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Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou »
Publie le dimanche 29 mars 2009 par Open-Publishing26 commentaires
de RENAUD LECADRE
Pas toujours facile d’avoir pour employeur la CGT. Les mille salariés des différents comités d’entreprise (CE) de la SNCF se sentent un peu parias. Jusqu’à accuser la fédération CGT des cheminots de se comporter en « patron voyou ». Partant du principe que l’argent du CE doit profiter avant tout aux salariés de la SNCF (534 euros par tête), la CGT-patron mène la vie dure à ses propres employés : salaires parfois en dessous du Smic, CDD en cascades, turnover accéléré… Pour finir par une multitude de procédures prud’homales et de plaintes pénales pour harcèlement.
« Nous ne sommes pas un îlot de socialisme », a un jour rétorqué le dirigeant CGT d’un CE parisien, face aux revendications de ses salariés. Du coup, aux dernières élections du personnel des CE, le syndicat a perdu la majorité au profit de Tous ensemble (dissidents cégétistes) associé à SUD, qui dénonce un « climat fait de pressions, mises au placard, rapports tendus avec la hiérarchie ». La CGT se défausse sur la direction de la SNCF, dont la dotation sociale aux CE serait trop faible. « Faux prétexte », rétorque Philippe Chabin, dissident cégétiste : « On utilise l’argent des cheminots pour monter des coups contre les salariés des CE. »
Refus. Le 4 mars, Pierre, informaticien d’un CE parisien et délégué du personnel (CGT puis SUD), a été victime d’un infarctus gare d’Austerlitz à Paris. Il a passé quarante-huit heures dans le coma. En décembre, la direction de son CE avait saisi l’inspection du travail en vue d’obtenir une autorisation de licenciement malgré son mandat de délégué du personnel. Refus.
Le mois dernier, Pierre est réélu triomphalement avec 50 % des voix, battant le candidat officiel de la CGT. La direction du CE refuse d’afficher le résultat des élections. Pierre s’en offusque, échanges verbaux. Puis c’est l’infarctus. Sur son lit d’hôpital, il confie à son épouse : « Ils ont gagné. »
Harcèlement. Pour sa part, Chantal Dupont, de Tous ensemble, reste vent debout. Elle est à l’origine d’une plainte pour harcèlement et discrimination contre quatre salariés, l’audience aux prud’hommes aura lieu en mai. Elle envisageait la constitution d’un CE à l’intérieur du CE, comme à Air France. A défaut, elle a « tenté une parade » en exigeant un CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité, et des conditions de travail), le minimum syndical. Nouveau refus, nouvelle procédure judiciaire. « Quatre ans de bagarre pour faire appliquer le code du travail », note-t-elle. Salauds de patrons.
Messages
1. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 11:14, par momo11
Affaires a suivre......momo11
2. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 11:15
une seule cloche= un seul son !
3. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 11:21
Et libération joue aux patrons assassins avec ses employés syndiqués à la CGT ...Ou quand l’hopital se oque de la charité...
Ecoeurant article..
IlRosso..
4. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 11:53, par coconuts
Cette article est pour le moins tendancieux
Si le CE de la SNCF est dirigé comme le mien c’est un directeur général qui dirige le personnel du CE et non le secrétaire ou les élus
Les élus ne décidant que de la ventilation de la subvention allouée, et n’ont aucune gestion directe de son personnel
Si le ou la secrétaire veut embaucher c’est le directeur qui le fait et non lui ou elle directement et encore moins un syndicat fusse t-il majoritaire, et puis si les salariés ne sont pas contents, ils ont le droit de voter autrement la fois suivante non ??
Je rajoute que les comptes d’un CE sont certifiés par un expert comptable indépendant, payés sur la subvention du dit CE, et reste contestable devant les tribunaux par la direction concernée
D’autre part, je crois qu’il ne peut y avoir des < MILLIERS DE CE A LA SNCF > mais un CRE commun, pour la simple raison que la subvention ne peut être différent d’une région l’autre
Enfin l’auteur nous parle de 534 e par tête ce qui ferait donc 106,800,000e pour 200000 agents
Soit ce chiffre est extravagant soit il est largement sous évalué
Et si il existait des MILLIERS DE CE les subventions seraient ventilées selon leurs tailles respectives et donc leurs masses salariales : les agents du nord , par exemple auraient plus ou moins de subvention par tête que ceux du Limousin ou de Provence
Hors, autant que je sache, non seulement , ce calcul serait discriminatoire, mais la SNCF est une entreprise unifiée dont les salariés forment une entité unique et non des MILLIERS d’entités régionalisées
Surtout, quel est la source de ce chiffre brut ?
