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Ce n’est pas en s’isolant qu’on fera élire des députés communistes

par Christian Torrent Section du Parisis PCF (Val d’Oise)

Publie le mercredi 23 novembre 2016 par Christian Torrent Section du Parisis PCF (Val d’Oise) - Open-Publishing
1 commentaire

Signez cette pétition : Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017 ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article151154


J’ai participé à une réunion pour discuter des décisions de la conférence nationale, cette réunion m’a rappelé de mauvais souvenirs, car elle a été pour moi un affrontement entre anti Mélenchon(très majoritaires) et partisans d’une candidature de Jean Luc Mélenchon et non une discussion politique entre camarades. J’y ai vu un Mélenchon bashing, mêlant les insinuations, les calomnies et le mensonges volontaires ou par ignorance.

Je n’ai pas vu chez les adversaires de la candidature Mélenchon de projet politique cohérent pour les élections présidentielles, j’ y ai vu en gros 3 options :

 On présente un candidat pour faire pression sur JLM et on le retire éventuellement pour… appeler à voter Mélenchon. Je pense que cette position contribuerait encore plus à affaiblir notre parti car elle serait incomprise par nos sympathisants, nos électeurs, et même beaucoup de camarades. Pour beaucoup cela relèverait de la magouille politique, dans une société très marqué par le rejet des appareils politiques.

 On présente un candidat et on le maintient. Ce qui a une certaine cohérence politique. La possibilité de rassembler autour de ce candidat est quasi nulle. Un candidat communiste qui ferait le même score que Philippe Poutou ou Nathalie Artaud enlèverait de la crédibilité aux propositions de notre parti et ôterait des voix à JLM pour le plus grand plaisir de Valls, Hollande et consorts.

 Peut importe qu’on présente un candidat, l’important c’est les législatives.

Outre qu’il me paraît illusoire que dans le contexte politique actuel et au regard des élections récentes, le parti puisse avoir un groupe politique(15 députés) a moins d’une modification du règlement intérieur de l’assemblée nationale( Ce qui a déjà été fait à 2 reprises pour nous permettre d’avoir un groupe), c’est oublier le caractère nodal des élections présidentielles dans les institutions, mais aussi dans l’imaginaire politique de la population .J’ entends et j’approuve la nécessité d’avoir le maximum d’élus nationaux comme force de proposition et portes paroles des luttes.

Mais ce n’est pas en s’isolant qu’on fera élire des députés communistes et des députés d’une gauche de combat (Il ne faut pas oublier, en plus, que dans la constitution de la 5eme république, le domaine de la loi est particulièrement restreint et le pouvoir réglementaire de l’exécutif particulièrement étendu en plus de ses possibilités de contrer le débat parlementaire comme le 49-3).

Il faut choisir entre la possibilité de soutenir un mouvement autour de JLM qui existe et qui se renforce, avec notre spécificité politique, avec le poids dans les discussions d’une des seules choses qui nous restent du temps de notre grandeur, c’est à dire la force militante et la capacité de réflexion et d’expertise des membres de notre parti et un repli sectaire, qui serait suicidaire pour notre parti à terme

Mélenchon reprend pour l’essentiel les propositions que nous avions élaborés ensemble en 2012 que ce soit du point de vue institutionnel, social ou économique et pour le reste je ne voit rien qui ne soit discutable (comme disait Marie Georges Buffet on va s’engueuler avec Jean Luc, et après !), mais pour discuter , il faut être présent dans le mouvement. A deux reprises en 1965 et en 1974 nous avons soutenu un candidat dont la finalité politique(exprimée ! ! !) était de faire la peau du PCF et dont le projet politique était pour le moins fort éloigné du notre ,dans les discussions pour les élections locales avec nos « alliés » socialistes nous devons faire des lourdes concessions, et nous ne pourrions pas soutenir Mélenchon ?

