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Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche
Publie le lundi 24 janvier 2011 par Open-Publishing9 commentaires
Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal, avec 7,2% des voix, alors que le candidat PS soutenu par le « Bloc de gauche » essuie un revers historique
Article AC pour http://solidarite-internationale-pc...
Ce dimanche 23 janvier, près de 10 millions d’électeurs portugais étaient appelés à élire le président de la République en pleine crise capitaliste et alors que le pays est soumis par le gouvernement socialiste à une cure d’hyper-austérité soutenue par le président de droite sortant Cavaco Silva et dictée par l’Union européenne de José Manuel Barroso.
Contrairement à ce que les médias portugais tendaient à faire croire ce dimanche soir, le grand gagnant du scrutin n’est pas le candidat de la droite, le président sortant Anibal Cavaco Silva.
C’est l’abstention qui sort vainqueur de ce scrutin avec un chiffre record de 53%. Du jamais vu depuis les premières élections consécutives au rétablissement de la démocratie en 1976.
Le consensus Parti social-démocrate (PSD/droite)-Parti Socialiste (PS/centre-gauche) autour du plan d’austérité, soutenu au-delà des joutes verbales par les deux autres chouchous médiatiques que sont la CSD (droite nationaliste) et le Bloc de gauche (gauche pseudo radicale), a achevé de discréditer l’ensemble de la classe politique auprès de la masse des électeurs portugais, subissant de plein fouet les conséquences de la rigueur.
Dans ce désaveu général, certes, le candidat du Parti social-démocrate Anibal Cavaco Silva brigue donc un second mandat, avec 53% des suffrages exprimés. Mais avec un aussi faible taux de participation, le leader charismatique du parti de José Manuel Barroso ne sera le président que d’1 portugais sur 4.
Effrayés devant les conséquences que pouvait engendrer le dégoût général des portugais envers leur classe politique, les médias avaient créé leurs propres candidats de diversion. Parmi eux se distinguait Fernando Nobre intronisé « troisième homme » officiel.
Le troisième homme officiel : l’opportuniste Fernando Nobre, de MSF à la droite, du PS au Bloc de gauche...
Le consensuel responsable portugais de Médecins sans frontières,régulièrement placé parmi les personnalités politiques des portugais, est aussi un remarquable opportuniste politique, exprimant ses sympathies ces dernières années tantôt pour le PSD, tantôt pour le PS (soutien au candidat du PS Soares aux présidentielles de 2006)... tantôt pour le Bloc de Gauche (candidature Bloc de gauche aux européennes de 2009).
Au final, Nobre a su canaliser dans une impasse les voix (14% au final) d’une partie non-négligeable des portugais dégoûtés de la vie politique traditionnelle, sans voir que ce dernier était à la fois l’incarnation et l’instrument de cette classe politique déclinante.
A gauche, le scrutin est riche d’enseignements quant au duel qui opposait le candidat soutenu par les « Pères la rigueur » socialistes et le « Bloc de gauche » soi-disant de gauche alternative, Manuel Alegre, et le candidat présenté par le Parti communiste Francisco Lopes.
Fiasco historique pour la candidature socialiste soutenue par le Bloc de gauche avec moins de 20% des voix
La direction du Parti socialiste avait tenté de créer la confusion en présentant le « socialiste dissident » Manuel Alegre, qui avait créé la sensation en devançant en 2006 le candidat officiel et dirigeant historique du PS Mario Soares.
Mettant en évidence à cette occasion sa vocation de voiture-balai de la social-démocratie, le « Bloc de gauche » (coalition de gauche radicale anti-communiste composée d’éléments trotskistes, maoistes, communistes liquidateurs, socialistes etc.) a apporté son soutien au candidat présenté par le Parti socialiste.
Pourfendeur en paroles du plan d’austérité du Parti socialiste, le Bloc de gauche rejoint, au moment des actes, la maison-mère socialiste.
Mais la ficelle était trop grosse. Le fiasco est historique puisque Manuel Alegre, le candidat de la « gauche unie », avec 19,7%%, ne parvient même pas à dépasser la barre symbolique des 20%.