Quelle est la masse salariale a la SNCF et quel est le pourcentage de cette masse allouée ??
Cette article me parait donc plus que suspect et dirigé et pour tout dire du grand n’importe quoi
1. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 12:09
Tes arguties condescendantes évitent évidemment le problème central : le directeur a refusé d’appliquer la loi. Rien à voir avec tes histoires de boutiquier. Tu parles comme un patron, tu biaises comme un patron.
2. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 13:29, par Cheminot dégoûté
Cet article reflète malheureusement une triste réalité bien plus répandue que tout ce que tout syndiqué CGT normalement constitué pourrait imaginer.
Cococuts nous parle d’article tendancieux : c’est la rengaine de la "patrie en danger" dès que sont dénoncées des pratiques incompatibles avec les valeurs de la CGT... mises en oeuvre par certains de ses dirigeants avec, souvent, la bénédiction des appareils fédéraux et confédéraux.
Ce sont bien les élus qui décident de la gestion du personnel mises en oeuvre dans les CE gérés par la CGT. Les directeurs ou directrices salariés ou non appartiennent aussi à la CGT et mettent en oeuvre les décisions de la CGT !
Contrairement à ce qui est affirmé les comptes des CE ne sont pas certifiés mais attestés ! En gros l’expert comptable dit : "nous n’avons pas trouvé dans les éléments comptables qui nous ont été remis des anomalies de nature à remettre en cause le bilan comptable".
Petit exemple amusant : lorsque au CCE de la SNCF, les détournements de fonds sont confirmés pour plusieurs centaines de milliers d’euros, la direction CGT du CCE décide d’un audit. Qui est choisi pour l’audit ? Le cabinet "ami" qui attestait les comptes chaque année et avait laissé passé les 500 à 800 000 euros déjà détournés. Est-ce normal ? De qui se moque-t-on ?
Pour la dotation sociale, cela représente 1,721% de la masse salariale globale soit 90 millions d’euros par an, sans compter les dotations supplémentaires accordées par la Direction de la SNCF. Le CCE bénéficie de 34,10% de cette somme, reversée par les différents CE.
La réalité est qu’aujourd’hui, le patron CGT (mais ce pourrait être une autre OS) maltraite ses salariés (y compris dans l’application d’une convention collective contrôlée par la CGT) en lui appliquant ce qu’il dénonce à juste titre chez n’importe quel patron voyou.
J’ai une pensée très forte pour ces salariés qui souffrent. La plupart d’entre eux sont ou ont été à la CGT et souffrent doublement à ce titre ;
D’autre part, je constate que ces articles sortent après les élections du 26 mars et qu’ils n’ont eu aucune incidence sur le vote. Alors, il faut arrêter la paranoïa sur des attaques qui seraient organisées pour nuire à la seule organisation qui résiste...
La CGT doit faire le ménage chez elle et s’engager dans une démarche éthique. Sans cela prochainement, toutes ces casseroles vont lui péter à la gueule et ce sera intégralement de sa faute.
3. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 14:11
Tiens ! Voici un responsable du CE RATP qui pointe son nez : il n’y a en effet q’un endroit où l’organisme commun s’appelle C-R-E, c’est à la Régie.
Et ce camarade a certainement en mémoire la crise qui secoue cet organisme : grève du personnel du CE, manifestation devant le siège de l’entreprise le jour d’une réunion plénière, plaintes de salariés pour non-reconnaissance de leur qualification, et même une tentative de suicide d’un cadre du CE dans les locaux du C-R-E (tract du Syndicat CGT du personnel du CRE de mai 2008).
Il y a quand même des questions de pouvoir là-dessous, non ?
Moi, ce qui me préoccupe, c’est que si on ne sait pas gérer autrement que des patrons, c’est qu’on n’est pas capable de se passer des patrons. Et pour un syndicat CGT, c’est inquiétant.
Carlos (93)
4. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 16:46
Imagine que les salariés d’un CE de la SNCF, non content du comportement de leur "patron CGT local", vote la fois d’après pour SUD, il se passe quoi au juste pour ces salariés dudit CE ?
