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Belgique : une mobilisation forte pousse l’etat à entendre les sans papiers

Publie le samedi 3 juin 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

ET EN FRANCE ??? C’EST POUR QD ????

Belgique : une mobilisation forte pousse l’etat à entendre les sans papiers

SANS PAPIERS
en lutte>>>coordination nationale

Audition de Véronique Bianba et d’Ali Guissé dans le cadre de l’examen du
projet de loi Dewael à la commission de l’Intérieur de la Chambre des
représentants.

Bonjour Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les députés, Monsieur le
Ministre de l’Intérieur,

Au nom des sans papiers, nous tenons tout d’abord à vous remercier de nous
entendre dans le cadre de l’examen du projet déposé par Monsieur le Ministre
Dewael.

Mon nom est Véronique Biamba. Je suis occupante de l’église de Gand et
désignée par les sans papiers pour les représenter au niveau de la partie
néerlandophone du pays.

Je suis Ali Guissé, je suis porte-parole national de l’UDEP, Union pour la
défense des sans-papiers.

C’est à ce titre que les sans-papiers des différents lieux occupés en
Belgique nous ont demandéé de parler en leur nom.

L’UDEP est un mouvement né en juin 2004, organisé pour et par les
sans-papiers.

Il a pris son essor en réaction, l’année dernière, aux arrestations dans les
centres d’accueil, de candidats réfugiés déboutés, toujours en procédure
devant le Conseil d’Etat et dont la plupart résidaient en Belgique depuis
plusieurs années.

Dans un premier temps, c’est à l’église Saint-Boniface que les sans-papiers
sont allés se réfugier, toutes nationalités confondues, et c’est là qu’une
conscience politique a germé dans la population des sans-papiers par le
constat qu’en Belgique, il n’y avait plus d’autres moyens pour attirer
l’attention des politiques sur notre détresse que d’occuper une église.

Cette occupation de Saint-Boniface a été suivie par une trentaine d’autres
en 2006 :

 le 31 mars, occupation d’un local paroissial de l’église
Sainte-Croix à Ixelles
 le 1er avril occupation de la Basilique Saint-Christophe à
Charleroi
 Le 2, occupation de l’église du Sacré-Cœur à Etterbeek ;
 Le 3, occupation de l’église Sainte Elizabeth à Mons ;
 Le 7, occupation de l’ancien local de la fondation Gueux à
proximité de la maison communale de Saint-Gilles
 Le 9, occupation de l’église Saint-Joseph de Namur ;
 Le 10, occupation de l’église Saint Joseph de la Louvière ;
 Le 12, refuge et protection de sans papiers dans l’église Saint
Antonius De Padoue de Gand ;
 Le 13, occupation de l’église de la ville d’Erezée dans la
province du Luxembourg ;
 Le 14, occupation de la maison de la laïcité de Namur, de la
maison de l’évêché et de la mosquée albanaise de Namur ;
 Le 17, occupation de la chapelle Saint Lambert de Verviers ;
 Le 18, occupation de l’entrée de l’association CIRE à Ixelles ;
 Le 20, occupation de l’église de Thuin ;
 Le 21, occupation de l’église Notre Dame des Lumières de Glain (à
Liège) ;
 Le 24, occupation de l’église Saint Curé d’Ars à Forest ;
 Le 24 aussi, début de la grève de la faim des demandeurs d’asile
du Petit Château en protestation contre la reprise des arrestations dans
les centres ;
 Le 25, occupation de l’église Immaculée à Anderlecht ;
 Le 27, occupation de l’église saint Barthélemy à Chatelineau ;
 Le 2 mai, occupation de l’église du Blocry à Louvain-La-Neuve ;
 Le 2 mai également, occupation de la maison de la laïcité à
Bruxelles tout près du Parlement fédéral ;
 Le 5, occupation d’une église de Courtrai ;
 Le 6, occupation de l’Ulg ;
 Le 8, occupation de l’église de Marche en Famenne ;
 Le 11, occupation de l’église sainte Suzanne à Schaerbeek par des
femmes et des enfants ;
 Le 11 également, occupation de l’église Saint-Martin à Arlon ;
 Le 12 mai, occupation de l’Espace Citoyen, local dépendant du
CPAS de Marchienne au Pont ;
 L’église d’Anvers est également occupée ;
 Au sein du centre d’acceuil pour réfugiés de Broechem, une grève
de la faim a été entamée par des dizaines de résidents ;
 A Ecaussines, une occupation a débuté ;
 A Nonceveux aussi. ;
 A l’Université Libre de Bruxelles, des illégaux ont été
accueillis par les autorités.

Dans toutes les villes nous avons été impressionnés par l’accueil et le
soutien que nous avons reçu de la population belge, des paroissiens mais
aussi des visiteurs qui sont venus vers nous et se sont mobilisés pour
organiser des réunions de soutien de manière à mettre en place une
formidable solidarité.

Qui sommes nous ? Qui sont les sans papiers ?

Nous sommes des milliers de personnes, venus des quatre coins du monde, à
vivre en Belgique souvent depuis plusieurs années. Nous vivons avec vous,
parmi vous. Rien ne nous distingue si ce n’est que nous sommes sans papiers.

Nous sommes des hommes, des femmes, des enfants semblables à n’importe
quelle autre personne. Notre situation de sans papiers n’est pas inscrite
sur nos fronts …

Vous nous rencontrez chaque jour sans le savoir.

