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Au sujet du “droit d’Israël d’exister” - Ce qui est demandé est un jugement moral

Publie le jeudi 22 février 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

John V. Whitbeck, avocat international, est l’auteur de "The World According to Whitbeck" (“Le monde selon Whitbeck&rdquo.
Maintenant qu’une guerre civile, recherchée depuis longtemps par Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne, a éclaté, il est temps d’examiner la justification mise en avant par Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne de la punition collective infligée au peuple palestinien en représailles à son « mauvais » choix lors des élections démocratiques de janvier dernier – c’est-à-dire le refus du Hamas de « reconnaître Israël » ou de « reconnaître l’existence d’Israël » ou de « reconnaître à Israël le droit d’exister ».

Par John V. WHITBECK > jvwhitbeck@awalnet.net.sa
Ces trois formulations ont été utilisées de façon interchangeable par les médias, les politiciens et même les diplomates, comme si elles signifiaient la même chose. Ce qui n’est pas le cas.
lundi 19 février 2007, par Mehr LICHT / Revoltes

“Reconnaître Israël” ou n’importe quel autre Etat est un acte officiel légal/diplomatique par un Etat envers un autre Etat. Il est inapproprié – et même absurde – de parler d’un parti ou d’un mouvement politique, même appartenant à un Etat souverain, qui donnerait reconnaissance diplomatique à un Etat. Parler de la « reconnaissance d’Israël » par le Hamas est tout simplement nul, un raccourci trompeur qui sème la confusion sur la demande réelle qui est faite.
“Reconnaître l’existence d’Israël” n’est pas un non-sens logique et implique, à première vue, la reconnaissance manifeste d’un fait de la vie – comme la mort et les impôts. Pourtant, cette formulation comporte de sérieux problèmes pratiques. Quel Israël, à l’intérieur de quelles frontières, cela concerne-t-il ?

ISRAËL, NE DÉTIENT PAS LA VÉRITÉ !

Les 55% de la Palestine historique recommandés pour un Etat juif par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1947 ?
Les 78% de la Palestine historique occupés par Israël en 1948 et considérés maintenant partout dans le monde comme « Israël », ou « territoire israélien » (« Israël proper » en anglais) ?
Les 100% de la Palestine historique occupés par Israël depuis juin 1967 et montrés comme étant « Israël » sur les cartes des livres de classe israéliens ?
Israël n’a jamais défini ses propres frontières, puisque le faire le limiterait nécessairement. Cependant, si c’est tout cela qui était demandé au Hamas, il lui serait possible de reconnaître, comme un fait avéré, qu’un Etat d’Israël existe aujourd’hui à l’intérieur de quelques frontières spécifiées.

“Reconnaître à Israël le droit d’exister”, la demande réelle, est d’un niveau totalement différent. Cette formulation ne concerne pas des formalités diplomatiques ou une simple acceptation de réalités présentes. Elle appelle un jugement moral.
Il y a une différence ENORME entre « reconnaître l’existence d’Israël » et « reconnaître à Israël le droit d’exister ».
D’un point de vue palestinien, la différence est de même niveau que de demander à un Juif de reconnaître que l’Holocauste a eu lieu et lui demander de reconnaître qu’il était « juste » que l’Holocauste ait eu lieu – que l’Holocauste (ou, dans le cas des Palestiniens, la Nakba) était moralement justifié.
Demander aux Palestiniens de reconnaître « à Israël le droit d’exister », c’est demander à des gens qui ont été traités, depuis presque 60 ans, et continuent d’être traités, comme des sous-hommes de proclamer publiquement qu’ils SONT des sous-hommes – et, au moins implicitement, qu’ils méritent ce qui a été fait, et continue d’être fait contre eux.
Même les gouvernements US du 19ème siècle n’ont pas demandé aux Natifs américains survivants de proclamer publiquement la « justesse » de leur nettoyage ethnique par les Visages Pâles comme préalable à toute discussion sur la réserve dans laquelle ils seraient enfermés – sous blocus économique et menace de famine jusqu’à ce qu’ils perdent tout ce qui leur reste de fierté et concèdent ce point.