On dit aussi que "le cordonnier est le plus mal chaussé" et si ça changeait pour une fois, histoire d’être irréprochable, donc avenant et respectueux de TOUS les salariés y compris de ceux qui sont embauchés par les syndicats ? Un sondage paru dans SUDOUEST fait état de 57 % favorables à l’action syndicale. C’est pas le moment de se traîner des casseroles au c., la situation est assez compliquée et critique, sans en rajouter.
5. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 21:48, par LE DOUANIER
Merci de ne pas dire n’importe quoi et de vousrenseigner avant !
les comptes des CE et du CCE SNCF ne SONT PAS CERTIFIES. Ils sont juste attestés.
C"est une différence énorme, qui a déjà été présentée sur le blog mille euros :
Attester des comptes, c’est dire "non, je ne trouve rien d’anormal".
Certifier des comptes c’est dire ’j’atteste sur l’honneur que les normes comptables en vigueur en France sont respectées."
Les comptes du CCE n’ont jamais été certifiés. Ils ne pourraient pas l’etre
Maintenant, la question est différente : si TOUT LE MONDE sait ou va l’argent, pourquoi la justice ne réagit pas plus vite
5. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 11:58
Possible mais pas sûr. Un seul son de cloche comme disait qqu’un et en plus de Libé qui n’a pas trop de leçon à donner en la matière comme le dit Il Rosso....
Quant à une "réelection triomphale" avec 50 % des voix - je cite l’article va falloir qu’on m’explique. C’est quand même sujet à interprétation et on manque juste "un peu" d’éléments.
Bref, loin de moi de défendre la chapelle par principe, mais simplement méfiance et à supposer que ce que rapporte cet article soit vrai (ce qui demande d’autres preuves que le "travail" de Libé - quand on sait que ses propres journalistes n’ont pas les c... pour la plupart de s’opposer à Joffrin et à la direction moi je dis méfiance méfiance...) ,donc, à supposer que ce soit vrai, ça ne signifie nullement que ce doit être une porte ouverte à un nouveau défoulement de haine anti CGT comme on a pu en connaître ces derniers temps
Je rappelle que malgré tout 73 %de salariés votant ont désigné la CGT à plus de 35 % comme un des syndicats majoritaires de la SNCF en tête devant les autres...
1. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 12:27
il faut être très vigilant sur le respect des salariés quels que soient les employeurs !
Mais attention aux manips surtout contre la direction de la CGT cheminot , bientôt les élections UE et on sait le rôle joué par cette fédération pour le NON à la constitution !
Autre chose, Didier le reste est très impliqué dans le font de gauche , Sud proche du NPA , libé dirigé maintenant par La famille Rothschild , certains dirigeants de la CGT très réformistes, le PS qui craint une alternative crédible sur sa gauche, cela fait beaucoup d’ennemis camarades !
2. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 12:49, par Pado
Juste sur les élections DP du personnel du CE Clientèles le 12 février : la liste SUD, menée par Pierre, a fait 50% des suffrages (14 voix) celle de la CFDT 7 et celle de la CGT 7 aussi...
Dans ce CE de 32 salarié-e-s, on peut dire que c’est une marque de confiance de la part de ses collègues, non ? Ou on fait semblant de continuer à croire que c’est un complot contre la CGT ?
Pado
3. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 13:15
D’accord et pas d’accord.
Le "noyautage" de Sud par le NPA /LCR et pour moi largement mythique- il y a 80 000 militants Sud je crois (désolée si je me trompe) mais pas plus de 10.000 militants NPA (et avant 4000 militants LCR...)
D’autant que historiquement la coallition SUD/ solidaires a accueilli bcp de transfuges de la CFDT (pas franchement révolutionnaire...) et de nbx syndicats (dont justement la FGAAC à l’origine..) dont la ligne est "douteuse". Bref.
Cela étant dit et pour moi le pb est surtout là, il y a aussi bcp de PCF et NPA à la CGT - et du POI aussi... Donc PCF POI NPA... sans oublier les francs-maçons avec un des bras droits de BT, bref, . tout ça se tape gentiment sur la gueule et souvent "en haut" justement....
La CGT est minée et noyautée par les règlements de compte de différents partis et "associations" qui finalement ont tous en commun d’avoir besoin d’électeurs...