Votre voisin dans la rue que vous saluez de la main ou auquel vous adressez
un sourire au passage est peut-être un sans papiers.

L’enfant, petit camarde de classe du vôtre, qui peut-être est déjà venu chez
vous à l’occasion d’une fête d’anniversaire, est peut-être lui aussi un
sans papiers.

La jeune femme qui fait du repassage, garde vos enfants et fait le ménage ;
le boulanger, le boucher, le cuisinier, le plongeur, qui ne sortent jamais
de l’arrière salle où ils travaillent ; le plafonneur, le maçon, le
jardinier, l’électricien qui travaillent durement chaque jour pour des
salaires de misère … sont peut-être eux aussi sans papiers…

Parmi nous, nombreux étaient déjà diplômés lorsqu’ils sont arrivés en
Belgique : des enseignants, des ingénieurs - en agronomie en informatique,
etc… Nous avons même des ingénieurs en nucléaire, ce qui est rare en
Belgique.

D’autres ont effectué des études ou une formation en Belgique (dans le
domaine médical, social, dans le domaine de la construction, du transport
routier, etc…)
Mais toutes ces compétences sont perdues parce que lorsque l’on est sans
papiers, on n’a pas le droit de travailler légalement.

Nous n’avons pas quitté notre pays avec légèreté, par simple goût du voyage
ou de l’aventure. Quitter son pays, ses points de repères, sa famille, ses
amis, son travail, ses habitudes n’est pas facile. Ce sont des événements
indépendants de notre volonté qui nous ont poussé à faire cela : la guerre,
le chaos, la dictature, la répression et la peur, la nécessité de trouver du
travail ailleurs pour survivre, vivre une vie normale, permettre à nos
enfants d’aller à l’école …

Nous vivons ici en Belgique dans une immense détresse, mais en même temps
avec une énorme motivation :

Une immense détresse parce que chaque jour qui passe, nous le vivons avec la
peur au ventre :

 la peur de l’expulsion, la peur du lendemain, la culpabilité de
ne pouvoir garantir un avenir à nos enfants ;

 la peur d’être renvoyé dans notre pays où notre sécurité est en
danger, où l’avenir et celui de nos enfants est très incertain ;

 chaque jour est un jour de survie, où il faut chercher des petits
boulots, bien souvent travailler dur avec des salaires de misère, ne pas
savoir si l’on arrivera à manger demain ou à payer son loyer quand on a la
chance d’être locataire ;

 pour ceux qui ont réussi à trouver une certaine stabilité dans la
précarité par un emploi en noir, c’est la peur d’être arrêté, d’être expulsé
et de tout perdre ;

 Pour nous tous, c’est la peur de quitter un pays où nous avons
tissé des liens, où se trouvent à présent tous nos amis et nos centres
d’intérêts ;

 nous avons bien souvent des enfants nés ici qui ne connaissent
que la Belgique, qui ne parlent et n’écrivent que le français ou le
néerlandais, qui ne connaissent rien du pays de leurs parents, et qui
pensent être belges comme leurs petits camarades.

Nous vivons aussi en Belgique avec une énorme motivation parce que

 Nous voulons travailler, pas seulement pour ne pas être à charge
des pouvoirs publics mais surtout pour retrouver une dignité, une identité,
avoir un rôle d’acteur dans la société belge ;

 Nous voulons que nos enfants qui vont à l’école, qui étudient
comme les autres enfants puissent aussi avoir un diplôme et un avenir ;

 Nous sommes persuadés que nous avons beaucoup de choses à
apporter à la société belge à condition d’avoir les mêmes chances, les mêmes
droits que les autres citoyens.

Alors que le projet de loi déposé par le gouvernement fournit une vision
négative et péjorative de l’immigré (profiteur, malade, sans ressources,
sans idée, assisté, ...), nous sommes convaincus que les sans-papiers
doivent être vus comme des personnes disposant d’une réelle valeur ajoutée.

Nous apportons, par notre différence, un plus à la Belgique et nous
contribuons, qu’on le veuille ou non, à l’essor économique, culturel et
social de la Belgique.

Mais tout cela n’est possible qu’à la condition d’avoir des papiers, d’être
régularisés

Or, que se passe-t-il actuellement et que proposons nous ?

Nous avons tous des parcours différents, nombreux d’entre nous ont introduit
une procédure qui s’est avérée interminable : des procédures d’asile qui
prennent plus de quatre ans, des recours au Conseil d’Etat qui mettent entre
trois et sept ans pour aboutir à une décision, des demandes de
régularisation qui attendent un traitement depuis deux, trois, quatre ans à
l’Office des étrangers.
Durant des années d’attente et d’espoir, nous et nos enfants, avons tissé
des liens indissolubles avec la société belge.

Certains ont reçu un ordre de quitter le territoire, d’autres ont encore une
carte de séjour provisoire car ils sont toujours dans une procédure
quelconque, d’autres encore sont ce que l’Office des étrangers appelle des
clandestins purs parce qu’ils sont ici mais n’ont jamais osé introduire de
procédure, alors que beaucoup d’entre eux travaillent et ont une famille
établie en Belgique.
Pour nous, c’est pareil, nous sommes tous des sans papiers, nous vivons tous
dans la même détresse, la même incertitude quant à l’avenir.
C’est pour cela que nous insistons ici pour qu’aucune différence ne soit
faite entre les clandestins (c’est-à-dire ceux qui ne sont pas connus par
l’Office des Etrangers) et les autres sans-papiers.
Ces clandestins sont certainement les plus nombreux sur le territoire belge.
Ils forment la catégorie de sans-papiers la plus exploitée et la plus
fragile.
Tout projet de régularisation doit donc les prendre en compte en tout
premier lieu.

