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Auch, terre d’asile : un campement Place de la Mairie.

par md

Publie le lundi 1er juillet 2013 par md - Open-Publishing

Samedi 29 juin à l’appel du Collectif Sans Papiers comprenant plus de 20 organisations dont le NPA32, pour soutenir les organisations RESF, RASF et le Secours Populaire, un campement provisoire a été inauguré symboliquement sur la place principale d’Auch et des tracts ont été distribué pour dénoncer la situation scandaleuse des demandeurs d’asile.

Alors que l’Etat Français signataire de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 doit assurer le « logement » et « l’assistance publique » (article 21 et 23) et que la France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et par la Coordination Française pour le droit d’asile, à Auch une fois de plus la préfecture refuse d’écouter et surtout de répondre aux besoins demandés par les organisations humanitaires.
Voir Inauguration d’un « Centre d’hébergement » à Auch pour les demandeurs d’asile

Cette situation scandaleuse, mettant en situation de précarité croissante plusieurs familles ne peut pas perdurer, c’est ce que à tenté d’expliquer avec force la camarade Josette du Secours Populaire parlant aux journalistes de La Dépêche pour le collectif. Voir notre vidéo.
Symboliquement le ruban a été coupé devant une trentaine de militants et une déclaration a été lue devant les représentants des associations, partis politiques, syndicats et simple citoyens dont voici le contenu :
La France : Une terre d’asile ?

Alors que la France s’est engagée à accueillir et à faciliter la procédure pour les demandeurs d’asile, certains d’entre eux, depuis juillet 2012, sont dans la rue à AUCH !
Parmi ceux-ci, quelques-uns ne peuvent pas être domiciliés. La domiciliation est juste une adresse administrative mais obligatoire pour entamer la procédure de demande d’asile.
D’autres, qui demandent l’asile, ne sont pas hébergées ; elles sont à la rue et ne doivent leur survie qu’à une poignée de citoyens ou d’associations touchés par leur dénuement. Elles en sont réduites à changer incessamment de lieux ce qui aggrave leur détresse et celle de leurs enfants.

D’autres ne sont pas convenablement accompagnés pour leurs démarches administratives qui sont très complexes.

D’autres enfin sont en procédure dite prioritaire : originaires de pays dits sûrs elles ne bénéficient pas d’un accueil classique de demandeur d’asile et peuvent être ‘renvoyées dans leur pays avant même que leur demande d’asile ne soit examinée par les organismes français compétents. Si elles ont demandé l’asile c’est qu’elles se considèrent en danger dans leur propre pays ; or on peut les y renvoyer à tout moment.

Un demandeur d’asile doit être hébergé, recevoir de quoi vivre convenablement et être accompagné dans ses démarches pour obtenir l’asile, démarches qui sont le plus souvent longues ! Beaucoup de demandeurs d’asile sont dans ce cas mais pas tous.
Or aujourd’hui tous les demandeurs d’asile ne bénéficient pas des mêmes droits. C’est devant cette inégalité que nous nous insurgeons.

Deux réseaux soutiennent ces personnes en grandes difficultés : RESF et RASF.
Ces militants accompagnent du mieux qu’ils peuvent et, somme toute, comblent le désengagement de l’Etat.

Alors que I’État Français, signataire de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 doit assurer « le logement » et « l’assistance publique » (articles 21 et 23) nous constatons de graves manquements.

D’ailleurs la France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme le 2 février 2012 et par la Coordination Française pour le droit d’asile (rapport qui vient de sortir, la Coordination comprend de nombreuses ONG).

Ces deux instances, la Cour Européenne et la Coordination, demandent à la France d’abandonner la procédure prioritaire et de traiter tous les demandeurs d’asile à égalité.
La précarité des statuts, les situations de non-droit, les pratiques restrictives et répressives des administrations développent la « clandestinité ».