Et on peut se demander dans quelle mesure ces camarades-politiciens souvent haut placés n’auraient pas intérêt à "faire monter les luttes" mais "pas trop" pour que les gens dérivent leurs colères et leurs attentes dans les élections plutôt que dans le règlement de compte plus sérieux...
A voir...
4. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 14:47, par Copas
Il ne faut pas tout mélanger et rester au plus près du problème posé. Et pas développer une paranoïa visant à glisser sous le tapis les problèmes qui existent.
Par ailleurs il existe des courants politiques dans la classe ouvrière, qu’ils soient structurés autour d’un parti ou pas.
– Ceux qui considèrent que le syndicalisme et la politique n’ont rien à voir s’en offusqueront .
– Ceux qui pensent que la classe ouvrière est parsemée de courants politiques ne s’en offusqueront pas et questionneront sans cesse leurs camarades travailleurs de telle ou telle sensibilité politique sur comment mettre en mouvement TOUS les travailleurs (ou la plus grande masse) et comment gagner face aux patrons .
5. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 19:04, par GGrun
"Je rappelle que malgré tout 73 %de salariés votant ont désigné la CGT à plus de 35 % comme un des syndicats majoritaires de la SNCF en tête devant les autres"
t’es sur que t’as pas besoin d’un cours de math
6. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 12:22, par françoise11
il est courageux de la part de ce journal de dénoncer les maltraitances dans les entreprises surtout quand le patron est un syndicat !
le cas évoqué demande à être vérifié ! et la cgt étant sortie renforcée des dernières élections professionnelles cela me laisse perplexe
j’aimerai pouvoir lire une telle indignation dans les pages du même journal sur le cas de Florence Cousin
7. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 12:29, par Jean
http://milleuros.canalblog.com/
8. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 14:54, par Copas
Si l’ensemble des faits portés ici sont vérifiés bien sur :
On a bien une gestion capitaliste, rien d’autre, avec ses travers habituels comme nous en offre souvent les entreprises, travers d’une gestion capitaliste avec une bureaucratie dirigeante à l’œuvre.
Le capitalisme se décrit par ses actionnaires mais également par les liens despotiques, les rapports de production, qu’il utilise pour dominer dans une entreprise.
Ou plus exactement encore, une couche dirigeante utilisant tous les moyens du capitalisme pour diriger ce qui est, de fait, par sa taille, une PME sous contrôle de la SNCF.
La direction de la SNCF ne s’offusquera pas de cette prétendue gestion qui reprends ses principes fondamentaux : Hierarchisme, basses manœuvres, atteintes aux droits syndicaux, non reconnaissance des qualifications, méthodes capitalistes de management, etc.
Rien à voir avec le stalinisme, et rien à voir avec ce que certains appelèrent le totalitarisme si ce n’est dans ce qui rapprochaient ces deux prétendus concepts du capitalisme.
On a là toute la difficulté de conquêtes sociales indéniables et du risque inhérent qu’elles portent : des structures tellement développées qu’elles en deviennent des entreprises, avec des rapports de production internes tenant essentiellement des méthodes capitalistes de management.
Ces problèmes sont à résoudre d’une façon efficace afin de montrer que les travailleurs peuvent diriger autrement des entreprises sans reprendre toutes les méthodes de commandement de la bourgeoisie.
On ne peut nier les problèmes rencontrés parce qu’ils dérangent dans un rapport de force global.
On peut en comprendre le contexte.
Il n’y aura pas, dans cette société, d’ilots de socialisme (le CCE) , mais on peut développer une organisation qui démontre qu’une gestion ouvrière, même partielle, même dans une société dominée par le capitalisme, peut reprendre les bases essentielles du socialisme que nous voulons, ainsi qu’être des ruptures avec les règles capitalistes.
– Interdiction evidemment des CDD sur des postes permanents
– Interdiction de salaires en dessous du SMIC
– etc.
– Respect des droits des travailleurs.
– Respect des droits syndicaux
– Libertés individuelles et collectives
– Notemment liberté d’organisation, liberté de parole, liberté de la presse, liberté de circulation, liberté tout court, etc.
9. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 15:36, par ex salariée d’un ce sncf
La souffrance de deux salariés dans un CE SNCF :
La loi du silence a trop longtemps permis à une poignée d’individus d’exercer un abus de pouvoir et dont la toute puissance crée des ravages insupportables.