Or, lorsque nous allons voir un avocat ou un service juridique pour être
conseillés dans les démarches à suivre, tous nous disent la même chose : le
seul article de loi en droit belge qui ouvre une voie à la régularisation,
c’est l’article 9 alinéa 3 de la loi du 15 décembre 80, mais le problème est
qu’il ne définit aucun critère permettant de savoir qui peut être régularisé
et qui ne peut pas l’être, et que les décisions sont arbitraires.
Combien de fois avons-nous été témoins de personnes qui se trouvaient dans
des situations semblables et qui pourtant ont reçu des réponses radicalement
différentes à leur demande de régularisation.

Quelle serait la réaction des citoyens belges s’ils étaient confrontés au
même type d’arbitraire dans des domaines du droit qui les concernent ?

Nous posons le constat que c’est la loi qui laisse clairement la décision de
régulariser à la totale discrétion du Ministre. La situation d’insjustice
quotidiennement pratiquée est donc consacrée par la loi. Il faut donc
modifier la loi pour faire cesser cet arbitraire générateur d’injustice.

Nous avons pris conscience que c’était une situation sans fin, que ce que
nous vivions aujourd’hui, d’autres sans papiers l’avaient vécu dans le passé
et d’autres allaient le vivre dans le futur. Nous avons compris que, pour
sortir de l’impasse, pour accéder à une dignité pour nous mêmes et pour les
autres dans l’avenir, il fallait une solution structurelle : un ajout dans
la loi de critères clairs et permanents de régularisation, et l’instauration
d’une procédure correcte avec une commission devant laquelle les personnes
peuvent venir se défendre oralement.

Nous avons donc rédigé une proposition de loi qui rencontre ces
préoccupations.

Elle prévoit 5 critères de régularisation et une commission calquée sur
celle de la loi du 22 décembre 1999.

Le premier critère est basé sur la longueur de la procédure d’asile en ce
compris celle au Conseil d’Etat : nous trouvons légitime qu’une personne qui
a attendu trois ans dans la procédure soit régularisée. Parce que trois ans
c’est très long : la personne s’est intégrée, a développé des projets de vie
en Belgique, ses enfants vont à l’école. Ces personnes ne sont pas
responsables de la longueur des procédures belges. On ne peut pas lui
reprocher d’avoir passé trois ans à espérer les papiers en Belgique, puis
lui dire après tout ce temps : c’est négatif, les voies de recours sont
terminées, vous devez quitter le pays. Ce n’est pas humain.

Le deuxième critère est basé sur l’impossibilité de retourner dans le pays
d’origine. Cette impossibilité peut résulter d’une impossibilité
administrative (soit que le pays refuse de délivrer un laisser passer, soit
qu’il refuse de reconnaître la nationalité à son ressortissant). Cette
impossibilité de retour peut aussi résulter d’une situation de conflit dans
le pays ou d’une situation de crainte individuelle vécue par la personne qui
n’a pu obtenir le statut de réfugié parce que son cas n’entre pas dans les
critères de la convention de Genève. La protection subsidiaire que le
Ministre Dewael entend mettre en œuvre par son projet ne couvrira que les
situations du futur. Il y a actuellement de nombreuses personnes en Belgique
qui ont déjà reçu un ordre de quitter le territoire et qui ont des raisons
légitimes d’affirmer ne pas pouvoir retourner dans leur pays, pour des
raisons indépendantes de leur volonté.

Le troisième critère de régularisation est la maladie grave lorsque le
traitement n’est pas accessible, soit que les soins n’existent pas dans le
pays, soit qu’ils ne sont pas acheminés de manière régulière, soit qu’ils
sont hors de prix et non couverts par la sécurité sociale. Notre troisième
critère concerne également les personnes handicapées, lorsque ce handicap
cause une incapacité de travail et que la personne ne dispose d’aucune
couverture sociale dans son pays d’origine lui permettant de survivre.

Le quatrième critère que nous proposons concerne les personnes qui ont des
attaches sociales durables en Belgique ou qui se trouvent en situation
humanitaire. Ces attaches sociales durables peuvent résulter d’une présence
longue en Belgique (Il nous semble que 5 années de présence en Belgique
permettent de présumer l’existence de ces attaches sociales) ; ou d’une
procédure administrative longue de trois ans (autre que celle visée dans
notre critère 1) : par exemple, une procédure de regroupement familial qui a
duré trois ans. Le fait d’avoir de la famille en Belgique également est un
exemple d’attaches sociales durables.

Notre cinquième critère concerne les personnes qui ont un projet socio
économique en Belgique. De nombreux sans papiers ont exprimé le souhait
d’être perçus autrement que sous l’angle humanitaire car ils sont désireux
de travailler, bien souvent travaillent déjà en noir depuis plusieurs années
et ont la possibilité de travailler légalement soit sous contrat de travail,
soit comme travailleur indépendant parce qu’ils ont des qualifications
professionnelles qui le leur permettrait.

