Accueil > Attac ne soutiendra personne à la présidentielle
L’association altermondialiste Attac a tenu à affirmer dès l’ouverture de sa sixième université d’été, qui se déroule de vendredi à mardi à Poitiers (Vienne), qu’elle "ne veut pas devenir un parti politique et qu’elle ne soutiendra personne à l’élection présidentielle".
"Attac n’a soutenu, ne soutient et ne soutiendra aucun candidat pour la prochaine élection présidentielle. Nous ne présenterons pas de candidat", a déclaré le président de l’association, Jacques Nikonoff, en ouverture des débats.
"Aucune discussion n’est engagée avec qui que ce soit. Et ni avec José Bové, avec qui pourtant nous avons les liens les plus intimes en tant que membre fondateur", a précisé M. Nikonoff, fortement applaudi par les 300 personnes réunies dans l’amphithéâtre de la faculté de droit.
"Nous ne voulons pas devenir un parti politique, c’est clair. Mais nous ne voulons pas non plus être absents des débats", a indiqué pour sa part Bernard Cassen, président d’honneur d’Attac.
José Bové, ancien porte-parole de la Confédération paysanne, a indiqué jeudi qu’il souhaiterait qu’il y ait un candidat d’union à la présidentielle et qu’il avait déjà des discussions en ce sens, sans vouloir se prononcer sur sa propre candidature.
Après la mise au point du président d’Attac, la présidente (PS) de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a justifié le soutien apporté à cette université d’été par le conseil régional, qui a déboursé 40.000 euros.
"Attac se définit comme un mouvement d’éducation populaire et, à ce titre, les collectivités locales peuvent les soutenir dans l’organisation de rendez-vous. J’affirme sans états d’âme ce soutien", a-t-elle déclaré.
"Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas là, en dépit des désaccords qui ont pu être rudes cette dernière période" entre Attac et le PS, a poursuivi l’ancienne ministre.
Attac a notamment milité pour le "non" au référendum du 29 mai sur le traité constitutionnel européen alors que le Parti socialiste, qui dirige aussi la ville de Poitiers, appelait à voter "oui".
"Avec tant de choses à repenser et tant de manières d’agir à réinventer, le débat d’idées à gauche n’est pas un petit supplément d’âme plus ou moins ornemental mais une nécessité vitale pour les combats d’aujourd’hui", a déclaré Mme Royal qui a été applaudie à la fin de son intervention.
Organisée chaque année depuis 2000, l’université d’été 2005 d’Attac a pour thème "néolibéralisme, société, Etat, démocratie".
Les quelque 700 participants attendus à ce rassemblement sont invités à débattre de l’Europe, de l’emploi, de la protection sociale, des services publics, de la laïcité ou encore de la lutte antiterroriste et "des ambitions impériales des Etats-Unis".
Une soixantaine d’intervenants sont attendus, dont José Bové. Mais ce dernier, attendu vendredi après-midi pour animer un atelier, n’est pas venu. "Il est retenu sur le plateau du Larzac où il accueille une délégation de paysans sud-coréens", a expliqué François Duffour, vice-président d’Attac. POITIERS (AFP)