La situation s’est dégradée à la suite de l’annulation des élections DP dans un CE SNCF en octobre 2006. Huit salariés sur 33 demanderont l’annulation des élections. Seuls deux salariés, l’un DP et l’autre Secrétaire de la section syndicale CGT du personnel CE (candidats aux élections DP) seront considérés comme fauteurs de troubles et rebelles.
L’annulation des élections a été un facteur d’accélération de détérioration des relations entre ces deux salariés et la nouvelle équipe du CE, installée en avril 2006. Leur mise à l’écart est due à leur loyauté à l’égard de leur ancien employeur.
L’absence de soutien de leur syndicat aggrave la situation. Le syndicat CGT refuse de prendre en charge les frais liés à l’annulation des élections. Il prend fait et cause pour l’employeur. Seuls, les salariés prennent conscience que l’organisation syndicale CGT, à laquelle ils appartiennent, non seulement, les abandonne mais pire participent à leur isolement.
L’organisation d’un audit fin 2006 révèle la stratégie de la nouvelle Direction, puisque l’audit préconise la suppression du poste d’assistante RH (poste de la secrétaire de la section syndicale) et la remise en cause du poste du délégué du personnel CGT.
En février 2007, de nouvelles élections ont lieu dans un climat social épouvantable. La direction n’accepte pas le DP élu, qui sera par la suite exclu de son syndicat, le même syndicat CGT auquel appartiennent la directrice et la secrétaire du CE.
La situation de dégrade et les atteintes à leur dignité sont fréquentes :
– La direction utilise des propos méprisants pour les qualifier.
– La direction les discrédite auprès des collègues et les élus. On fait courir des rumeurs à leur sujet.
– La direction leur attribue des problèmes psychologiques ou relationnels.
– La direction se moque de leurs antécédents médicaux.
– La direction utilise des sous-entendus, des non-dits.
– La direction ne tient pas compte de leurs problèmes de santé, pire on les nie.
Face à la pression et aux intimidations, ces deux salariés tombent dans une déprime qu’ils ne veulent pas reconnaître. C’est au lendemain des élections DP et à l’annonce de la suppression de son poste, que la secrétaire de la section syndicale tombe gravement malade. Pendant son arrêt maladie, la direction du CE ne propose pas de reclassement et fait appel à une société privée pour contrôler ses arrêts maladie.
Cette situation engendre la nervosité, l’anxiété, les troubles du sommeil, l’hypertension, les douleurs musculaires.
En octobre 2008, dans le cadre d’un mi temps thérapeutique, elle a repris son travail. La direction, après une tentative de licenciement, a été contrainte de proposer un reclassement. Ce reclassement se fait dans des conditions exécrables :
– Aucune autonomie
– Contestations de ses décisions
– Rétention d’information et refus de communication
– Retrait des missions lui incombant
– Ordres et contre ordres
– Mutation temporaire pour saisir des données ne relevant pas de ses fonctions
– Isolement
– Attribution systématique de tâches inférieures à leurs compétences
– Pression pour qu’ils ne fassent pas valoir ses droits (congés, horaires, prolongement son trajet travail/domicile
– Remise en cause des avis médicaux (médecine du travail et médecin traitant)
– Retrait des dossiers.
Les collaboratrices de proximité, avec lesquelles ces salariés doivent travailler, soutiennent la direction. La peur engendre parfois de la lâcheté, certains salariés cautionnent la Direction dans leurs comportements irrespectueux de crainte d’être harcelés à leur tour. D’autres salariés se mettent en retrait et nient la réalité.
Le chantage à l’emploi fonctionne à plein régime.
L’employeur fixe seul les règles de communication, de sorte que les informations ne parviennent pas aux intéressés. Les conséquences de ces agissements, entraînent des répercussions sur les conditions et l’exécution de leur travail, qui leur sont inévitablement reprochées,
L’employeur a isolé ces deux salariés. Le silence et le vide se font peu à peu autour d’eux. Les systèmes de solidarité ayant disparus au profit de l’individualisme « du chacun pour soi ».
Oter les moyens de travailler à une personne consciencieuse est une façon efficace de lui démontrer son incompétence. Elle finit par s’en convaincre, puisqu’elle ne parvient plus à faire son travail correctement. L’objectif sous jacent est qu’elle craque et qu’elle quitte la société.