Nous souhaitons également que les demandes de régularisation soient traitées
par une commission indépendante composée de trois membres à l’image de la
commission des régularisation mise sur pied par la loi du 22 décembre 1999,
qui pourrait d’ailleurs être investie d’une nouvelle compétence à notre
égard.

Nous avons trop souffert de la procédure actuelle dont le traitement des
demandes se fait par :
 un fonctionnaire de l’Office des étrangers qui n’a aucun contact
personnel avec nous, et avec lequel nous ne pouvons jamais entrer en contact
autrement que par courrier ;
 qui traite des situations humaines sur base de dossiers écrits,
comme si nous n’étions que des numéros ;
 et qui met des années avant de rendre une décision tout à fait
arbitraire.

Les principes contenus dans notre proposition de loi ont finalement été
repris par un nombre important de députés et nous nous en réjouissons.

Nombreux sont ceux qui ont compris la légitimité de nos revendications parmi
la population belge qui très souvent s’émeut d’apprendre que telle ou telle
personne, telle ou telle famille est expulsée alors qu’elle séjournait en
Belgique avec des attaches sociales très fortes ou après avoir attendu trop
longtemps l’issue d’une procédure.

Tout récemment, le Ministre de l’Intérieur s’est enfin décidé à préciser
oralement les critères auxquels son administration se référait pour
régulariser ou non la situation administrative des sans-papiers. On pensait
sincèrement qu’au terme du Conseil des Ministres, une décision aurait été
prise pour améliorer la clarté des critères et chercher réellement une
solution à la situation actuelle des sans papiers.

Au lieu de cela, on assiste à des critères inchangés et même pire, qui
semblent durcis :

Inchangés sont les deux premiers critères :
1. la demande d’asile déraisonnablement longue
2. les personnes atteintes d’une maladie grave ou d’un handicap
physique

Le troisième critère est celui des circonstances humanitaires. Il est
présenté de manière extrêmement restrictive parce que les exemples donnés
représentent des cas extrêmement rares. Les exemples cités par le Ministre
sont le parent d’enfant belge ou la personne sourde et muette qui aurait
appris le langage des signes en néerlandais ...

Premièrement, nous constatons que ces critères ne répondent absolument pas à
la situation de l’immense majorité des sans-papiers.

Deuxièmement, nous connaissons des exemples de personnes qui répondaient à
ces critères et qui n’ont pas été régularisés.

On en déduit, outre que ces critères ne rencontrent pas la réalité des
sans-papiers, la pratique de l’Office des Etrangers reste arbitraire par
rapport à l’application de ces critères.

Ceci nous amène à revenir sur l’idée que ces critères doivent être précisés
dans la loi et tenir réellement compte de la situation de tous les
sans-papiers, comme le propose la loi UDEP.

Les soutiens dans la société ont commencé par les citoyens belges, avec
l’église Saint-Boniface. Ils nous ont écoutés puis se sont organisés pour
nous soutenir de manière à mettre en place cette formidable solidarité qui a
permis à notre mouvement de se renforcer, de se faire entendre et d’être
relayé par les médias.

Ce soutien des citoyens belges, nous l’avons retrouvé dans les différentes
églises où nous nous trouvons, que ce soit en à Bruxelles, en Flandre ou en
Wallonie : Partout la même écoute, la même compréhension, partout la même
mobilisation pour nous soutenir.

En Flandre, les sans papiers ont eu un accueil incroyable.

Par exemple, à Gand, dans l’église où nous avons été nombreux à être
accueillis, la mobilisation est formidable. Des belges viennent avec leurs
enfants, ils partagent nos repas, parlent avec nous.

Une famille est venue, ils nous ont expliqué qu’avant ils votaient Vlaams
Belang mais que ce qui se passe les a fait réfléchir et qu’ils ne veulent
pas revenir à la Belgique de la seconde guerre mondiale.

Nous avons le soutien d’une quarantaine d’écoles : tous les trois jours, des
écoliers viennent nous rendre visite avec leurs instituteurs.
Nous avons le soutien d’une vingtaine d’associations.

Deux manifestations importantes ont eu lieu en Flandre : une à Anvers en
février et une récente à Gand en mai, qui ont réuni chacune d’elle plus de
5.000 personnes.

A Bruxelles, les occupations se déroulent également avec une mobilisation
importante de la population environnante.

Le 25 février 2006, nous avons mobilisé plus de 10.000 personnes pour
soutenir les revendications de l’UDEP.

Les sans-papiers sont accueillis par une des universités les plus
importantes de Belgique : à savoir l’Université Libre de Bruxelles, ainsi
que dans quatre églises : à Etterbeek, à Schaerbeek, à Forest et à
Anderlecht.
De plus, la maison de la laicité, à deux pas du Parlement, nous a ouvert ses
portes.
Enfin, le CIRE est aussi occupé par des sans-papiers.

Beaucoup sont émus de la situation des grèvistes de la faim du Petit Château
qui en sont aujourd’hui à leur 37ème jour.

Des artistes se mobilisent. Des assemblées de voisin se créent autour de
chaque lieu d’occupation et marquent leur solidarité avec la lutte des
sans-papiers.

En Wallonie, nous avons également des échos très positifs des occupations :

Ce qui est frappant en Wallonie est le nombre important d’églises et autres
lieux symboliques qui ont ouvert leurs portes aux sans-papiers. D’Arlon à
Tubize en passant par Verviers, Ecaussines et Namur.