A titre de comparaison, en 2006, le socialiste Manuel Alegre avait obtenu seul sans investiture 20,74% des voix, tandis que le candidat du PS Mario Soares obtenait 14,31% et le candidat du Bloc de Gauche Francisco Louça 5,34%.
Le résultat du candidat communiste, avec 7,2%, confirme les bons scores précédents et contraste avec l’effondrement de la « gauche unie »
Seul face à la propagande médiatique sur le déclin du communisme portugais, seul face au rouleau-compresseur de la « gauche unie » PS/Bloc de Gauche, mais fort des derniers scores excellents et en progression obtenus par le PCP et qui démentent la thèse du déclin (8,64% aux présidentielles de 2006 ; 7,86% aux législatives de 2008 ; 10,64% aux européennes de 2009), le candidat présenté par le Parti communiste portugais, Francisco Lopes, réalise un score encourageant, dépassant les 7%, avec 7,2% exactement.
Certes en recul par rapport au score historique de Jeronimo de Sousa en 2006, il convient de rappeler que le score de Lopes dépasse celui réalisé par Abreu aux élections de 2001 (5,16%) et, fait remarquable, il égale presque celui du premier candidat communiste aux présidentielles. En 1976, Octavio Pato avait réalisé 7,59% des voix.
Le candidat communiste réalise ses meilleurs scores dans les bastions historiques du communisme portugais, en particulier dans l’Alentejo où Fransisco Lopes s’empare de la seconde place dans le district de Beja (26,44%), dépasse la barre des 20% dans le district d’Evora (21,67%) et réalise encore un excellent score dans le district de la capitale, Setubal (18,14%).
Le candidat du PCP a déclaré à l’issue du scrutin que : « les centaines de milliers de voix portées sur cette candidature signifient des centaines de milliers de voix qui aujourd’hui se lèvent pour dire que cela suffit, pour exiger le changement, une nouvelle politique, un avenir meilleur (…) Comptez sur notre conviction, notre détermination, notre projet, notre confiance dans les travailleurs, dans le peuple et dans le Pays. Nous avons déjà rendez-vous demain et dans les tous les jours qui suivent dans la lutte qui continue et va s’intensifier pour triompher du déclin national et des injustices sociales, pour construire un avenir pour le Portugal, une société plus juste ».
Au Portugal comme en Grèce, le choix des candidatures présentées par le Parti communiste, sans aucune ambiguïté, paye !
La performance du candidat communiste au Portugal prouve qu’une candidature présentée par le Parti communiste, dans une conception juste du rapport de subordination des des élections par rapport aux luttes, face à la « gauche unie » composée des sociaux-libéraux Parti socialiste et des pseudo-radicaux du « Bloc de gauche » peut faire mieux que résister !
Messages
1. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 11:23, par Tonton Roland
7,2%, un bon score ? A ce tarif-là, à 2%, il sera merveilleux !!!
1. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 11:40, par Pierre Robes
Evidemment que 7,2% au Portugal, comme 11 ou 12% en Grèce, ce sont de bons résultats ! L’article en explique précisément les raisons.
En Europe, là où les PC ont conservé une ligne et une organisation de classe et de masse, ils existent toujours dans le paysage, voire progressent et recueillent un soutien populaire de plus en plus conséquent (en Grèce par exemple). Partout où le choix inverse a été fait, regardez les résultats : 3% pour Robert Hue en 2002, MG Buffet en 2007 ... En Grèce et au Portugal, nos camarades ont été confrontés à des décennies de clandestinité et de dictature - qui les a empêché d’être des partis de masse dans les années 60 et 70, comme en France ou en Italie.
Pourtant, ces partis sont toujours là, présents et actifs pour leur peuple, alors qu’en France et en Italie, que sont devenus nos grands partis communistes ...
Après la "gauche plurielle", aujourd’hui, courir derrière un Mélenchon ici (qui est donné à peine à 4-5%, malgré une présence médiatique de tous les instants), pour la direction du PCF, par crainte de s’afficher comme communiste ... quant au destin funeste du PCI, les rédacteurs de ce site - et nombre de lecteurs - en savent bien mieux l’histoire ...
2. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 16:42, par Archie
Amusant.
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Le candidat PC fait 3 fois moins que celui soutenu par le Bloc de Gauche (Gauche radicale et EXG) mais c’est un succès.
