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Berlusconi : les magistrats sont mentalement perturbés

Publie le vendredi 5 septembre 2003 par Open-Publishing

Berlusconi estime que les magistrats italiens sont "mentalement perturbés"

Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a déclenché une nouvelle controverse avec la justice de son pays, en estimant que les magistrats qui poursuivent des hommes politiques sont "mentalement perturbés" et qu’ils appartiennent même à une espèce différente de l’Italien moyen.

Dans un entretien à l’hebdomadaire conservateur britannique The Spectator, il explique ainsi son rejet du communisme et de la dictature : "Si je vivais dans un pays où il n’y aurait pas de jour désigné pour les élections, je deviendrais un révolutionnaire, voire un terroriste. Car j’aime trop la liberté."

Il réserve ses commentaires les plus véhéments aux magistrats italiens qu’il accuse depuis longtemps d’arrières pensées politiques à son égard. En réponse à une question sur les accusations de liens avec la mafia concernant l’ancien chef du gouvernement Giulio Andreotti, M. Berlusconi croit que les juges sont tout simplement "fous".

"Pour faire ce boulot, il faut être mentalement dérangé, vous devez avoir des désordres psychiques". "S’ils font ce boulot c’est parce qu’ils sont anthropologiquement différents ! C’est la raison pour laquelle j’ai entrepris de tout réformer."

Ces déclarations ont aussitôt valu des réactions outragées des magistrats et de l’opposition. Au point où Paolo Bonaiuti, porte-parole de Silvio Berlusconi a expliqué que des questions de langue, ainsi que de "la couleur journalistique" avaient altéré les déclarations du chef du gouvernement. Par la suite, le ministre de la justice Roberto Castelli a indiqué que M. Berlusconi faisait allusion à un cas unique et pas à l’ensemble de la magistrature qui jouit, selon lui, de la confiance du gouvernement.

The Spectator précise que l’entretien a été réalisé par deux de ses journalistes conviés dans la luxueuse villa sarde du milliardaire italien. Ils ont eu droit à une interview de trois heures, ainsi qu’à une visite de la demeure, notamment un amphithéâtre peuplé de 4.000 cactus de 400 espèces venant de sept pays.

L’entretien, qui couvre les grands sujets d’actualité du moment, porte aussi sur le projet de Constitution européenne. M. Berlusconi souligne que l’Italie souhaite que soient mentionnées les racines chrétiennes du vieux continent mais il "ne pense pas que ce sera possible."

Quant à l’Irak, il pense que Saddam Hussein a détruit ou vendu ses armes de destruction massive. Le bilan de l’invasion de l’Irak lui semble positif car ce pays peut devenir un modèle pour la région. Il cite un chef d’Etat qu’il ne nomme pas - et qui s’avère être le Libyen Moammar Kadhafi, selon son porte-parole - qui lui aurait dit récemment : "Je ferai tout ce que les Américains veulent car j’ai vu ce qui s’est passé en Irak et j’ai peur." ROME (AP)