Je ne suis pas un fan absolu de Mélenchon et lors de sa déclaration de candidature, j’avais trouvé son attitude bonapartiste, mais le problème n’est plus la. Il y a dans 6 mois une élection ou pour la première fois depuis 40 ans, la gauche de combat peut prendre le pas sur la « gauche » de gestion. JLM a été présent dans toutes les luttes essentielles, contre la loi travail, contre la déchéance de nationalité, au coté des travailleurs réprimés. La candidature Mélenchon, c’est la possibilité de remobiliser à gauche des millions d’abstentionnistes perturbés par l’alternance de gouvernements de droite et de "gauche" pratiquant la même politique voire de rallier une partie de l’électorat populaire égaré au coté du FN.

C’est la possibilité de remettre la politique au sens noble du terme au centre du débat. Il est temps pour certains militants communistes de cesser cette attitude nombriliste , de ne pas regarder vers un passé ou nous avions plus de 20% des voix et une importance déterminante dans la vie politique française. Dans de nombreux endroits, nous sommes un parti de vieux et en tout cas dans ma section pas représentatif de la diversité de notre pays.

Notre parti a perdu au moins 80% de ses militants depuis 30 ans, il estime que collecter 60000 questionnaires pour 50000 adhérents est une grande victoire ! ! !

Il est nécessaire de reconstruire la gauche de combat, et la candidature JLM est un temps important de cette reconstruction ,elle peut se faire avec ou sans notre parti et d’ailleurs à terme avec ou sans JLM ,l’important est le mouvement et pas l’homme. Si elle devait se faire sans notre parti(comme Syriza ou Podemos)les conséquences pour lui seraient désastreuses Je ne croyais pas jusqu’a la semaine dernière que l’extrême droite puisse prendre le pouvoir dans notre pays, aujourd’hui je pense que c’est possible , et pas comme disait un camarade un fascisme light, mais un fascisme hard. Les pouvoirs du président de la république en France sont bien supérieurs à ceux du président des Etats Unis et il y a dans la constitution (Article16), les possibilités d’une évolution dictatoriale. Rassembler la vraie gauche autour de la candidature de JLM c’est dans le meilleur des cas constituer un pole de luttes, dans le pire constituer un pole de résistance

http://www.humanite.fr/ce-nest-pas-en-sisolant-quon-fera-elire-des-deputes-communistes-626630

