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Budget : projet "équilibré" pour l’UMP, "injuste" pour la gauche

Publie le mercredi 22 septembre 2004 par Open-Publishing

Le projet de budget 2005 présenté mercredi en conseil des ministres par Nicolas Sarkozy est "équilibré", selon l’UMP, "insuffisant", pour l’UDF, et "injuste", pour la gauche.

"J’estime que c’est un budget juste, équilibré entre les entreprises et la famille", a déclaré l’UMP Pierre Méhaignerie. "Globalement, on peut dire que ce budget, par rapport à l’an dernier, est un budget de confiance dans la mesure où il réduit le déficit."

Il a cependant ajouté qu’il devait y avoir un débat sur le relèvement de 50% du plafond des dépenses ouvrant droit à une réduction d’impôt pour les emplois à domicile.

"Mais ce n’est pas avec ce point que l’on peut qualifier un budget", a-t-il lancé en réponse aux critiques de l’opposition.

"C’est le meilleur budget que l’on pouvait faire pour cette année", a dit Marc Laffineur, l’un des porte-parole du groupe UMP dans les débats budgétaires.

"Quand on augmente la prime pour l’emploi et qu’on augmente le smic, on ne peut pas dire que c’est un budget pour les favorisés. C’est un budget qui est tourné vers la consommation et aussi vers l’emploi."

Il a cependant jugé "psychologiquement difficile" la suppression du prêt à taux zéro et son remplacement par un crédit d’impôt. "Le prêt à taux zéro a montré toute son efficacité. Psychologiquement, le supprimer est difficile", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Mieux vaut donc l’adapter que le supprimer ou, s’il est aboli, il serait souhaitable de le remplacer par un dispositif aussi simple et efficace pour l’accès à la propriété des couches populaires", a-t-il ajouté.

"C’est un budget juste, cohérent et efficace", a affirmé l’UMP Hervé Mariton. "Il démontre que la majorité tient le cap, qu’elle a commencé d’améliorer la situation financière de la France et qu’elle peut alors engager les mesures nécessaires à préparer l’avenir."

Le groupe UDF, lui, a une nouvelle fois exprimé ses réserves. "Les déficits publics sont insuffisamment réduits et les mesures proposées sont socialement déséquilibrées", a déclaré Charles de Courson.

"Le diagnostic que nous portons, c’est que la réduction des déficits publics est insuffisante et obtenue largement par des moyens artificiels et que les différentes mesures ne sont pas socialement équilibrées", a ajouté le député centriste.

"BEURRER LA TARTINE DES RICHES"

"Nous visons trois choses : la suppression du prêt à taux zéro, qui est une vraie erreur, la revalorisation de 50% du plafond de déduction des emplois familiaux, qui nous paraît tout à fait excessive, et, dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le problème des pensions de réversion, le décret actuel étant une véritable injustice sociale", a-t-il expliqué.

"C’est au regard de ces trois points que le groupe UDF prendra sa position sur le vote du budget de l’Etat et sur le vote du budget de la Sécurité sociale", a-t-il averti.

La gauche, elle, a vivement dénoncé le projet de budget dans son ensemble.

"C’est un budget qui prive une très grande majorité des Français des fruits de la croissance et va avantager de manière tout à fait scandaleuse un tout petit nombre de familles", a déclaré Didier Migaud, porte-parole du groupe socialiste dans les débats budgétaires.

Pour l’ancien rapporteur général de la commission des Finances du Palais-Bourbon, la mesure "la plus caricaturale et la plus scandaleuse" est la nouvelle réduction d’impôt pour les emplois à domicile.

"C’est comme si l’Etat donnait l’équivalent de la nouvelle Renault, la Logan (7.500 euros), à quelques milliers de familles qui vraiment n’en ont pas besoin", a-t-il dit.

Soulignant que le relèvement de la prime pour l’emploi allait se traduire par "quelques euros de plus par mois" pour ses bénéficiaires, il a estimé "qu’il y a vraiment deux poids, deux mesures".

"Je pense que c’est un budget qui n’est pas adapté à la situation. C’est vraiment un budget profondément injuste", a-t-il conclu.

Le président du groupe communiste et républicain (PCR), Alain Bocquet, a jugé le texte "injuste et stérile". "Ce projet de budget exige toujours plus d’efforts de la part du plus grand nombre, réserve ses libéralités à l’actionnariat boursier et aux contribuables les plus nantis et étrangle les dépenses publiques pour satisfaire au corset du pacte de stabilité et aux exigences de la Banque centrale européenne", affirme-t-il dans un communiqué.

Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, ajoute-t-il, "a les yeux de Chimène pour les milieux d’affaires et les hauts revenus". (Reuters)

http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=topNews&localeKey=fr_FR&storyID=6305960