Si chacune de ces occupations est rendue possible, c’est grâce aux
nombreuses personnes qui les soutiennent.

Ainsi, à Erezée, petit village de 2.500 personnes, plus de 1.000 personnes
ont déjà signé une pétition en faveur des sans-papiers, petition qui circule
toujours et qui n’a pas terminé de réunir toutes les signatures.

A Namur, toutes les tendances religieuses et philosophiques ont accueilli
les sans-papiers : mosquées, églises et maison de la laicité.

Du côté de l’église catholique de Belgique, le soutien a été très important.
Tout d’abord le simple fait pour les curés d’accepter que nous occupions
leur église.
En Flandre, l’accueil des Eglises était telles qu’elles ne voulaient pas que
l’on parle d’occupation mais bien de protection : « leur église n’est pas
occupée par des sans papiers » mais plutôt « leur église offre la protection
aux sans papiers ».
Sur le plan symbolique, cette position est très importante pour nous.
Après les prêtres, les autres personnalités religieuses ont pris le relais.
Le mouvement a reçu la bénédiction de l’évêque d’Anvers Monseigneur Van den
Berghe, et du Cardinal Daneels.
L’abbé Léonard nous a également soutenu en mettant à notre disposition deux
pièces de l’évêché.
Maintenant c’est le représentant du Vatican en Belgique qui nous soutient
officiellement.

Un nombre important d’associations nous ont apporté leur soutien.

Les syndicats aussi en acceptant l’affiliation des sans papiers et en
prenant position clairement sur la nécessité de régulariser les sans-papiers
avec des critères précis et permanents, dans l’esprit notamment de la
proposition de loi UDEP.

Diverses personnalités politiques, tant francophones et flamandes, tant du
niveau fédéral que communautaire, régional et local, sont venus nous
rencontrer dans les lieux d’occupations.

Pourquoi devez vous régulariser par une loi ?

Les occupants et leurs nombreux soutiens revendiquent tous la même chose, à
savoir établir des critères clairs et permanents pour la régularisation des
sans-papiers.

Ces soutiens, de nombreux citoyens belges ou étrangers en situation
régulière (et bientôt électeurs pour les élections communales d’octobre
prochain), les voisins, habitants et commerçants, ont démontré que la
population belge pouvait exprimer autre chose que ce qu’on lui fait souvent
dire.

A défaut d’écouter les sans-papiers qui ne représentent certes rien pour le
moment au niveau électoral, le gouvernement gagnerait donc à répondre à ce
large front de soutien aux sans-papiers.

La régularisation des sans-papiers est profitable à l’Etat, car elle lui
permettrait d’encaisser enfin les impôts sur le travail au noir que des
dizaines de milliers de sans-papiers effectuent dans des conditions parfois
inhumaines, et casser dans le même temps leur « compétitivité » forcée, qui
ne profite qu’au petit patronat. C’est d’ailleurs tout le sens du soutien
des syndicats à ce mouvement.

La régularisation est aussi gage de paix sociale, car elle évite de créer
une nouvelle catégorie d’exclus dans la société.

La régularisation est souhaitable et inéluctable.

Laisser le choix des critères de régularisation au pouvoir discrétionnaire
du ministre est totalement anti-démocratique. Par contre une régularisation
sur base de critères clairs et permanents pour tout sans-papiers est signe
de justice, de solidarité, d’humanisme et démocratie.

En refusant d’établir une bonne fois pour toutes des critères clairs et
permanents pour la régularisation des sans-papiers, le gouvernement et les
parlementaires envoient un signal confirmant les thèses de l’extrême droite.

D’un autre côté, pour tromper les très nombreux Belges, qui soutiennent les
sans-papiers, le gouvernement définit oralement des critères qui n’ont pas
force de loi et qui ne répondent absolument pas aux revendications des
10.000 personnes dans la rue le 25 février dernier, ni à celles des
occupants d’églises et autres lieux.
Ces critères ne concernent en effet qu’une infime minorité de sans-papiers,
et en tous cas aucun de ceux qui se retrouvent dans les églises, les centres
laïcs et autres lieux et qui sont soutenus par un très large front allant
même jusqu’aux universités.

Le gouvernement et le Parlement doivent donc choisir les valeurs
Soit la solidarité, l’humanisme, la démocratie, et la justice, et dans ce
cas le parlement vote une loi établissant des critères clairs et permanents
pour la régularisation des sans-papiers,
Soit la peur de l’autre, l’exploitation économique hypocrite des
sans-papiers, et la crainte d’affronter l’extrême droite et ses thèses, et
alors le gouvernement et le Parlement persistent dans leur voie du refus de
discuter d’une telle loi.

Pour toutes ces raisons, nous, les sans-papiers, demandons :

1. l’adoption de critères clairs et permanents de régularisation consignés
dans une loi, tels que définis plus haut ;
2. La mise en place d’une commission indépendante et permanente de
régularisation ;
3. Une procédure de régularisation respectueuse des droits de la défense.

Les sans-papiers suivent de très près les travaux parlementaires. Ils sont
déterminés et leurs porte-parole sont présents ici dans la salle.

Ceux-ci me chargent d’ailleurs de vous dire qu’à défaut d’apporter urgemment
une réponse favorable aux problèmes des sans-papiers, la majorité d’entre
eux sont déterminés à rentrer dans une grève de la faim généralisée.