Certains croient que Yasser Arafat a accepté cette reconnaissance pour en finir avec la sauvagerie de la diabolisation et gagner le droit d’être sermonné directement par les Américains. En fait, dans sa fameuse déclaration de Stockholm en 1988, il a accepté « le droit à Israël d’exister en paix et en sécurité ». Cette formulation, d’une manière significative, concerne les / conditions / de l’existence d’un Etat qui, de fait, existe. Elle n’implique pas la question existentielle de la « justesse » de la dépossession et de la dispersion du peuple palestinien de sa terre natale pour faire de la place à un autre peuple venu de l’étranger.
L’invention de la formulation “droit à Israël d’exister" et son utilisation comme excuse pour ne discuter avec aucun gouvernement palestinien qui défendrait les droits fondamentaux du peuple palestinien, est attribuée à Henry Kissinger, le grand maître ès-cynisme diplomatique.

On peut douter que les Etats qui continuent à utiliser cette formulation le fassent en pleine conscience de ce qu’elle sous-entend, moralement et psychologiquement, pour le peuple palestinien et dans le même but cynique – une sorte de barrage empêchant toute avancée vers la paix et la justice en Israël/Palestine et une manière de donner encore plus de temps à Israël pour créer des situations irréversibles et blâmer en même temps les Palestiniens pour leurs propres souffrances.

Cependant, de nombreux citoyens honnêtes et de bonne volonté peuvent se laisser tromper par la simplicité superficielle des mots « le droit à Israël d’exister » (et encore plus aisément par les deux autres raccourcis) et croire qu’ils constituent une demande raisonnable et évidente, et que le fait de refuser une telle demande raisonnable est certainement un signe de perversité (ou d’ « idéologie terroriste » plutôt que la nécessité de se raccrocher au respect de soi-même et à la dignité comme des êtres humains à part entière, ce que ressentent profondément et comprennent parfaitement, du fond de leurs coeurs et de leurs esprits, des gens trompés depuis longtemps qu’on a dépouillés de presque tout ce qui fait que la vie vaut le coup d’être vécue.

Ceci est avéré par les sondages montrant que le pourcentage de Palestiniens qui approuvent la fermeté du Hamas et son refus de plier devant cette demande humiliante de l’ennemi, malgré l’intensité des souffrances et douleurs économiques infligées par le siège israélien et occidental, dépasse de façon significative le pourcentage de population qui a voté pour le Hamas en janvier dernier.

Il n’est peut-être pas trop tard pour que les esprits honnêtes de par le monde attirent l’attention sur le caractère déraisonnable – et même immoral - de cette demande et sur la formulation verbale qui la sous-tend, dont l’utilisation abusive a déjà causé tellement de souffrances et menace d’en causer encore bien d’autres.

Source ;
Traduction pour ISM :
http://www.alterinfo.net/Au-sujet-d...

Messages

    • Le problème, c’est que le Hamas et d’autres groupes extrémistes palestiniens ne reconnaissent même pas Israël de facto puisqu’ils persistent à nommer ce pays "entité sioniste". Ils n’ont donc pas abandonné leur idée de récupérer l’ensemble de la Palestine mandataire, comme nous le savons bien. D’ailleurs, ils ne proposent pas un plan de paix mais un cessez-le-feu à plus ou moins long terme. Israël n’a donc aucune raison d’entamer des négociations de paix avec des groupes qui ne reconnaissent pas Israël de facto, qui n’ont pas abandonné leur idée de récupérer l’ensemble de la Palestine et qui n’ont pas renoncé aux actions terroristes contre des civils. Rappelons que l’Etat d’Israël existe bel et bien depuis 60 ans et qu’il a été reconnu par une majorité de nations à l’ONU. Rappelons aussi qu’Arafat et l’OLP ont reconnu l’existence de facto d’Israël. Il y a donc une divergence nette entre les Palestiniens extrémistes et modérés et si l’on ne veut pas que cette guerre cointinue encore pendant des siècles, il serait plus avisé de soutenir les Palestiniens modérés ainsi que les forces de paix en Israël, car elles existent.

    • Je vous renvoie au texte de Jeff Halper (Jeff Halper is Coordinator of the Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD) and Professor of Anthropology at Ben Gurion University, Beer Sheva, Israel.)

      « Le Problème Avec IsraËl »

      extrait

      Soyons honnêtes (pour une fois). Le problème au Proche-Orient ce n’est pas le peuple palestinien, ni le Hamas, ni les Arabes, ni le Hezbollah ou les Iraniens ou la totalité du monde musulman. C’est nous, les Israéliens.

