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Armée : enquête sur les violences sexuelles faites aux femmes

Publie le vendredi 28 février 2014 par Open-Publishing
4 commentaires

L’armée française est la plus féminisée d’Europe. Mais les victimes d’agressions ou de harcèlement ont encore du mal à se faire entendre.

Une enquête interne va être ouverte sur les violences sexuelles dont sont victimes les femmes dans l’armée française, la plus féminisée d’Europe, mais au sein de laquelle les victimes d’agressions ou de harcèlement ont encore du mal à se faire entendre. Jean-Yves Le Drian a réagi à la publication jeudi d’un livre intitulé La Guerre invisible et qui évoque une quarantaine de cas de ce type survenus ces dernières années.
"La Guerre invisible"

Dans une lettre adressée à l’Inspection générale des armées et au Contrôleur général des armées, le ministre de la Défense a ordonné une enquête qui devra notamment "présenter et commenter les suites professionnelles, disciplinaires et judiciaires données notamment aux cas évoqués, tant du côté des agresseurs présumés que des victimes". Car le constat dressé par Leila Minano et Julia Pascual, dans leur livre-enquête (éd. Les Arènes et Causette) est sévère. Humiliations, allusions sexuelles permanentes, beuveries, bizutages, violences... les deux journalistes décrivent, témoignages à l’appui, un milieu brutal où les femmes seraient souvent rejetées et soumises aux brimades de petits chefs.

La quasi-totalité des emplois de la Défense (à l’exception des sous-marins) est désormais ouverte aux femmes, qui constituent 15 % des effectifs des armées. Mais leur intégration dans un monde viril et rustique tourne parfois au cauchemar. Certaines préfèrent finalement "claquer la porte" et dire adieu à leurs rêves militaires. La Guerre invisible égrène les cas où les soldates, âgées le plus souvent d’une vingtaine d’années, se font agresser verbalement, parce qu’elles "cassent l’ambiance", "ralentissent tout le monde". Et en opérations, où la promiscuité et les conditions de vie sont rudes, la situation serait encore plus tendue. Problèmes également dans certaines écoles militaires, dont les traditions s’accommodent mal de la féminisation.
"Pas de barrage ni de couvercle" sur ces cas

Nombre de cas d’agressions et de harcèlement surviennent sous l’emprise de l’alcool. "Dans les grands moments d’ébriété, la cohésion se fait souvent aux dépens des femmes", écrivent Leila Minano et Julia Pascual. Elles dénoncent surtout une forme d’omerta au sein des armées, les victimes étant régulièrement dissuadées de se plaindre et parfois mutées pour éviter le scandale. "Il y a des cas où le commandement fait remonter jusqu’en haut de la hiérarchie et qui sont transmis à la justice. D’autres ne remontent pas, soit parce que les victimes n’osent pas, soit parce qu’elles sont barrées par les échelons intermédiaires", tempère Pierre Bayle, le porte-parole de la Défense, selon qui "même si ces cas sont à la marge, cette marge est inacceptable".

La plupart des cas mentionnés ont eu des suites judiciaires et étaient connus de la Défense. "Il peut y en avoir d’autres que l’on ne connaît pas. Ce que dit le ministre, c’est qu’il ne doit pas y avoir de barrage, pas de couvercle" qui empêchent les affaires de remonter, souligne le porte-parole. Le rôle et la place des femmes dans les armées et au sein de la Défense constitue "un sujet d’intérêt majeur", réaffirme Jean-Yves Le Drian dans sa demande d’enquête.
"Sans hésitation ni faiblesse"

Les services concernés devront rendre leurs conclusions d’ici fin mars. Ils devront formuler des recommandations qui constitueront "un plan d’action vigoureux" pour combattre de tels agissements. La mise en place d’une organisation simple et efficace "pour améliorer la remontée d’informations complètes sur ces sujets et en assurer un suivi fiable" devra également être étudiée, en s’inspirant de ce qui se fait dans d’autres ministères.

Dans un rapport de juin 2013, le Haut Comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) réclamait déjà la fermeté : la répression de ces comportements, écrivait-il, "doit être conduite sans hésitation ni faiblesse".

http://www.lepoint.fr/societe/armee-enquete-sur-les-violences-sexuelles-faites-aux-femmes-28-02-2014-1796450_23.php

Messages

  • N’est ce pas Albert EINSTEIN qui écrivait, que les militaires avaient reçus un cerveau par erreur car seule la moelle épinière leur suffisait pleinement. Alain 04

    • Les maux du racisme, du sexisme et de l’homophobie dans les armées doivent pouvoir reculer très significativement.

      La déontologie n’est pas faite que pour les administrations civiles (certaines surtout)

      Stages « discriminations diverses » pour les officiers et pour tous les militaires !

      Cela ne se fera que si des mesures administratives sont prises au plus haut niveau avec mise en place de dispositifs pédagogiques dans toutes les unités et avec des officiers RH spécialisés dans la veille « qualité des relations au travail ».

      Il faut ensuite des sanctions à la clé ! Mais la pédagogie d’abord !

      C D

    • Les maux du racisme, du sexisme et de l’homophobie dans les armées doivent pouvoir reculer très significativement.

      Je ne suis ni homophobe, ni sexiste, et encore moins raciste.

      Et pas non plus antimilitariste, (Sous off de réserve, même si je suis pacifiste), dans la mesure ou l’armée serait une "armée du Peuple" pour défendre le Peuple, et pas une armée coloniale du Capital.

      Mais dans l’état actuel des choses je ne vois pas d’intérêt à soutenir la participation pleine et entière de catégories de population qui n’étaient pas concernées jusqu’alors afin de renforcer une armée colonialiste d’assassins stipendiés.

      Pour mon compte qui que ça soit qui "revendique" le droit d’aller assassiner, et en plus contre du fric, pour le compte de nos maîtres locaux chez d’autres Peuples, pour moi la défense de ses intérêts n’est pas la mienne.

      Donc j’ai rien contre les Homos, les Femmes, les Arabes, les Juifs ou les Noirs, ou même contre les Bergers allemands des Unités canines...

      Mais contre ceux d’entre eux qui portent l’uniforme des tueurs stipendiés du Capital oui, j’ai beaucoup à dire.

      Et je leur souhaite de se bouffer entre eux. Sans rémission.

      Pendant ce temps ils feront pas chier leurs victimes.

      G.L.

    • Quand on entre dans l’armée, et en particulier qund on est militaire "professionnel", on accepte de voler, violer, tuer. C’est le "métier" du (de la ) militaire.
      On accepte par avance toute forme de violence, quelle soit "légale" ou non...

      L’armée EST la violence.

      Soldat ou soldate(e), il faut arrêter de jouer les naïf(ve)s.