Accueil > Automobile : la casse de l’emploi s’accélère

Automobile : la casse de l’emploi s’accélère

Publie le jeudi 11 janvier 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

Marie-George Buffet interpelle le gouvernement lors de la séance des questions au gouvernement à l’assemblée nationale, mercredi 10 janvier 2007.

Elle rencontrera les salariés de Renault Sandouville le jeudi 11 janvier et formulera des propositions en faveur de l’industrie automobile.


Marie-George interpelle Villepin

Monsieur le président,

Chers collègues,

Ma question s’adresse au Premier ministre,

Ryton en Angleterre, Forest en Belgique, suppressions de milliers de contrats intérimaires en France. En quelques mois, des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés en Europe dans la filière automobile. Je serai demain, à Renault Sandouville, auprès d’ouvriers qui ont subi 60 jours de chômage technique l’année dernière, inquiets parce que 2007 commence comme a fini 2006.

Cette situation est la conséquence directe des stratégies des grands constructeurs européens dictées par la seule recherche de rentabilité financière.

Elle est la conséquence de politiques économiques qui, sous l’impulsion de la politique monétaire de la BCE, privilégient la rentabilité contre l’emploi, la recherche, la formation et les salaires.

L’Europe ne fait rien contre cette répétition de Vilvoorde, elle accepte de fait de sacrifier des pans entiers de notre patrimoine industriel. L’Europe ne fait rien pour encourager ces entreprises à investir massivement, par exemple, dans la recherche de moteurs de substitution au pétrole et à coopérer pour en partager les coûts et les résultats. Tout simplement, l’Europe n’a pas de politique industrielle. Elle laisse faire le dumping fiscal, auquel la France participe, on le voit avec l’annonce de nouvelles baisses de l’impôt sur les sociétés. Elle est au premier rang pour attaquer les droits des salariés du continent. Vous venez d’adopter la directive Bolkestein. La présidence allemande annonce sa volonté de ressusciter la constitution européenne libérale que notre peuple a rejetée. Et toute critique de la politique monétaire de la BCE est analysée comme un crime de lèse-majesté.

Monsieur le Premier ministre, devant cette crise de l’industrie automobile, qu’attendez-vous pour exiger une réorientation de la politique monétaire et des missions de la BCE et la promotion de nouveaux crédits favorables à l’emploi et à l’activité ? Qu’attendez-vous pour arrêter cette course folle à la rentabilité et impulser une politique européenne de relance de l’industrie automobile, riche en emplois stables et qualifiés, riche en innovations ?

Messages