Messages

  • Cher cammarade,
    Humblement, le texte que j’ai posté sur le site change.org "Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017".
    La joie et les larmes.
    La joie, toute simple, mes chers camarades de retrouver « mon parti » après 43 ans d’absence militante – par peur, lâcheté diront certains, d’être « fiché » par mes employeurs privés, le premier étant un grand groupe chimique américain- mais aussi une constance de fidélité, pendant ces années, ainsi qu’une cohérence entre mes paroles et mes actes telle que me la transmise mon père, à mon idéal.
    La joie de retrouver « ma famille » ; j’ai adhéré au MJCF à 15 ans et au parti à 17 ans, puis fus responsable propagande et CHD d’une section des Yvelines.Mon père, ouvrier et militant cégétiste chez RENAULT Billancourt, sans me forcer, m’a inculqué les valeurs de « l’homme communiste » ; homme droit et ouvert dans sa famille et dans sa société, et, à l’avant garde, avec d’autres « sensibilités » de gauche, pour défendre les intérêts de la classe ouvrière.Ces valeurs, mon père devait, lui même, en hériter génétiquement -mon grand-père étant décédé en 1932, alors que mon père avait 6 ans- ; en 1919, mon grand-père, jeune mineur de 24 ans, était déjà adhérent à la « Fédération nationale des travailleurs du sous sol, mineurs, miniers, ardoisiers » puis à la CGT "guesdiste".Je garde précieusement ses cartes fédérales de cette époque.
    La joie de retrouver un parti « refondé » par Marie George BUFFET.Un parti communiste du XXI ème siècle.
    Donc, « homme communiste », je suis, « homme communiste », je reste.
    Les larmes.
    Lors de ma première réunion de section, en Ille et Vilaine, ou je vis dorénavant, l’ordre du jour concernait la préparation du Conseil National du 5 Novembre : les 3 options en débat et la préparation des législatives 2017.
    Les larmes, donc, en entendant la curée envers le soutien à Jean luc MELENCHON ; « ancien socialiste », « ancien troskyste », « populiste »…
    Mes camarades, je venais de faire un retour en arrière de 43 ans, lorsque je militais, avec d’autres camarades, pour une « refondation » de notre parti et pour un « eurocommunisme », initiés par Waldeck Rochet, alors que la nouvelle direction, redevenue « orthodoxe » restait alignée sur Moscou, et, confortée par les résultats de Jacques DUCLOS en 1969 (plus de 21 % des voix), s’engageait timidement vers un programme commun de gouvernement.
    L’on sait quelle trahison catastrophique furent les années Mitterand pour le peuple de gauche, pour les masses populaires, pour notre idéal, pour notre parti.
    Cette trahison François HOLLANDE la cultive, oserai-je dire l’amplifie, par sa posture et sa politique dite sociale démocrate que mon grand-père aurait qualifiée de « sociale traitre » .
    Les années hollande resteront, à jamais, comme celles des pires régressions : sociale (la loi El Khomri), sociétale (le chômage, l’accroissement de la pauvreté, les migrants), politique (les affaires, la poursuite déguisée de la françafrique), et, celles du capital triomphant dans l’industrie et les media.
    Mais, il y a l’espoir :
    Nos jeunes camarades doivent s’imprégner de notre passé pour construire l’avenir : une posture « orthodoxe »-un candidat du parti coute que coute- nous renvoie aux candidatures de Georges Marchais (15 % des voix en 1981) et André Lajoinie (7 % des voix en 1988).
    Les écrits de Marx et Lénine ne doivent pas être des évangiles, des tables de la loi, mais peuvent être des « outils » pour notre analyse critique d’aujourd’hui ; dans le « Manifeste », K. Marx écrit au ch.IV « En un mot, les communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire contre l’ordre social et politique existant.Dans tous ces mouvements, ils mettent en avant la question de la propriété, quelque degré d’évolution qu’elle ait pu arriver, comme la question fondamentale du mouvement.Enfin les communistes travaillent partout à l’union et à l’entente des partis démocratiques de tous les pays ».
    De même, Lénine écrivait au sujet des compromis ; « La participation aux IIIe et IVe Doumas était un compromis, une abdication temporaire des revendications révolutionnaires. Mais c’était un compromis rigoureusement imposé, car le rapport des forces excluait pour nous, et cela pour un certain temps, l’action révolutionnaire des masses ; pour préparer cette action à longue échéance, il fallait savoir travailler aussi de l’intérieur de cette « écurie ». L’histoire a démontré que les bolcheviks avaient pleinement raison, en tant que parti, de poser ainsi la question. Il s’agit maintenant, non d’un compromis imposé, mais d’un compromis volontaire ».

    Enfin, tout « homme communiste », dans son acception patriotique, et en mémoire à ses ainés, se doit de faire barrage à la renaissance de la « bête immonde » incarnée par Marine LE PEN.
    Il est encore temps de réparer nos deux principales erreurs passées :
     ne pas avoir, après la dynamique du FRONT de GAUCHE en 2012, poursuivi notre réflexion commune sur un réel « programme commun de gouvernement » signé, échéancé et chiffré.
     ne pas avoir combattu le FN point par point sur son programme au lieu de le diaboliser -qui ne fait que le renforcer-.

    Ainsi, soutenir la candidature de Jean Luc MELENCHON, fait montre non seulement d’une posture militante de lutte contre la politique « sociale traitre » de Hollande, et, de barrage aux remugles fasciste et populiste qui affectent notre pays mais aussi toutes les social-démocraties, et, partant, d’une posture révolutionnaire.

    Quelle posture que de présenter un candidat de notre parti, sinon d’apparaitre comme des « diviseurs », des sectaires, et, de troubler l’électorat des masses au sens marxiste (« tout être humain sur lequel le capital fait une plus value sur sa valeur travail ») ?

    Doit on attendre un nouveau 12 Février 2017 pour que ces masses nous donnent une nouvelle leçon ?

    Un vote en faveur de l’option 1 sèchera mes larmes « au nom de l’idéal qui nous faisait combattre, et, qui nous pousse, encore à nous battre, aujourd’hui »(Jean Ferrat, un « homme communiste » et humaniste).