      Le conflit israélo-palestinien, la véritable grande raison de l’instabilité, de l’extrémisme et de la violence dans notre région, c’est peut-être le conflit le plus simple du monde à résoudre. Depuis presque 20 ans, depuis la reconnaissance par l’OLP d’Israël dans les frontières de l’armistice de 1949 (la « ligne verte » qui sépare Israël de la Cisjordanie et de Gaza) tous les leaders palestiniens soutenus par la grande majorité de la population palestinienne, ont proposé à Israël une offre des plus généreuses : un état juif sur 78% (du territoire) d’Israël/Palestine en échange d’un état palestinien sur seulement 22% (du territoire restant) La Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza.

      En fait, c’est une proposition soutenue par une grande majorité des peuples Palestinien comme Israélien. (Selon le Ha’aretz du 18 janvier 2005, quelque 63 % des Palestiniens soutiennent le projet selon lequel, après l’établissement de l’état Palestinien et une solution pour tous les problèmes en suspens, y compris celui des réfugiés et de Jérusalem, une déclaration serait publiée reconnaissant l’état d’Israël en tant qu’état du peuple juif et l’état palestinien en tant qu’état du peuple palestinien. Du côté israélien 70 % soutenaient l’idée d’une reconnaissance mutuelle. (...)

      Si Israel mettait fin à l’Occupation avec un arrangement politique qui satisferait les besoins fondamentaux des deux peuples, les Palestiniens pourraient faire ce qui serait peut-être la contribution la plus importante de toute à la paix et à la stabilité du Proche Orient. Les Palestiniens possèdent, malgré leur faiblesse, l’unique source d’un formidable pouvoir, l’unique atout critique : ils sont les gardiens du Proche Orient. Parce que le conflit palestinien est emblématique il résume le « clash des civilisations », tel qu’il est vécu par l’ensemble des musulmans.

      Le problème c’est Israël, à la fois dans ses formes d’avant et d’après l’Etat qui depuis les cent dernières années a fermement refusé de reconnaître l’existence nationale et les droits à l’auto détermination du peuple palestinien. Dans le passé, et maintenant encore, il a toujours dit « non » à toute possibilité de faire véritablement la paix et dans les termes les plus clairs.

      (...)

      Patrice Bardet

    • Merci pour cette leçon de Statégie Politique, MAIS :

       De 1995 à 2000 Quelle fut l’attitude des gouvernements israéliens ??
       D’après Shalom Asrach (paix maintenant) le nombre de colons en Cisjordanie a été multiplié par deux entre 1993 (Rappel conférence de Madrid ET négociation secrète OLP / Israël à Oslo)
       Entité sionniste ! Seul les juifs israéliens ont le doit de dire Israël un Etat Juif pour les Juifs, puisque tel la très grande majorité des juifs israéliens revendiquent ce statut pour cet Etat, d’ailleurs se pose la question de la minorité Arabe (+ de 20% de la population) de citoyenneté israélienne ??
       Pour mémoire cette revendication d’un Etat juif pour les Juifs se nomme sionisme ???
       Enfin il y a deux jours les Mustarabeens [1] ont assassiné froidement un militant palestinien dans la rue, comment appelé cela autrement que terrorisme d’Etat ??

      Alors arreté de jouer la partition,à chaque fois, il n’y a pas de partenaire !!!

      D’ailleurs une solution que l’Etat d’Israël publie la carte de ses frontières futures qu’il revendique !!!

      Enfin pour mémoire l’adhésion d’Israël à l’ONU est postérieur aux résolutions 181 et 194 (voir sur le site de l’ONU de quoi elles causent ces résolutions), et de fait par l’adhésion d’Israël à cette instance internationale, et conformément aux règlements de celle-ci, Israël à accepté / enteriné ces résolutions ;, mais Israël n’a jamais commencé le moindre geste pour appliquer celle-ci, mais de plus par la colonisation de la Cisjordanie, l’annexion de Jérusalem, du Golan cet Etat se range, en regard du droit international, dans la catégorie des Etats Voyous

      ALORS Y BASTA D’ACCUSER L’OCCUPE, ET D’IGNORE L’OCCUPANT.