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Les séquelles du stalinisme sont encore bien vivantes.
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Hélas.
2. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 17:22, par Revol34
Quand je lis que "l’abstention sort vainqueur de ce scrutin avec 53 %" ca me fait bondir !
ce pourcentage est loin d’être une victoire, c’est une défaite.
le résultat d’un travail de la droite et s’il y a bien une victoire c’est celle du pouvoir en place.
Manipulation qui consiste à écœurer les gens pour favoriser l’abstention, le B.A.BA
Méditons car en 2012 Sarko pourrait aussi miser la dessus
1. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 17:25
c’est écrit où que c’est une "victoire" ????
2. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 25 janvier 2011, 19:18, par Revol34
"C’est l’abstention qui sort vainqueur de ce scrutin avec un chiffre record de 53%."
3. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 17:44, par vériane
Le candidat soutenu par le bloc ,Alegre ,est une sorte de Mélenchon du Portugal, je ne sais si le bloc a eu raison mais les vociférations staliniennes sont une fois de plus consternantes d’hypocrisie ......pour des gens qui vont en France soutenir...... Mélenchon.
Pour ceux qui sont un peu curieux voir le site de Imprécor
4. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 24 janvier 2011, 23:38
Si j’ai bien compris,
- le PCP fait un résultat honorable, selon certaines interprétations (car 7,2% de 43% < 3%)
- le Portugal n’est pas la France, ni l’inverse, car ni leurs histoires, ni leurs sociologies, ni leurs situations politiques ne sont les mêmes
- tel ou tel groupe politique a d’un pays A entretiennent des relations avec tel ou tel groupe politique b d’un pays B, sans nécessairement tout partager et sans que cela annihile les différences locales.
- cela permet-il d’imputer à a les fourvoiements supposés de b ?
Décidément, on n’arrête pas de progresser
Jean-François
5. Bon résultat pour le candidat communiste au Portugal (7,2%), effondrement du candidat PS soutenu par le Bloc de gauche, 25 janvier 2011, 10:51, par jean-marie Défossé
On parle beaucoup trop de ces élections portugaises qui sont , comme beaucoup d’élections en Europe , en Afrique et en Amérique du Sud , une fanfaronnade de plus , destinée à détourner l’opinion publique européenne ( africaine et aussi sud-américaine) des malversations politico-financières se déroulant en coulisse et n’ayant pour seul but que de renforcer la puissance financière de la vieille aristocratie européenne , en obligeant les peuples à se serrer la ceinture sous le couvert d’une grave crise économique. Hier en Grèce , aujourd’hui au Portugal ...etc...avec la complicité de la Banque Centrale Européenne , et..... l’argent de tous les contribuables européens , africains et sud-américains .
Grattez un peu comme moi ce qui s’est réellement passé hier pour la Grèce et notez en plus au passage la liste des dirigeants aux origines "TRES PROLETAIRES" de la Banque du Portugal , qui appellent les peuples européens à contribuer à renflouer des caisses "laissées vides" :
Gouverneur : Carlos da Silva Costa
Sous-gouverneur José Agostinho Martins de Matos
Vice-gouverneur Pedro Miguel Seabra de Duarte Neves
Présid.Commission des comptes Emilio Rui Vilar da Veiga Peixoto
Membre Commission des comptes Rui Nunes da Conceiçao
Membre ancien gouverneur José Lopes da Silva
Membre // // Antonio José Fernandes de Sousa
Membre comité exécutif Marques Almerindo da Silva
Membre // // Alberto Manuel Sarmento Soares Azevedo
Membre // // pour les Açores Roberto de Sousa Rocha Amaral
Responsable service comptabilité José Pedro da Silva Ferreira
Responsable départem. statistiques Joao de Matos Cadete
Chef des Marchés et Gestion Réserve Rui Manuel Carvalho Franco Rodrigues
Pour terminer , si les peuples européens en particulier , veulent continuer : et à se faire flouer , et à faire l’autruche au nom d’une paix tronquée s’apparentant de plus plus à du "pétainisme collaborateur" , libre à eux...mais les générations futures apprécieront à sa juste valeur !