec le pays d’origine. L’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Iran : on est en pleine fantasmagorie délirante et raciste. Voilà le salaire du labeur, de l’humiliation, de la non-existence sociale, de la pauvreté et de la ghettoïsation.

Alors si on ne peut pas effacer l’ardoise, arrêtons là les frais au moins.

De KENZA /
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