       ISRAËL OCCUPE
       LES PALESTINIENS SONT OCCUPES ET MARTYRISES

      Abu Ali Mustafa

      [1(escradons de la mort des force d’occupations israélienne, en fait des commandos de l’armée deguisé en palestiniens qui exécutent froidement les resistants dans la rue ou au domicile de leur cible

    • La révolte en Palestine 1936, article paru dans l’Humanité du 26 Mai 1936. 70 ans de lutte nationale, 70 ans de non reconnaissance, 70 ans à subir exactions et expulsions, 70 ans de mensonges et d’accusations tendant à justifier la colonisation. (M.P)
      Par Gabriel Péri [1]

      Depuis plus d’un mois- pour fixer une date depuis le 15 avril- la Palestine est en état de révolte ouverte ; Les manifestations et les échauffourées sanglantes s’y multiplient. Les dernières journées ont fait 36 morts dans la population arabe, dans la population juive et dans le corps britannique d’occupation. De nouveaux renforts de tanks et d’autos bondées ont été envoyés vers la Palestine.

      Les évènements méritent de retenir l’attention et il est indispensable, à notre avis, de corriger les interprétations erronées qui peuvent surgir à leur propos. D’aucuns affirment volontiers que les troubles en Palestine ne sont, au demeurant, que le résultat de la propagande hitlérienne et des intrigues mussoliniennes. On nous permettra de ne pas souscrire à ce jugement.

      Que le fascisme hitlérien et le fascisme mussolinien s’efforcent d’utiliser sous les incidents de la vie internationale et de les exploiter pour leurs fins suspectes, nul ne saurait le contester. Mais on aurait tort de s’en tenir à ces données pour apprécier d’une façon correcte le mouvement palestinien.

      Les Arabes se sont révoltés en 1929 alors que l’hitlérisme n’était pas au pouvoir et qu’aucune rivalité n’opposait la Grande Bretagne et l’Italie. La révolte palestinienne se rattache au mouvement général de rébellion qui agite tout le monde arabe, celui d’Egypte, et de Syrie, comme celui de Palestine.

      Cette révolte était-elle justifiée ? Nous croyons qu’elle est parfaitement justifiée. Nous ajoutons qu’à notre avis o se trompe lourdement en l’assimilant à un mouvement antisémitique. L’antisémitisme nous est profondément odieux. Mais ce n’est pas contre les juifs considérés comme tels que se rebellent les Arabes. C’est contre une forme d’exploitation imaginée et mise en train par l’impérialisme britannique.

      Au fond, sous prétexte de foyer national juif, s’est organisée en Palestine une véritable spoliation des Arabes. La grande société sioniste Keren Hayessod [2] est spécialisée dans ces spoliations. Profitant de l’absence de titre de propriété chez les fellahs et les bédouins, elle se met d’accord avec un féodal -Cheikh- arabe pour s’approprier des terres.

      Après quoi, elle avise les fellahs qu’ils doivent abandonner la terre sur laquelle leurs ancêtres ont peiné pendant des siècles. Si les fellahs n’obtempèrent pas, la société appelle à la rescousse les soldats britanniques.

      Il y a mieux, une véritable chasse aux ouvriers arabes a été organisée par une autre organisation, l’Histadrouth [3]. Chaque année, à la fête de la cueillette des oranges, de véritables expéditions punitives sont organisées par les troupes d’assaut sionistes sur les chantiers, dans les usines d’où les ouvriers arabes sont impitoyablement chassés.

      Voilà comment le sionisme organise des pogroms à rebours. Les méthodes que nous mentionnons sont très exactement celles que l’hitlérisme emploie à l’égard des juifs en Allemagne.

      Comment dans ces conditions, la population arabe ne s’insurgerait-elle pas avec vigueur ? Les chefs de cette révolte ont eu soin de répéter cent fois qu’ils n’entendaient pas donner dans l’antisémitisme. Ils veulent lutter contre l’impérialisme britannique et contre son allié le sionisme. Ils réclament l’arrêt de l’immigration juive passée de 80 000 en 1914 à 450 000 en 1935. Ce n’est pas là, quoi qu’on en dise, un mot d’ordre anti-juif. C’est dans le respect du droit d’asile, c’est dans la solidarité internationale contre le fascisme, et non pas dans la complicité avec une entreprise suspecte de spoliation, que nous entendons défendre la cause des juifs persécutés par l’hitlérisme.

      Les Arabes réclament en outre l’interdiction de toute vente des terres arabes. Ils préconisent la constitution d’un gouvernement national arabe.

      Ces revendications sont justes. Elles s’inspirent de la volonté d’un peuple de secouer une domination suffocante.