Les 2 réseaux, face à toutes ces difficultés et toutes ces injustices, ont demandé audience à la Préfecture. (25 structures, associations, syndicats, partis politiques, ont soutenu cette action). L’entrevue s’est courtoisement déroulée le 23 avril et nous attendons le résultat courant mai.
Ce que nous demandons :

Que chaque demandeur d’asile puisse être accueilli dignement tout au long de la procédure.
Qu’il puisse être accompagné dans ses démarches et être entendu par l’OFPRA et la CNDA.
Qu’il puisse avoir accès au droit au travail et à la protection santé.
Qu’il ait accès aux cours de français et à l’insertion professionnelle.
Qu’il y ait plus de moyens octroyés aux structures missionnées (CADA et REGAR).

Mais aussi à terme que la procédure prioritaire soit supprimée.

Signataires : ACAT32, Amnesty International Gers, APF Gers, ATTAC 32, CFDT 32, La CGT Gers, FSU 32, Les Alternatifs 32, Ligue des Doits de l’Homme, Réseau Accueil Sans Frontières 32, Réseau Education Sans Frontières 32, Secours Catholique Pyrénées-Gascogne, Secours Populaire 32, SE-UNSA Gers, Planning Familial 32, Union Syndicale de la Psychiatrie, Union Syndicale Solidaires 32, NPA32

Le NPA32 va continuer à participer à ce collectif car il n’est pas question pour le Gers de laisser ce gouvernement PS-EELV de continuer avec sa politique discriminatoire envers les étrangers, de continuer les expulsions dont se glorifie Manuel Valls, ministre de l’Intérieur à l’instar de ses prédécesseurs de l’UMP. Quelqu’un voit-il /elle une différence avec le gouvernement précédent ?

Malheureusement les jours se suivent et se ressemblent.
La nécessité de faire converger les luttes en construisant une véritable opposition de gauche va se faire de plus en plus sentir.

Et au vu de l’attitude de la Presse en général et La Dépêche en particulier, la nécessité de continuer à donner la parole à ceux à qui on ne la donne jamais un peu comme si le Préfet du Gers avait été embauché à la Dépêche !

Vidéo tournée ce samedi 29 juin 2013 (en 2 parties) :

MPEG4 - 145.9 Mo

MPEG4 - 177 Mo

Voici l« article » paru suite à la manifestation de samedi matin place de la mairie à Auch intitulée « Inauguration d’un centre d’hébergement pour demandeurs d’asiles ». http://www.ladepeche.fr/article/201...

Vous remarquerez qu’il n’y a pas un mot sur la manif en question et qu’il y a même un mensonge puisque le préfet n’a pas répondu, poliment, aux associations qui l’avaient interpellé il y a plus d’un mois mais qu’il s’est contenté d’une « réponse » sur le site de la préfecture… La prochaine fois que vous devez répondre à quelqu’un, créez un site et attendez patiemment que ce quelqu’un vienne consulter votre site…
Auch. Demandeurs d’asile : le Gers est « saturé » selon le préfet

Interrogé par des associations, sur la situation des demandeurs d’asile dans le département, le préfet leur a adressé une lettre où il rappelle les procédures habituelles pour les personnes qui demandent l’asile en France.

Le préfet y évoque aussi le cas particulier du Gers, qui « dispose d’une capacité d’hébergement de 50 places en CADA. Une extension de 30 places supplémentaires est en cours pour faire face à l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile qui se sont présentés dans le département (20 en 2010, 40 en 2011 et 55 en 2012). Actuellement, 108 personnes sont hébergées, dont 12 familles en CADA (24 adultes et 31 enfants) et 13 autres familles ainsi que 7 adultes isolés dans des hôtels ou des structures diverses (33 adultes et 20 enfants) ».

Selon le préfet, « tous les dispositifs d’accueil et d’hébergement du département sont saturés et ne peuvent pas prendre en charge les déboutés du droit d’asile. En effet, leur maintien dans un dispositif d’hébergement une fois toutes les voies de recours épuisées, priverait une nouvelle famille de la possibilité de faire valoir ses droits éventuels au bénéfice de l’asile ».

L’Etat est « parfaitement conscient de la situation, et agit en responsabilité malgré un contexte budgétaire difficile ».

La Dépêche du Midi
plus d’infos:npa32.fr