Devront être tenu responsables de cette situation ceux qui s’opposent aux
mesures permettant de mettre fin à la précarité et la clandestinité des
sans-papiers.

J’espère que les sans-papiers ne devront pas en arriver là et qu’une
réaction parlementaire aura lieu.

Mesdames, Messieurs, les parlementaires sachez que le pouvoir législatif
n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’améliorer le sort de ceux qui en
sont dépourvus et nul ne peux nier que les sans papiers sont dépourvus des
droits fondamentaux et de la reconnaissance administrative. Je vous
remercie


ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers

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Messages

  • Aux citoyens de miser leur dernière carte pour assurer la régularisation des
    sans-papiers

    Bruxelles 30 mai 2006

    Dans toute l’histoire de la Belgique, jamais auparavant, un mouvement de
    lutte pour les droits des immigrants "sans-papiers" n’avait réussi un tel
    exploit : mettre en échec l’arbitraire et l’absurde de la politique barbare
    utilisé contre les sans-papiers.

    Aujourd hui, ce mouvement est en pleine apogée. Avec pour revendication " le
    réel souhait de régulariser 100 à 150.000 personnes" par des critères
    économiques et politiques, son pouvoir de mobilisation arrivera bientôt à
    réaliser encore une chose jamais vue dans ce pays : un énorme rapport de
    force au niveau national avec une 40aine de points d’occupation dans toute
    la Belgique(églises, mosquées, centres laïques, sièges des partis
    politiques, ONG (Cire, etc.), Universités (ULB, Liège), Centres ouverts
    FEDASIL (Petit Château, Broechem). Et ce, à Bruxelles, en Flandre comme en
    Wallonie.

    Ce mouvement est composé de l’ensemble des immigrés "sans-papiers".
    Ces derniers qualifiés d’après leur ordre d’arrivée sur le territoire et
    leur situation administrative comme ; Demandeurs d’asile, article 9.3, ont
    recours au conseil d’état, à la commission permanente, déboutés de la
    procédure, clandestine, etc. Par la même, le mouvement a réussi à dépasser
    la faiblesse toujours reprochée aux sans-papiers disant que "qu’ils sont
    toujours divisés, entre communautés, religions, etc"
    Cet état de fait a complètement disparu depuis longtemps car à présent la
    grande mayorite des sans-papiers de tous les horizons, de toutes les
    croyances et des toutes les couleurs se sont réunis autour de l’UDEP pour
    donner le coup de grâce aux méthodes BARBARES de la politique d’immigration
    Belge et reussir à obtenir leurs papiers.

    Au niveau international, l’UDEP en tant que mouvement Belge des
    sans-papiers, a pu se réunir avec des associations similaires en Europe. A
    l’issue de ces réunions, une coordination internationale des sans-papiers
    s’est formée et il fut conclu d’organiser pour la première fois au niveau
    européen la premiere Manifestation le Samedi 17 juin. Les organisations
    signataires dans cette décision sont l’UDEP pour la Belgique, la CNSP
    (Coordination Nationale des Sans-Papiers en France) et ATRAIE (mouvement des
    sans-papiers en Espagne).

    Autre constat positif à énoncer.

    Le mouvement a réussi a accomplir de larges avancées depuis sa naissance. On
    ne va pas toutes les énumerées ici et juste citer les plus importantes. Mais
    pour bien comprendre son origine, il nous est nécessaire de revenir un peu
    en arrière, quand le Ministre de l’Intérieur Patrick Dewaele a décidé de
    régulariser 130 personnes ayant trouvé asile au sein de l’église
    St.-Boniface après 5 mois d’occupation et 3 semaines de grève de la faim.

    Selon lui, la loi Belge doit régulariser au cas par cas, de manière
    individuelle, d’après des critères humanitaires. Alors, comment a-t-il pu
    régulariser toutes ces personnes en une seule fois et en même temps laisser
    des milliers d’autres dans la clandestinité ? Voilà le premier message fort
    contradictoire envoyé aux sans-papiers de l’église St.-Boniface par le
    Ministre. Sans-papiers ayant un actif pourtant totalement opossé. Exemple :
    un homme vivant en Belgique depuis 12 ans et un autre depuis 6 mois se
    voient régulariser le même jour et dans les mêmes conditions ???

    Le Ministre voulait-il un peu de temps pour souffler ? Calmer le mouvement ?
    Mais il ne s’agit pas d’un jeu Monsieur le Ministre, ni d’un caprice
    passager et le résultat de votre action n’a finalement fait que mettre du
    feu sur l’huile et susciter la création d’un énorme mouvement de masse, avec
    des actions sur l’ensemble du territoire de la Belgique.
    Les "sans-papiers", que son administration et son pouvoir discrétionnaire
    ont façonnés, se sont d’un coup réveillés pour réclamer leurs droits, eux
    aussi, aux papiers."

    "La procédure d’asile est la coupable. On va la changer et tout ira mieux !"

    On veut vraiment nous faire croire une telle absurdité !.

