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"Benoît Hamon doit choisir son camp"
par Liêm Hoang Ngoc, Olivier Spinelli, Roger Tropéano
Publie le samedi 4 février 2017 par Liêm Hoang Ngoc, Olivier Spinelli, Roger Tropéano - Open-Publishing7 commentaires
Liêm Hoang Ngoc, Olivier Spinelli, Roger Tropéano, proches de Jean-Luc Mélenchon et membres de l’Espace politique de la France insoumise, lancent un appel au candidat du PS.
Pris en tenaille entre un programme très à gauche qui le rapproche de Jean-Luc Mélenchon et les attentes plus droitières d’une partie du PS tentée de soutenir Emmanuel Macron, le vainqueur de la primaire à gauche Benoît Hamon va devoir préciser son positionnement. Liêm Hoang Ngoc, Olivier Spinelli, Roger Tropéano, proches de Jean-Luc Mélenchon et membres de l’Espace politique de la France insoumise et du collectif national de la Nouvelle gauche socialiste, l’appelle à choisir sa gauche. Tribune.
"Anciens "frondeurs" (l’un d’entre nous ayant été membre de la direction nationale du courant animé par Benoît Hamon), nous avons quitté il y a peu le PS pour faire émerger avec Jean-Luc Mélenchon un mouvement inédit, la France insoumise, qui a vocation à s’élargir. Nous nous félicitons du résultat de la primaire socialiste. Les participants à cette désignation ont clairement sanctionné les choix opérés par le gouvernement au cours de ce quinquennat.
Nombre des thèmes de campagne de Benoît Hamon, que nous avons inspirés, sont les bienvenus. D’autres, cédant à la "mode" ambiante, sont plus discutables. Ainsi, la proposition d’un revenu base n’est en aucun cas révolutionnaire. Elle repose sur l’hypothèse erronée de la fin du travail et se limite à revendiquer une miette universelle, inférieure au seuil de pauvreté, alors même que le coût de la revalorisation des minima sociaux au niveau du seuil de pauvreté est dix fois moindre. Elle consacre le renoncement à réorienter l’économie vers un plein-emploi assortis de droits sociaux étendus. Plus généralement, le discours du candidat du PS reste flou sur des questions essentielles.
Notre première interrogation porte sur l’Europe. En 2012, les plus fidèles amis de Benoît Hamon, alors fraîchement nommé au gouvernement, avaient donné les gages nécessaires en ne votant pas contre la ratification du traité budgétaire à l’Assemblée nationale. Leur champion renégociera-t-il demain les textes européens organisant l’austérité budgétaire et les "réformes structurelles" du marché du travail ? En cas d’échec, préparera-t-il un véritable plan B, tant attendu par les Français depuis la victoire du "non" en 2005, lui qui s’était gardé de participer à cette campagne référendaire ?
Notre deuxième interrogation porte sur le traitement de l’urgence sociale. Le PS revalorisera-t-il les minima sociaux au niveau de seuil de pauvreté (1.000 euros), bien au-delà de son revenu de base ? Portera-t-il le salaire minimum à 1.700 euros brut (1.309 euros nets) ? Mettra-t-il en chantier le retour de la retraite à 60 ans et réduira-t-il la durée de cotisation à quarante annuités ?
Les réponses à ces questions dépendent, à l’évidence, des forces avec lesquelles le candidat investi entend travailler. La recomposition du paysage politique a commencé. Elle bouscule d’ores et déjà les équilibres internes dans tous les partis traditionnels. Hamon proposera-t-il de marier la carpe et le lapin en s’appuyant sur des députés ayant fait l’apologie du virage libéral de ce quinquennat ? Ira-t-il au bout de sa "fronde" en les écartant résolument de l’attelage censé nous faire gagner ?
Le vainqueur de la primaire socialiste doit clairement poser un acte et choisir entre eux et nous. A défaut, l’impression prévaudrait à nouveau que le PS nous refait le "coup du Bourget", en menant avec Hamon une nouvelle campagne de gauche, pour appliquer ensuite une toute autre politique. La confiance en un parti d’Epinay à l’agonie serait alors définitivement consommée.
Benoît, la balle est dans ton camp. C’est maintenant à toi de choisir."
Messages
1. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 4 février 2017, 15:21, par Jeanne Vareck
Bonjour,
Bravo tout simplement pour votre loyauté. Merci de comprendre que la FI et JLMelenchon ne pourront travailler avec celles et ceux au PS qui ont soutenu et participe à la politique Hollande.
Nous voulons un vrai rassemblement de gauche. Nous demandons à B Hamon de respecter ses engagements avec fermeté. Nous exigeons qu’il respecte les citoyennes et citoyens qui ont voté pour cela, et les partenaires de gauche qu’il a invité à le rejoindre.
2. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 4 février 2017, 16:12
Quel intérêt à vouloir se retrouver avec ceux qui ont participé à la mascarade de la motion de censure "de gauche" à la loi travail (dont l’échec était sinon souhaité, prévisible) ?
Gilles
1. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 4 février 2017, 16:38
""Mettra-t-il en chantier le retour de la retraite à 60 ans et réduira-t-il la durée de cotisation à quarante annuités ?""
bref que du vieux ! on peut mettre en chantier des années et des années !! alors c ’est pas "enchantier" c ’est tout de suite !!
et 40 annuités,c ’est enteriner et accepter le recul de la loi fillon pour les fonctionnaires !! c ’est 37,5 ans qu’il nous faut !!
!! faire du fillon sans fillon,bravo "camarades" !!
et 60 ans c ’est trop !!
bref votre programme,c ’est juste égratigner un petit peu le capital.
pas de quoi choisir votre camp
3. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 4 février 2017, 18:01
oui alliance mais sur quoi ? refaire encore l’union de la gauche sur des compromis tres au rabais pour gagner et au final faire une politique contre les travailleurs, jospin et co ça vous suffit pas !!
essayons de penser moins élections, c ’est anxiogéne ;-)
4. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 4 février 2017, 18:09
Oui, il doit choisir son camp. Mais comme tout le reste du PS, il est prétentieux et égocentrique, il pense donc que c’est aux autres de choisir son camp ; le sien.
5. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 5 février 2017, 12:40
C’est fait, depuis longtemps : il est au PS, il a été ministre de Hollande. Le PS, auquel il appartient, qui a fait pire que la droite dans l’attaque contre le droit du travail, qui a accepté (n’a pas abrogé) les contre-réformes de la droite (retraites, par exemple), etc etc etc.
Une route longue et difficile, c’est toujours mieux qu’une impasse.
6. "Benoît Hamon doit choisir son camp", 5 février 2017, 18:45, par Gilbert Duroux
Pour l’instant Benoît Hamon s’est fait adouber par Cazeneuve, le continuateur de la politique de Valls, et se voit sommer de défendre le bilan du gouvernement. On ne sait pas assez que le PS a déjà délivré ses investitures à la députation, le 8 décembre dernier, bien avant la primaire (on n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas M. Cambadélis ?) Et que Benoît Hamon n’a aucunement l’intention remettre en cause ces investitures. À la différence de Fillon, qui a pris le contrôle de son parti, Hamon est minoritaire au PS.
Hamon ne peut donc qu’aller dans la même direction que Hollande en jouant sur l’ambiguïté. Sa main tendue à Mélenchon et à Jadot, c’est du même niveau que "mon ennemi c’est la finance". C’est du flan. Comment voulez-vous qu’il fasse une autre politique avec comme députés Valls, El Khomri, Le Roux, et toute la clique des socio-libéraux ?