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Caravansérail poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge

Publie le mercredi 8 mars 2017 par le Rouge-gorge - Open-Publishing
6 commentaires

Caravansérail

Calligraphie de bienvenue

Pistaches, amandes douces ou bien amères, olives

Chambre, draps, eau de rose, lumière tamisée

Salle commune, âtre, braise, rires dans un coin

Le vieil homme qu’on écoute par plaisir, lueur des bougies

Les légendes enfantées par la bourrasque

La lampe tempête, les génies de la glace et l’étoile de neige

Les informations des marchands datant de plusieurs mois

L’ocre alcool des doigts que compte les psalmodies

Sablier des propos qui égrène le temps

Jeux de dés sur les années tranche d’arbre table

Passion des tabourets trois pattes en équilibre, instables

Une épeire tisse une cathédrale de rêves

Garde-manger si vide de l’hiver des absences

Photos du bon voisin qui nous montre ses enfants

Charme discret de notre jeune hôtesse

Ça s’est passé hier.

Aujourd’hui, les congères vont être déblayées

Electricité rebranchée, le téléphone idem

Radios et tévés ont repris du service

Le relais médiatique déjà est réparé :

« Nous vivons le temps de la communication ! »

Fabrice Selingant

Portfolio

Messages

  • Merci, Fabrice, pour la chaleur de ce tableau évocateur d’un autre monde. En le lisant j’ai pensé à l’ambiance particulière du beau film palmé Winter sleep

    En remerciement :

    La calligraphie sur la neige

    Ce matin

    Des pattes d’un merle

    ça s’est passé cet hiver devant ma porte, tant de présence ténue , dans notre ultra moderne solitude

    • Voici, la reine de cœur qui est première à lire et commenter (toujours aussi favorablement) ce texte très ancien par son écriture et que j’ai dédié (ailleurs) ainsi :

      Je vous envoie à toi Claire (pour ta compréhension du décalage temporel mais aussi pour plusieurs de tes textes notamment Babel, ses jours qui rallongent, son amour de Manset et des épeires), à toi Rémy (pour ton magnifique texte : Vers l’amont, décidément, vers l’amont !), à toi Écrire (pour tes merveilleux intermèdes Calypso), à toi Sobac (pour tes hic et toutes tes brèves sien bienvenues), à toi Périscope (pour ton billet d’humeur et tes pantoums), à 411 (pour cet extrait de ton roman à sa force poétique), à toi Catrine (pour ses paysages qui n’en sont pas), à toi Essim Kelig (pour l’ensemble de tes textes, si emplis de doigté, à ton ouverture d’esprit), à toi Zeio (pour le texte un feu et pour les créations visuelles) et surtout à toi Chrys la belle liseuse (pour ton sens de lecture et toutes les lignes si pures).

      Ce texte quoiqu’ancien dans son écriture, il me semble qu’il ne prend pas une ride.

      A vous tous, Claire, Rémy, Écrire, Sobac, Périscope, 411, Catrine, Essim, Zeio, Chrys .

      Puis en post scriptum :

      Bien entendu, je double le texte d’une image en faux nez, qui guidera pour le début du texte du moins les lecteurs vers un contresens et il me permet une police de caractères adaptée. Fraternellement à Claire.

      Le résultat est pour le moins inattendu : quelques remarques (aucune agressive) puis un silence sur tout le site de plus de douze heures trente avant une reprise timide... que se passe-t-il, premier moment d’une attitude courtoise et respectueuse ? A voir dans le temps...

      Fraternellement.

      Fabrice le Rouge-gorge

    • Cette incitation à la réconciliation prouve bien que ni l’adverbe accolé à ta signature ni la farandole choisie en fond de ton poème L’eau de source ne sont en rien usurpés.
      C’est même à mon humble avis une sorte de marque de fabrique, comme je le dis depuis le début, qui confère une unité à ton œuvre, et sa singularité.

    • La Farandole est un flash-mob grec, pour une danse dans la rue de milliers de gens, avec caméra embarquée dans une voiture pour filmer la multitude, et je ne peux m’empêcher de penser aux enfants supposés des amis du Péloponnèse , de Corynthe, des amitiés tissées, qui sont peut-être là, fortuitement, dans cette danse fraternelle. Je ne peux me contraindre à oublier la si belle Vassiliki, son visage si fin, si souriant et sa chevelure travaillée.

      Serais-je le Douanier Rousseau d’une poésie contemporaine ? Cela serait un retour à mes sources et à l’engagement naïf : "Mesdames, le poème d’amour est mâle nécessaire !" Éditions Époque 1985.

      Oui, qui, pas que !

      Merci, Reine de cœur.

      Fraternellement.

      Fabrice le Rouge-gorge

      Caravansérail

      Calligraphie de bienvenue

      Pistaches, amandes douces ou bien amères, olives

      Chambre, draps, eau de rose, lumière tamisée

      Salle commune, âtre, braise, rires dans un coin

      Le vieil homme qu’on écoute par plaisir, lueur des bougies

      Les légendes enfantées par la bourrasque

      La lampe tempête, les génies de la glace et l’étoile de neige

      Les informations des marchands datant de plusieurs mois

      L’ocre alcool des doigts qui compte les psalmodies

      Sablier des propos qui égrène le temps

      Jeux de dés sur les années tranche d’arbre table

      Passion des tabourets trois pattes en équilibre, instables

      Une épeire tisse une cathédrale de rêves

      Garde-manger si vide de l’hiver des absences

      Photos du bon voisin qui nous montre ses enfants

      Charme discret de notre jeune hôtesse

      Ça s’est passé hier.

      Aujourd’hui, les congères vont être déblayées
      Electricité rebranchée, le téléphone idem
      Radios et tévés ont repris du service
      Le relais médiatique déjà est réparé :

      « Nous vivons le temps de la communication ! »

      Fabrice Selingant

    • Le Douanier Rousseau, un homme inspiré, émancipé de la tutelle d’un art officiel ;)

    • Je parle par habitude “d’engagement naïf” mais avec les années, je deviens de plus en plus certain, qu’il s’agit d’un état d’âme, d’une défense face à l’immonde, d’une position de survie psychique, pouvoir se regarder dans le miroir m’apparaît essentiel.

      Fraternellement.
      Fabrice le Rouge-gorge