      La cause des travailleurs juifs, pourchassés par les dictatures fascistes, n’est pas celle des expropriateurs des grandes sociétés sionistes et de leurs troupes d’assaut. Elle se confond avec celle des opprimés de toutes couleurs et de toutes races qui ne veulent pas se laisser dépouiller.

      Article paru dans l’Humanité du 26 Mai 1936

      [1] "Gabriel Péri avait en charge la rubrique étrangère de l’Humanité il fut l’un des rares à dénoncer dans ce même journal l’accord Germano-soviétique Hitler/Staline", homme politique communiste et journaliste, fusillé par les nazis le 15 décembre 1941 après avoir refusé de signer une déclaration condamnant les " actes de terrorisme "..

      [2] Keren Hayessod : principal instrument financier de l’Agence juive, reçut entre 1934 et 1938 de la Lloyds Bank un montant total de prêts de 675000 livres sterling (NDLR)

      [3] Histadrouth : organisation syndicale sioniste (NDLR).

      http://www.france-palestine.org/article3818.html

    • Je rappelle qu’à Taba en 2000, alors qu’Ehud Barak était encore au pouvoir (plus pour longtemps, hélas), les Israéliens étaient prêts à rétrocéder 97% des territoires occupés par Israël en 1967 ainsi que la Jérusalem arabe. C’était sans doute pas assez satisfaisant pour Arafat mais c’était déjà un progrès considérable. Le négociateur, Yossi Beilin, qui est dans l’opposition, a proposé un nouveau plan avec le Palestinien Yasser Abed Rabbo (les accords de Genève), preuve qu’il existe des forces de paix en Israël qui sont prêtes à un accord avec les Palestinens de bonne volonté. Seul un accord qui respecte l’existence de deux Etats dans des frontières sûres et reconnues permettra aux deux Etats, en tout cas il faut l’espérer, d’évoluer vers des structures authentiquement démocratiques. Hélas, il existe des gens dans les deux camps, dont certains participants de ce site, qui préfèrent une solution maximaliste. Pour les ultra-sionistes c’est le grand Israël, pour les ultra-palestiniens, c’est l’Etat multi-confessionnel sur l’ensemble du territoire de la Palestine mandataire, qui deviendra à n’en pas douter, un Etat islamique où les 5,5 millions de Juifs et les autres communautés seront réduits à leur ancienne condition de dhimmis. Tant que les maximalistes et leurs soutiens domineront les deux camps, il n’y aura pas de paix et même, il y aura un risque de guerre régionale.

      Cela n’a rien à voir avec le Moyen-Orient, mais je trouve incroyable que Bellaciao, un site d’extrême-gauche laïque fasse l’apologie d’Ahmadinejad et du régime des mollahs en Iran alors que ce régime fondamentaliste et profondément anti-démocratique a exterminé et pourchassé les communistes ainsi que tous les partis politiques laïques. Je rappelle aussi que dans "l’entité sioniste", il existe un parti communiste qui a des représentants au Parlement ainsi que deux partis arabes israéliens dont l’un est antisioniste ce qui ne l’empêche pas d’avoir 3 députés. Ouvrez les yeux !

      Shalom Aleichem et Salam Aleikoum !

    • vous écrivez :

      je trouve incroyable que Bellaciao, un site d’extrême-gauche laïque fasse l’apologie d’Ahmadinejad et du régime des mollahs en Iran

      Je n’ai pour ma part lu aucun article sur ce site faisant l’apologie d’Ahmadinejad et du régime des mollahs en Iran. C’est une contre vérité.
      Vous trouverez par contre des prises de position (dont les miennes) contre la guerre qui se profile contre l’Iran. De la même façon que combattre la guerre contre Afghanistan , celle contre l’Irak, celle contre le Liban n’était pas soutenir les régimes en place (honnis), mais les peuples.

      Pour ce qui est de Camp David et Taba, je vous invite à vous reporter au dossier très complet de l’Institut Medea

      voici les cartes

      et le Dossier spécial : Que s’est-il passé à Camp David ?

      vous y constaterez que la négociation a échoué sur ce qui n’était bien sur pas négociable : le droit au retour dans l’Etat d’Israël

      Vous évoquez aussi des "accords de genève" : je suppose que vous les avez lu, que vous les connaissez aussi bien que moi.

