Bordeaux : Entre 700 et 1.000 de manifestants

Entre 700, selon la police, et 2.000 chercheurs, selon les organisateurs, ont manifesté mardi après-midi à Bordeaux. Deux urnes avaient au préalable été installées sur les marches de la faculté de Bordeaux II, place de la Victoire, pour recevoir les démissions écrites des directeurs de laboratoire, et les soutiens des personnels des labos.

Soixante-seize directeurs de laboratoire et chefs d’équipes de recherche sur 130 que compte l’agglomération sont venus annoncer leur démission en donnant publiquement leur nom, leur fonction et le nom de leur laboratoire. Pour la plupart, les votes de leur conseil de laboratoire s’étaient prononcés pour ces démissions.

En plus de ceux qui ont fait le déplacement, d’autres ont démissionné par e-mail et d’autres encore étaient à la manifestation à Paris ou à l’étranger. C’est donc une très grande majorité des responsables de recherche régionaux qui ont donné leur démission. "Je pense que le gouvernement avait sous-estimé notre mécontentement et notre mobilisation", a affirmé Thierry Letellier, un des porte-parole du collectif Sauvons la recherche.

Des couronnes mortuaires avec la mention "à notre recherche regrettée" avaient été déposées aux pieds d’un panneau sur lequel était inscrite "Je ne marchande pas, je veux construire l’avenir du pays", paraphrasant les propos du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin dans "Libération" de mardi.

Pour Thierry Letellier, "ce mouvement est un cri d’alarme. Ce n’est pas un mouvement pré-électoral. La recherche française va dans le mur. Si le gouvernement ne fait rien et joue le pourrissement du conflit, il se trompe. Les chercheurs sont réellement déterminés". BORDEAUX (AP)