Le sentiment de lâchage par leur syndicat a été un des facteurs de la dépression de ces deux salariés, militant à la CGT, ils ont cru aux valeurs de solidarité, d’équité et de soutien envers les salariés.
L’attitude de ces cheminots syndicalistes a détruit toutes les convictions quant à l’engagement militant des cadres de la CGT. La coalition Employeur/syndicat ne laisse à ces salariés aucun recours pour le dialogue.
La souffrance est indescriptible. La reconstruction ne peut se faire que si les victimes sont enfin reconnues et restaurées dans leur dignité.
Le harcèlement moral ne peut et ne doit pas être la conséquence d’un manquement aux règles éthiques, il n’est pas une fatalité, il repose sur la responsabilité et le devoir de chacun de le dénoncer et d’empêcher qu’il ne se développe.
Ces salariés sont des salariés de droit privé, sous la menace constante de perdre leur travail.
Leurs patrons sont des cheminots, élus CGT, ayant la sécurité de l’emploi.
L’abus de pouvoir est évident.
Aujourd’hui, Pierre est à l’hôpital.
1. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 30 mars 2009, 22:35
Quand je lis ce texte de "ex salariée d’un ce sncf", j’ai l’impression de revivre ce que certains de nos camarades ainsi que moi-même avons vécu. Dans une structure de presse "gèrée" par de soi-disant "communistes".
Tout y est, les coups tordus, les calomnies, les provocations, ou les tentatives de subornation des "réfractaires". Ainsi que les répercussions sur l’état de santé des travailleurs concernés.
Et pour finir les "camarades" qui deviennent des ennemis irréductibles, des aigris, les procès qui ternissent l’image de marque du Syndicat, du Parti etc, etc...
Et les accusations illégitimes qui stigmatisent les victimes, pour tenter d’avoir à éviter de faire le ménage chez les dirigeants félons
Ce qui est "rigolo" si on peut dire, c’est que toutes ces "méthodes" scélérates sont "enseignées" dans toutes les bonnes écoles de gestion du Capital. Mais que personne n’en entend parler dans les séminaires syndicaux sinon comme des expériences personnelles subies au coup par coup par des camarades face à des patrons particulièrement voyoux.
Tout le monde s’en indigne lorsqu’on en parle chez le Patronat, mais personne ne peut imaginer que ça puisse se passer au coeur même de ce qui devrait représenter le bastion face à celui-ci.
Qu’on s’entende bien : Je comprend qu’on ne puisse pas "gérer" une boîte, fusse t-elle "LA" boîte qui défend les travailleurs, d’une manière "socialiste" dans un monde "capitaliste outrancier. Tous les gestionnaires sont confrontés aux mêmes problèmes. Mais gérer d’une manière "humaniste", en commençant par s’appliquer à soi-même les "remèdes" qu’on prétend appliquer aux autres et à ses subordonnés en particulier ça c’est à la portée de tout ceux qui prétendent marquer une quelconque différence entre le "sbire" du Capital, et le "camarade" de lutte.
J’ai vécu personnellement les deux cas de figure, ainsi que mes parents.
Après 1945, les Communistes, les Syndicalistes CGT ou les Mutualistes de Mutuelles CGT ont eu à gérer, en sus des CE, des structures qui engageaient d’énormes flux financiers.
Ceux qui étaient à la tête de ces structures n’étaient ni des enfants de choeur, ni des ânes et savaient l’importance de ces structures pour l’avenir du mouvement politique et social. Aussi on ne peut pas dire qu’ils faisaient des cadeaux, y compris à leurs collaborateurs. Ils avaient donné de leur vie, et de leur liberté pour les obtenir et n’envisageaient aucunement de les brader pour des raisons même "justifiées" par un "humanisme" de façade.
Mais ils commençaient par appliquer à EUX-MÊMES les recettes qu’ils prétendaient devoir appliquer aux autres. Et surtout tentaient avant tout d’éviter d’appliquer les mêmes recettes que celle de ceux qu’ils combattaient.
Depuis une bonne vingtaine d’années on peut dire que le premier cas de figure est devenu largement minoritaire et que la "bonne gestion" de ces structures passe avant tout par la gestion bien comprise des intérêts de ceux qui les dirigent.
