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Avec la mort de France-Soir : le pluralisme de la presse est en deuil

par Le SNJ-CGT

Publie le samedi 28 juillet 2012 par Le SNJ-CGT - Open-Publishing
5 commentaires

L’arrêt de mort a été définitivement signifié pour France Soir, l’un des titres
historiques de la presse française après la décision de liquidation judiciaire prononcée lundi par le tribunal de commerce de Paris.

Dans le silence le plus complet des pouvoirs publics et des patrons de la presse, les 49 salariés —dont 42 journalistes— sont jetés à la rue et viennent augmenter le nombre de chômeurs que compte la profession. Faut-il rappeler que ce titre de la presse populaire tirait dans les années 60 à plus d’un million d’exemplaires avec des signatures célèbres (dont Roger Vaillant).
Les dépouilles du journal seront vendues aux enchères comme une vulgaire marchandise au rebut.

Le quotidien fondé par Pierre Lazareff en 1944 avait déjà disparu des kiosques il y a 6 mois pour ne devenir qu’un site Internet sous le quinquennat Sarkozy où le journal avait été racheté par le milliardaire russe Alexandre Pougatchev en 2010, qui avait bénéficié d’aides publiques d’une dizaine de millions d’euros et du soutien de l’ancien chef de l’Etat.

Pour le SNJ CGT la mort annoncée du titre de Pierre Lazareff est un véritable gâchis pour des dizaines de salariés et un nouveau coup très grave porté au pluralisme.

La mort de France Soir tombe au moment même où le sort de journaux normands (dont principalement Paris Normandie) appartenant au Groupe Hersant (GHM) a été fixé ce jour par la justice. In extremis, deux journalistes ont été choisis pour reprendre le journal.

GHM est en difficulté du fait des erreurs stratégiques de son patron exilé fiscal en Suisse Philippe Hersant qui projette de vendre ses titres en Champagne

Il y a urgence car il en va de l’avenir de l’information et donc de la démocratie Ardennes et dans le Midi au groupe belge Rossel moyennant un plan drastique de dizaines de licenciements en forme de chantage pour les salariés.

Là encore le pluralisme risque d’être en berne. Là encore des titres risquent de disparaître. Là encore des dizaines, voire des centaines de salariés sont menacés de finir leur carrière à Pôle Emploi.

Le SNJ CGT a appelé le gouvernement et notamment le Président de la République, François Hollande, pour que la puissance publique joue tout son rôle pour imposer un moratoire sur des licenciements et sur les atteintes au pluralisme.

Messages

  • France Soir, maillon du pluralisme ?!

    Et pourquoi pas Voici, camarades cégétistes ?

  • Quel pluralisme de la presse française ? Toute la presse paraît bien "systémique"

  • Désolé de déranger.
    Mais je partage l’opinion des journalistes de la CGT..
    Le pluralisme de la presse d’opinion , y compris selon moi dans tout processus de COMMUNISME, est un atout pour l’émancipation humaine !

    Evidemment , cela n’était pas l’opinion de Franco.

    Ni d’ailleurs(sans comparer les régimes) des journalistes de la PRAVDA("Vérité"en russe..)

    Par contre s’agissant de la LIBERTE de la PRESSE..je suis assez d’accord-pour une fois-avec l’humoriste

    « Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu’il pense vraiment de son journal. Dans son journal. »
    Guy Bedos

    On ne peut pas, selon moi si on combat pourle Communisme sembler se contre foutre de la disparition d’un Organe de presse , quel qu’il soit.
    Car la "marchandisation" de tout ce qui touche à l’expression d’opinions, c’est un pas vers moins, encore moins d’espace pour les libertés.

    Cordialement

    A.C

    • Un journal qui disparaît ce sont des travailleurs licenciés. Le SYNDICAT CGT est bien dans son rôle de défenseur de leurs revendications. Quant au pluralisme, il est vrai qu’il souffre depuis bien longtemps, malgré les luttes héroïques du syndicat du livre CGT (et pas trop des journalistes) contre la concentration des titres et des capitaux, qui remettaient en cause les acquis de la Libération (la vraie pas le titre du journal du caniche du Capital, le nommé Joffrin, célèbre pour son émission culte) sur Antenne 2 aujourd’hui F2 : "Vive la Crise"... )
      J’en aurais encore à dire sur les bandits de "Gauche" comme José Bové, qui prit publiquement parti un soir à la télé, au temps de sa promotion médiatique, pour les patrons de presse de "gratuits", contre les salariés du Livre CGT en pleine lutte contre la précarité : Bové n’avait rien trouvé de mieux que d’opposer les "nantis" du Livre CGT aux distributeurs précaires, en accusant la CGT de les empêcher de manger. Il est vrai qu’il s’appuyait sur une CFDT en pointe sur la résignation, l’acceptation des remèdes capitalistes à la crise.
      J’avais d’ailleurs écrit à la Confédération Paysanne qui m’avait répondu très correctement d’ailleurs.
      Comme j’ai cité des noms, que ces personnalités écrivent sur Bellaciao pour démentir s’ils l’osent ! Ils auront mes coordonnées.
      Pour contrer Joffrin, j’appellerai Yves Montand à la barre, pour qui, il a sans doute écrit les textes lus à la télé.
      On peut peut-être encore voir cette émission sur le site de l’INA, elle en dit long sur la réalité des stratégies de gouvernement des socialistes au pouvoir en France.