      Je remarquerai en préambule que ne ne sont aucunement des "accords" : aucune des parties n’avait un quelconque mandat pour négocier (même si l’OLP s’est intéressé de près).
      La meilleure preuve, c’est qu’aucun des partis Israéliens, et surtout pas les Travaillistes, ne l’ont mis comme objectif à atteindre. Pas même le Meretz, parti de Yossi Belin, c’est dire...

      Le second point fondamental, c’est que ces "accords"
       ne proposent qu’un Ersatz d’Etat Palestinie, sans aucune souveraineté, juste quelques banthoustans autogérés
       ne règlent en rien le pillage de l’eau, problème crucial
       ne respectent pas le droit au retour des Palestiniens dans l’Etat d’Israël

      En résumé, ce n’était qu’une vaste opération publicitaire Israélienne....

      Quelques années après, vous lirez avec intérêt ce qu’est l’épuration ethnique en Israël et dans les territoires occupés, sous le gouvernement Olmert, auquel je vous rappelle que participent :
       les travaillistes, dont l’ex-dirigeant de la Histradout, Peretz (que l’on peur surnommer le Boucher depuis la guerre du Liban et contre Gaza)
       l’extrème droite Avigdor Lieberman au poste de Vice-Premier Ministre

      Je vous invite à lire à son sujet

      Les Juifs et les Arabes ne pourront jamais vivre ensemble...

      et en complément

      Le sionisme est une aventure de colonisation et d’ethinicide

      Le Monde Diplomatique de ce mois de février propose un reportage cartographique de Dominique Vidal et Philippe Rekacewicz

      Comment Israël confisque Jérusalem-Est

      Il est évident qu’Israël hésite encore à annexer totalement les territoires : reste à les grignoter.

      Vous semblez soutenir la vision raciste d’un Etat Juif : il est vrai que le droit au retour, s’il est respecté, fera qu’Israël perdra ce statut, pour devenir l’Etat laïque de tous ses habitants.

      C’est pourtant la seule solution de paix

      Patrice Bardet
      i

    • Je ne vois pas en quoi le soutien à un Etat juif, dans lequel les minorités non-juives disposeraient des mêmes droits que les juifs (ce qui n’est pas le cas en Israël, je suis le premier à l’admettre) constitue une position raciste. Mais plus fondamentalement, je ne vois pas pourquoi les juifs, s’ils le souhaitent, n’ont pas le droit d’avoir un Etat. Seraient-ils le seul peuple de la terre à n’avoir pas ce droit ? La Ligue arabe comprend 21 Etats dits arabes. Et dans certains de ces Etats arabes, il ne vaut mieux ne pas être Kabyle, Berbère, Druze ou Touareg, par exemple. Il y a plus de 50 Etats dits islamiques et la majorité d’entre-eux ont inscrit la référence à l’islam dans leur Constitution. N’importe quel caillou du fin fond du Pacifique a son drapeau, son hymne et dispose d’une voix au Nations-Unies mais les juifs, qui ont été persécutés durant 2000 ans, sont interdits d’Etat. Pourquoi ? Donnez-moi une bonne raison.

      En plus, vous vous contredisez. Vous admettez que les Juifs vivaient comme des citoyens de seconde zone dans les pays arabes et pourtant, c’est curieux, vous ne qualifiez pas ces pays de racistes. Pourtant, il n’y a pas une si grande différence entre la condition d’un juif dans un pays arabe et celle d’un arabe israélien en Israël. Mais dans un cas, vous parlez de racisme et dans l’autre pas. Deux poids deux mesures.

      Je suis un juif diasporique mais tout comme l’immense majorité des juifs, je soutiens le principe d’un Etat juif c.a.d. d’un Etat où les juifs restent majoritaires car cet Etat a été et sera peut-être encore une assurance-vie pour les juifs. A condition, bien sûr, que les minorités aient les mêmes droits que les juifs (sauf un : celui d’être majoritaires). Et à ce titre, je suis opposé au retour massif des Palestiniens à Haïfa ou à Tel-Aviv dès lors qu’ils possèderaient un Etat à eux, au-delà de la ligne verte. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Je crois sincèrement que vous ne vous rendez pas compte qu’il existe déjà un Etat, quatorzième puissance économique du monde, autour de ces villes.

      Je note aussi que votre position maximaliste n’est pas partagée par les Palestiniens modérés, qui ont renoncé à récupérer l’ensemble de la Palestine mandataire et se satisfont d’une reconnaissance de principe des spoliations dont ils ont été victimes en 1948, assortie d’indemnisations. Ils comprennent bien que la paix passe par un partage de ce territoire et qu’il n’y a pas d’autre issue.