Encore une fois il y a certainement des cas hors du schéma, mais ils tendent à disparaître à une vitesse exponentielle au fur et à mesure de la montée de la crise. ce qui évidement n’est pas sans aggraver la crise de confiance envers ces structures de la part des travailleurs.
Et ça n’est pas le moindre des défis que vont devoir relever les Syndicats et les Partis, du moins ceux qui prétendront vouloir continuer à se qualifier comme "révolutionnaires".
Au fait, pour les esprits chagrins, ne croyez pas que je dise tout ça par "rancoeur" ou "mauvaises intentions". Ces structures là, y a trois générations en comptant la mienne qui se sont battues, y compris jusqu’au sacrifice ultime pour qu’elles existent, vivent et progressent.Mais ne pas prendre en compte la réalité, c’est les assassiner une deuxième fois.
Et si vous voulez des exemples concrets y pas de problèmes. Mais va falloir crééer une section particulière sur le sujet dans Bellaciao.
Fraternellement,
G.L.
10. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 19:16, par Cesncfdelyon
Nous sommes élus SUD-Rail au CER SNCF de Lyon qui est géré par la CGT. Nous avons gagné les élections en 2007 avec 8 élus sur 10. A ce jour voici où nous en sommes :
Sur 8 élus (titulaires et suppléants) aux D.P. :
– 2 ont été licenciés pour motif économique sans délibéré en séance plénière.
– 2 sont en Accident du travail, dont 1 pour harcèlement moral pour lequel le CE a été condamné par le conseil des prud’hommes de Lyon,
– 2 sont mis au placard, sans travail depuis 20 mois après suppression unilatérale et illicite de leur poste de travail, de plus ils ne peuvent aller dans un bureau (ils n’ont pas la clé),
– 1 est constamment empêché de siéger par son non remplacement sur son poste de travail (c’est un cuisto).
– 1 est salarié itinérant et auquel est confié un véhicule « en ruine » que le principe de précaution permet de qualifier de dangereux.
Voilà, la justice est saisie mais la justice, c’est long, très long.
Nous on sait ce que Pierre et Malika ont vécus et on les soutient très fort.
11. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 29 mars 2009, 22:46
TOUJOURS syndiqué depuis 1974 et à jour en 2009 (en prélèvement automatique ), indépendament de la situation à la SNCF, celle interne de la confédération des fédés des syndicats , UD, UL m’inquiète beaucoup .
12. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 30 mars 2009, 09:33, par LE BRIS RENE
Quand je lis les différents témoignages des conflits internes aux CE de
la SNCF, je pense sans doute bêtement mais sûrement à ce qui nous traîne
encore dans le mouvement ouvrier = ce que l’on appelle la bureaucratisation de
membres qui sont devenus permanents ( bureaucratie non pas qu’ils gèrent des
papiers mais qu’ils constituent par leur nombre une couche sociale privilégiée qui
fonctionnant selon les lois du marché s’octroie petit à petit des privilèges, n’ont
plus la pression de la productivité au travail mais quelque fois se transforment en
petits patrons avec un autoritarisme quelque fois plus "archaïques" que dans les
entreprises où se trouvent des directeurs/trices des Relations Humaines mieux à
même d’obtenir les mêmes résultats mais avec des méthodes plus souples !
Ce que l’on a appelé le "système stalinien" n’est autre que cela : à la place du
PARTI, là c’est le SYNDICAT ! et il ne faut pas croire que cela est unique à ce cou-
rant qui a malheureusement conserver quelques réalités culturelles au sein de la
CGT ( au point souvent d’être sectaire sur le plan syndical mais d’approuver par
discipline les orientations réformistes de la direction du PCF !!! ), mais tous ne sont
pas au PCF , loin de là, regardez ce qui se passe dans les mutuelles souvent
gérées par FO, regardez à l’ASSEDIC géré par la CFDT , etc etc etc !!! L’homme
nouveau quand comme on le disait avant se réalise dans une société au mode de
production socialiste ! on sait maintenant que cette vérité est plus complexe, que
la psychanalyse peut être aussi un outil pour se changer soi-même sans attendre
un changement radical de société, MAIS AUSSI LA ROTATION DES RESPONSABILI-
TES qui va de pair AVEC LA FORMATION des militants(tes). Lire autre chose que
du Marx, s’ouvrir à d’autres disciplines etc etc ... ; Bien sûr, ce que je dis ne
résoud pas les conflits mais à terme, il faudra bien l’introduire dans le contenu
d’une alternative politique !!!
