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Avortement, une éclaircie dans un ciel bien sombre

Publie le mercredi 10 mars 2010 par Open-Publishing

de Dany Stive

Roselyne Bachelot a annoncé hier une revalorisation du forfait versé aux établissements pour chaque IVG. Vital mais insuffisant, jugent professionnelles et associations féministes.

« Enfin une avancée  ! Enfin une décision qui répond, d’une part, au rapport de l’Igas de février dernier et, d’autre part, aux gens qui sont sur le terrain. » C’est presque par un ouf  ! de soulagement que Marie-Laure Brival, directrice de la maternité des Lilas et militante féministe, a accueilli l’annonce, par Roselyne Bachelot, de l’augmentation des forfaits versés aux établissements pratiquant des avortements de près de 50 %, dès 2010.

« La ministre de la Santé tient ses promesses. Mais cette revalorisation vient après une longue période – de 1991 à 2004 – durant laquelle il n’y en a eu aucune et celle-ci reste extrêmement insuffisante par rapport au coût réel de l’intervention. L’acte reste déficitaire. Nous ne sortons pas du cercle infernal dans lequel on nous a placés. Une véritable réforme passe par une refondation de la prise en charge de l’IVG à l’hôpital. » Refondation qui n’est pas à l’ordre du jour quand la loi hôpital, patient, santé, territoire, signée de la même ministre, provoque restructurations et fermetures. Ainsi, à Paris, le collectif qui lutte contre le « démantèlement de l’hôpital Trousseau » et contre la fermeture du centre IVG de la maternité de celui de Saint-Antoine appelait à manifester, hier après-midi. Une fermeture qui s’inscrit dans une longue liste, a rappelé Gisèle Halimi, présidente de Choisir la cause des femmes, en réaction à l’annonce de Roselyne Bachelot. « C’est un geste qui ne compense pas le reste. On est passé de la liberté essentielle des femmes au droit de choisir à un droit toléré. On a fermé des centres d’IVG. Du coup, des femmes dépassent les délais légaux. Il y a un mouvement aujourd’hui pour brimer cette liberté essentielle. Qu’on revalorise le forfait, c’est très bien… Il est temps. »

Parallèlement à cette majoration, la ministre de la Santé, en ce 8 mars, a annoncé que le gouvernement allait examiner, avec les laboratoires pharmaceutiques, les moyens de parvenir à un remboursement par l’assurance maladie de certaines méthodes de contraception non prises en charge, comme les patchs et les anneaux. « Une bonne nouvelle car ces méthodes nécessitent un suivi sur la durée, donc un temps d’observation plus long », juge Marie-Laure Brival, qui conclut : « Il faut continuer dans ce sens-là  ! »

http://www.humanite.fr/2010-03-09_Societe_Avortement-une-eclaircie-dans-un-ciel-bien-sombre