      A propos d’Ahmadinejad, je vous conseille de lire plus attentivement certaines contributions et certains commentaires. Il se trouve même des gens pour justifier la conférence de Téhéran sur l’holocauste. Et ceci en France, en 2007 et je dirais même, surtout à gauche. Le pauvre Vidal-Naquet, que j’ai connu autrefois, doit se retourner dans sa tombe !

    • Encore une fois, le droit au retour est un droit international pour les personnes qui ont été chassées de leurs maisons : c’est un droit inaliénable, et c’est la seule façon d’avoir la paix dans la région.

      Je ne dénie pas aux juifs le droit de vivre en tant que nationalité et d’avoir un Etat : là n’est pas le problème ! Il ne se poserait d’ailleurs pas de la même façon si la Palestine avait été vide d’habitants, ce qui n’était pas le cas.

      Vous évoquez la Ligue Arabe, et les Etats Arabes environnants. Je vous rappelle que ces Etats sont pour la plupart totalement artificiels, créés par les colonisateurs, non-démocratiques, certains comme vous le rappelez, religieux, ce n’est donc pas une référence, et certainement pas la mienne ! Je vous rejoints quand vous dites que certains de ces Etats sont racistes, pas qu’avec les juifs, comme tout Etat non laïque.

      Vous évoquez aussi d’autres communautés, Kabyle, Berbère, Druze ou Touareg (on pourrait en ajouter bien d’autres, Chiites, Sunnites, chrétiens, etc.... Est-ce pour autant que chaque communauté devrait avoir un pays ethniquement pur ? Certainement pas ! Autant faire une Flandre indépendante, peuplée uniquement de Flamands ou une Bretagne peuplée de Bretonnants.

      Vous dites vous même être juif diasporique. C’est le cas des Juifs Français ou Français Juifs (je vous laisse le soin de mettre l’ordre que vous entendez). C’est bien la démonstration que différentes cultures peuvent vivre ensemble. Même en Allemagne et en Autriche, c’est aussi le cas, malgré le génocide historique des juifs commis par les nazis.

      Vous dites refuser que les Palestiniens reviennent à Haïfa ou Tel-Aviv (par exemple) : je vous rappelle que ce sont les habitants d’origine, avec les juifs qui y vivaient déjà. Ceux qui sont venus après sont spoliateurs, et leur droits sont donc non légitimes (je ne dis pas non plus qu’il faut les chasser).

      Vous évoquez la position de palestiniens "modérés" ; au delà du fait que ces Palestiniens ne sont pas, pour la plupart concernés eux-même, ils n’ont aucun droit pour disposer des autres. J’en connais d’ailleurs pas mal qui vivent en France, s’y sont intégrés, et ne retourneraient pas vivre en Israël/Palestine. Et on peu supposer raisonnablement que beaucoup de Palestiniens de la Dispora feraient de même. Un bon nombre aussi préfèreront l’indemnisation au retour (si elle est suffisante) dans un pays dont ils ont été chassés il y a soixante ans, ou pour d’autres, ils ne sont pas nés. Le "problème" n’est donc pas si crucial, et le déséquilibre démographique hypothétique. J’ajouterai comme argument en ce sens que les juifs de la diapora ont de droit la nationalité Israélienne (en plus, par exemple de la nationalité française), et ce n’est pas pour ça qu’ils partent vivre en Israël. Ce qui est je suppose votre cas personnel : vous faites partie de la démonstration (ne le prenez pas comme une critique quelconque, mais comme un simple constat -qui me va très bien aussi)

      Vous écrivez aussi que cet Etat d’Israël a été et sera peut-être encore une assurance-vie pour les juifs. C’est sans aucun doute faux, pour ce qui est de la région, et on ne peut imaginer un nouveau génocide commis dans les pays européens. Par contre, si l’on suit la rhétorique des Sionistes, ils affirment que les quelques millions de juifs Israéliens sont entourés de 200 millions d’Arabes... Et j’observe qu’Israël est bien actuellement le pays où les juifs sont le moins en sécurité.

      C’est aussi pour préserver la paix pour les Juifs Israéliens qu’une solution de paix avec les Palestiniens doit être construite.