    Le Ministre de l’Intérieur a déposé un projet de loi pour tenter de sortir
    de l’impasse dans laquelle son administration et sa loi inhumaine envoient
    chaque jour des milliers de personnes à la clandestinité. L’ensemble du
    Gouvernement via le Conseil de Ministres fédéraux l’a approuvé. Ce projet
    est aujourd’hui en discussion à la Chambre des Représentants et en
    commission de l’intérieur. Pour certains, ce débat est important et mérite
    d’être suivi et nourrit au niveau parlementaire. Mais comment peut-on
    espérer, si l’ensemble des partis politiques au pouvoir (PS, MR, SPA et VLD)
     via leurs Conseil des Ministres- a déjà approuver le projet du Ministre
    Dewaele, qu’au sein de la Chambre des Représentants les choses soient
    différentes. C’est quand même les mêmes partis qui sont représentés et leurs
    positions ne changeront pas d’une commission à l’autre.

    Dans ce débat, on remarque quand même quelques semblants de négociations
    politiques ou plutôt "de la poudre jetée aux yeux pour calmer l’opposition".
    Dans ces négociations, le Ministre répond aux demandes de régularisation, et
    affirme oralement qu’il énoncera les critères qu’IL considère comme bons
    pour juger de la régularisation de telle ou telle personne. Et pour les
    parlementaires, pourtant plus en faveur de la régularisation, de dirent que
    s’IL accouche d’une circulaire ministérielle pour régulariser quelque-uns
    des sans-papiers, on peut considérer que le travail est réussi.

    Peut-être, mais seulement le LEUR alors !!
    Nous, ça doit nous motiver à taper le clou, encore plus fort !

    Nous croyons que ce qui est discuté dans les couloirs du Parlement fédéral
    mènera juste à une issue de négociation pour calmer le mouvement et arrêter
    les occupations. Le Gouvernement alors qu’ il crée des plans et des projets
    pour rétablir la chaine productive et la main d’oeuvre (Pacte des
    générations, Plan Marchal en Wallonie, etc.) n’a pas considéré l’apport
    économique et politique qui pourrait amener à la régularisation de milliers
    de personnes. Il continue à se voiler la face et à s’obstiner dans une
    vision de la réalité où les sans-papiers n’ont pas droit au débat.

    On pense que l’issue du débat à la Chambre, dans le meilleur des cas,
    devrait permettre la régularisation de quelques milliers de sans-papiers,
    dans une vision Humanitaire de la loi, du type "demandeurs d’asile en
    attente et longues procédures". Ce qui équivaut à RIEN par rapport a
    l’ensemble des personnes vivants en Belgique en tant que sans-papiers.

    Dans cette logique, caractéristique de la politique belge, on va encore
    donner une solution partielle à un problème de fond, sans aucune solution
    structurelle, sans aucune définition de critères claires et encore moins
    sans la création d’une commission permanente de
    régularisation, pour les défenseurs des droits de l’homme, les acteurs
    associatifs, politiques, les militants et membres du mouvement d’opposition
    la période que nous vivons aujourd hui est critique car le débat
    parlementaire ne pressage rien de positif et le projet du Ministre ne fera
    que renforcer et réaffirmer la discrimination envers les immigrés et
    étrangers, encouragent ainsi les actes racistes tels que nous avons pu voir
    ces derniers jours.

    Alors que les sans-papiers ont pris conscience de leurs droits et de la
    manière de les conquérir, la population belge suit et soutient ceux qui sont
    passés à l’action : des assemblées de voisins solidaires se sont crées un
    peu partout, des collectifs et comités se sont formés pour encadrer les
    occupations et les manifestations de soutien. Un élan de solidarité énorme
    se dévellope un peu partout dans le pays.

    Du côté des ONG et des associations humanitaires, le soutien reste ponctuel
    et pas toujours bien ciblé. Ces structures ont aussi leurs "positions
    politiques" qui marquent une division claire entre le mouvement et
    l’associatif.

    Dans ces associations, on trouve les syndicats belges. On peut compter sur
    le soutien important de ces défenseurs du droit des travailleurs. Les
    avancées faites par ces associations sont considérables. Depuis 9 mois, leur
    position évolue positivement et se ponctue par des actes symboliques et
    humanistes : syndicalisation "symbolique" des travailleurs sans-papiers,
    soutien logistique dans les actions du mouvement. Des réunions ont pu être
    organisées avec les portes-paroles des sans-papiers pour essayer de
    réfléchir ensemble à une solution.
    Malheureusement ces syndicats sont aussi membres des plateformes crées par
    les ONG et les associations humanitaires, leur vision à long terme est dès
    lors conditionnée par les projets à l’intérieur des ces ONG ( Cire, Fam,
    etc. ). L’indépendance de leurs décisions est limité concernant les
    sans-papiers et le réel soutien politique dont le mouvement a besoin ne
    vient pas.

    Un soutien URGENT est demandé par les sans-papiers aujourd hui ; un soutien
    concret et palpable, des mobilisations citoyennes et travailleurs pour
    sortir victorieux de ce combat.

    On salue encore la solidarité symbolique et humanitaire des syndicats mais
    les besoins sont plus urgents maintenant, l’enjeu est politique et la
    demande est claire : on a besoin de la mobilisation de tous pour eviter la
    répétition de drames déjà connus, on a besoin que les syndicats se
    mobilisent à l’intérieur des centrales concernées par la réalité des
    sans-papiers (centrales du bâtiment, du nettoyage, etc.) C’est avec cette
    solidarité-là, dans la rue, qu’on parviendra à faire bouger le Gouvernement.