1. Une Charte déontologique des IRPP-employeurs ?, 30 mars 2009, 11:41
Je partage une partie de ce commentaire : aucune centrale syndicale, aucune fédération ne peut dire "pas de ça chez moi". Si certains insistent, j’ai des exemples à donner pour chaque syndicat.
Dès la fin des années 90, Marie-France Irigoyen avait montré que la souffrance aigüe au travail était bien présente dans le milieu associatif ; notamment dans les associations caritatives. Pourquoi en serait-il autrement dans les institutions gérées par les syndicats (CE, COS, Mutuelles, Caisses Prévoyance, Retraites complémentaires, ...)
Le mouvement syndical serait bien inspiré de mettre au point une Charte déontologique des IRPP-employeurs.
Enfin, je ne nie pas l’apport de la psychanalyse mais l’opposition avec Marx est un peu courte. J’invite à lire notamment l’excellent ouvrage de Lucien SEVE intitulé « L’homme ? » qui est paru en 2008 chez l’éditeur La Dispute.
La Vigie
13. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 15 avril 2009, 11:08, par VLV19
Je prends le "train" avec un peu de retard, mais je voudrais apporter ma contribution au débat.
J’occupe un poste de responsabilité dans l’un des CE de la SNCF, dirigé par la CGT. Que ce soit ce syndicat ou un autre ne change rien à mon propos. Il me semble que la problématique vient plutôt d’une volonté d’exercer des responsabilités de gestionnaire quand on n’en a pas les compétences. Il ne suffit pas d’avoir telle ou telle carte en poche pour savoir gérer une équipe de personnel, appliquer la réglementation dans des domaines aussi complexes que la restauration collective ou l’accueil des enfants.
C’est en oubliant ce fondamental que certains syndicalistes sont allés dans le mur.
Il faut savoir par exemple que la CCN qui régit les personnels des CE ou du CCE n’a de valeur que pour les CE dont un responsable est effectivement signataire du texte. En effet, aucun organisme n’existait jusqu’en 2008 pour représenter les autres !
Alors, quand la connaissance ou la compétence (voir les deux) font défaut, la tendance naturelle pousse à l’autoritarisme. C’est ce qui se produit dans le cas cité pour ce CE.
La gestion des ressources humaines est particulièrement exposée dans ce contexte. La tentation est grande de faire du clientélisme (créer sa propre cour) et de jeter l’anathème sur untel, suspect de ne pas être dans la ligne.
La confusion est telle dans les CE de la SNCF que tous les syndicats ont estimé normal que les personnels des CE syndiqués relèvent de leur fédération ... des cheminots !
Enfin, il ne faut pas oublier la tendance "naturelle" du pouvoir à corrompre ses détenteurs : puisqu’on est élu, on a tous les droits, y compris celui de s’asseoir sur le code du travail ou de passer des contrats avec des amis.
Les petits arangements entre amis viennent de conduire un CE parisien à être condamné à payer 4 ans de salaires à une ancienne salariée, plus des indemnités complémentaires pour avoir oublié d’appliquer le code du travail !
Quelle solution ? Le respect de chacun des rôles. La gestion doit être du ressort des personnels techniques recrutés pour cela, à charge pour eux de rendre des comptes sur leur action. Aux élus du CE de définir les orientations.
Enfin, que l’on ne s’y trompe pas, ces problèmes ne sont propres ni à la CGT, ni aux CE de la SNCF.
1. Au CE de la SNCF, la CGT joue au « patron voyou », 21 mai 2009, 16:37, par Marie
2 salariés prétendent être harcelés au CE SNCF Clientèles par leur employeur. En fait tout simplement , ils n’ont pas supporté que les camarades cheminots CGT n’aient pas proposé P Chabin (l’ex secretaire de CE) aux suffrages des cheminots ( il vient d’être condamné pour diffamation ). Cet ex secrétaire de CE avec ces 2 salariés passent leur temps à essayer de faire croire qu’ils sont victimes. Ce qui les anime est la rancoeur, le désir de nuire aux militants de la CGT, n’hésitant devant aucun mensonge .