      Ajoutons à cela le problème des Colons de Cisjordanie. Les Colons ont été évacués de Gaza (moins de 10.000), ils ont été réimplantés pour la plupart dans les colonies de Cisjordanie, ou dans le Naqab (sud de Gaza) : une autre spoliation !
      Imagine-t-on le transfert forcé de 450.000 colons de Cisjordanie et ceux de Jérusalem-Est ? Aucun parti Israélien ne l’a mis à son programme, tout simplement, parce que c’est irréaliste dans déclencher vraisemblablement une guerre civile. Quel est le Palestinien qui y croit sérieusement ?
      C’est pourtant la seule solution à un Etat Palestinien et un Etat Israélien construits sur la Ligne Verte, vous le savez aussi bien que moi.
      Les échanges de territoires, tels que proposés à Taba, ne parlaient justement pas de Jérusalem et de sa partition entre deux Etats, ni du problème de l’eau (pas plus d’ailleurs que les "accords de genève"

      Je suis personnellement persuadé qu’une solution viable sera constituée
       de deux Etats laïques dans un premier temps, pleinement souverains
       d’une fédération de ces deux Etats/Régions : ne serait-ce que pour le problème de l’eau, Israël dépend du futur Etat de Palestine
       et dans un avenir certainement lointain, par un seul pays Israël-Palestine

      Pour en revenir à Ahmadinejad : je suis parfaitement d’accord avec vous pour condamner ses propos, la conférence ignoble qu’il a organisée (il me semble d’ailleurs avoir publié les communiqués de l’UJFP et du MRAP à ce sujet). Pour autant, je ne le confonds pas avec le peuple Iranien, et cela ne justifie pas une guerre.
      Je vous rejoints quand à la vigilance nécessaire, et à la nécessité de ne pas tout confondre

      Patrice Bardet, patrice_bardet@yahoo.fr

  • bizarre...
    cela ne peut être qu’un alibi politique

    jamais les juifs religieux n’ont reconnu l’etat d’Israël

    (à vous de définir qui est religieux, qui est intégriste qui est juif "normal", mais c’est la même question qui se pose avec le Hamas)

    • Quant à dire qu’Israël est "la 14ème puissance économique au Monde", ça me semble un peu gros.
      Une puissance économique c’est une puissance qui possède réellement assez de richesses en biens propres pour être réellement indépendante.

      Parce que s’il n’était pas sous constante perfusion financière étatsuniennes, (Plusieurs milliards de dollars par an), il y aurait longtemps qu’il aurait fait faillite et serait revenu à un peu plus de modestie...

      Maintenant, si vous le considérez comme le dernier en date des Etats-Unis d’Amérique, et comme tel héritier de son arrogance impérialiste, on peut revoir la question.
      Et même imaginer que ce sont les 50 Etats usaméricains qui sont les 50 autres étoiles du drapeau israélien, ça pourrait être considéré.

      Encore qu’un état, même le Massachusset ou l’Arkansas, doit avoir, à ma connaissance, des frontières définies et fixées, reconnues par lui et les autres, et figurant sur une carte. C’est loin d’être son cas.

      Ou bien qu’on peut aussi le considérer comme le premier détenteur d’armes de destruction massive du Moyen Orient...(200 têtes nucléaires plus quelques autres types d’armes prohibées par la Convention de Genève).

      Dans ce dernier cas, OK... Il fait partie des premières puissances dangereuses pour le sort de l’Humanité.

      GL.

    • Votre vision ne correspond pas à la réalité. Israël est le pays qui compte le plus grand nombre de médecins par tête d’habitant. Ce pays fait partie du peloton de tête dans le domaine des hautes technologies et de la recherche médicale, notamment de la recherche sur le cancer. C’est bien la preuve qu’un pays qui ne possède pas de ressources naturelles, comme le pétrole, est capable de s’en sortir sur son intellgence et son savoir-faire. Quand aux subsides américains, Israël n’en aurait pas besoin s’il n’avait pas à se défendre contre l’hostilité d’une partie du monde arabe. Que ce pays possède la bombe atomique, c’est parfaitement logique, étant donné que les savants juifs ont été à l’origine du projet Manhattan du fait de leur volonté d’écraser le nazisme et qu’une partie de cette communauté scientifique a voulu éviter à tout prix qu’un nouvel holocauste se reproduise. Moi aussi, j’ai des critiques vis-à-vis de la politique iraélienne (elles sont différentes des vôtres, bien sûr) mais ce que je supporte pas, c’est qu’on cherche à diaboliser ce pays.