    Pour le mouvement, aujourd’hui, la situation est déterminante ! Dans un mois
    et demi, le sort des milliers de personnes qui se battent pour leurs droits
    sera en partie décidé. Le Parlement fermera ces portes et tout le monde
    partira en vacances.
    Nous pensons que sans une pression importante de tous les acteurs
    aujourd’hui engagés dans la lutte pour la régularisation, l’issue sera
    critique et les décisions que les sans-papiers prendront ne pourront plus se
    faire dans le climat de dialogue connu jusqu’ici.

    Le texte que nous ecrivons cette fois est plus un appel qu’une analyse, un
    appel aux citoyens belges, un appel aux syndicats, aux travailleurs et
    frères de classe, au monde associatif à la population belge pour se
    mobiliser contre l’intolérance, contre la haine de l’autre. Les personnes
    qui font que tous les jours les occupations et les mobilisations soient une
    réussite réalisée dans une stratégie de visibilité en ont réellement besoin.

    Le moment est arrivé, la responsabilité et l’issu de cette lutte dépend de
    chacun de nous. Il n’y a pas de formule magique pour arriver tous ensemble à
    vaincre ; la seule solution sera l’unité dans la rue le 17 juin prochain et
    les actions dans les jours et semaines à venir.

    Oscar pour la CRER

    • Bravo ! Vous êtes un exemple pour beaucoup de pays et notament pour la France.. Ici nous luttons pour notre ami et collègue Sara Camara et nous sommes extrêmement inquiet de la suite que l’administration voudra bien donner à la demande de régularisation. A ce jour, rien, malgré une forte mobilisation de tous les collègues pour Sara, l’administration ne montre aucun signe, si ce n’est de l’indifférence face à la situation humiliante dans laquelle se retrouve Sara Camara.

      Nous avons besoin d’un maximun de soutien pour faire bouger (comme vous) l’administration et notamment Monsieur le Préfet, qui posséde le pouvoir de faire régulariser Sara Camara. Merci de votre aide en signant la pétition sur le site http://soutien-sara.camara.over-blog.com/.

      Voici la lettre qui accompagne la pétition :

      A l’attention de Monsieur Jean-François Cordet
      Préfet de la Seine-Saint-Denis,

      Voilà maintenant plus de 120 jours que notre ami et collègue Sara Camara est volontairement exclu et précarisé par l’administration française !
      Il n’a plus le droit de travailler alors que le poste qu’il occupait depuis plus de 13 ans à la Conciergerie de Paris, en tant qu’agent chargé de l’entretien du monument, l’attend !
      Quel crime a-t-il commis pour mériter cette punition ? Il a eu l’honnêteté de révéler lui-même auprès de vos services la vérité sur sa situation. Il a fuit la misère de son pays (le Mali) il y a plus de 15 ans pour essayer de vivre et faire vivre sa famille de façon digne, avec un espoir de vie meilleure. Quand il a eu l’opportunité de travailler pour le Ministère de la Culture, il a fourni les papiers de son oncle (qui porte les mêmes noms et prénoms que lui) pour saisir cette chance.
      Depuis, il a largement démontré qu’il était quelqu’un de sérieux, 13 années sans le moindre problème ! Il s’est parfaitement intégré et il fait l’unanimité autour de lui. Et au moment où il a le courage d’essayer de sortir de la spirale de l’immigration clandestine, vous vous montrez impitoyable avec lui ! Vous l’avez condamné sans le juger malgré l’énorme élan de solidarité que sa situation a généré. Vous opposez le silence et l’indifférence à toutes les demandes que vous ont adressé ses collègues et ses amis.
      Vous répondez invariablement la même chose à toutes les interventions d’hommes politiques sensibilisés par ce dossier : « il y a eu usurpation d’identité, il n’y aura donc pas de régularisation "mais tout le monde le sait qu’il y a eu usurpation d’identité il y a plus de 13 ans" puisque c’est Sara Camara lui-même qui l’a divulgué !!!
      Nous étions à l’Assemblée Nationale au moment de la discussion concernant le nouveau projet de loi immigration, avec Sara Camara, le jour où Julien Dray a évoqué dans l’hémicycle son histoire devant le Ministre d’état, Nicolas Sarkozy. Ce même jour, le ministre de l’intérieur a affirmé « que les critères humanitaires et sociaux devaient être pris en compte dans le traitement des dossiers de demande de régularisation ».
      Si tel était le cas, Sara Camara devrait déjà être régularisé et il aurait déjà dû retrouver son travail. Alors pourquoi n’est-ce pas le cas ? Pourquoi les droits élémentaires des êtres humains sont-ils ainsi bafoués ?
      En agissant ainsi, vous faites le jeu des filières clandestines et des marchands de sommeil en incitant les gens à rester cachés dans l’irrégularité !
      Sara aime la France, il l’a prouvé depuis toutes ces années, en ayant fait le choix d’y venir pour travailler. Il aime la France et ne veut pas la quitter !
      Pour toutes ces raisons nous, signataires de la présente pétition, vous demandons de bien vouloir régulariser Sara Camara et de mettre fin à cette situation ubuesque et humiliante qui ne fait pas la gloire de notre pays, connu dans le monde comme étant le pays des Droits de l’Homme.
      Merci d’avance, Monsieur le Préfet, pour ce geste d’humanité.

      Vous pouvez signer la pétition en cliquant sur le lien
      N’hésitez pas à la diffuser autour de vous ! Merci de votre soutien...
      http://soutien-sara.camara.over-blog.com/

      Comité de soutien Sara Camara