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Ce qui nous intéresse, c’est l’augmentation de nos salaires !
par Le Rail déchainé
Publie le jeudi 14 mai 2015 par Le Rail déchainé - Open-PublishingSurfant sur la vague néolibérale du gouvernement Hollande/Valls/Macron, les patrons de la SNCF ont ressorti leur projet d’intéressement aux résultats de l’entreprise. L’intéressement, c’est quoi ? C’est un peu d’argent que tu touches une fois par an, mais seulement si l’entreprise a fait des bénéfices.
C’est-à-dire qu’au lieu de te payer ton salaire en échange du travail fourni (et on sait que déjà là, les salarié-es se font volé une grande partie de ce qu’ils et elles ont produit), le patron t’en transforme un bout en ce qu’il appelle « intéressement », que tu ne peux toucher qu’en échange de la détérioration de tes conditions de travail, de la suppression de postes de plusieurs collègues, du gel de ton salaire, de l’augmentation du prix des billets pour les usagers. Si tout ça n’a pas été assez loin, tu ne touches rien ! L’intéressement, c’est au détriment des salaires, de la protection sociale, de nos conditions de travail !
Ca fait 20 ans que tous les patrons de la SNCF qui se succèdent essaient de nous imposer ça. Ca fait 20 ans qu’ils ne trouvent pas de majorité syndicale pour un accord. Les fédérations CGT, SUD-Rail, FO ont toujours refusé ce marché de dupes. La CFDT, l’UNSA, la CFTC et la CGC n’étaient pas assez fortes pour l’imposer. Cette fois, la direction SNCF met tous les atouts de son côté, en ne reculant pas devant la malhonnêteté.
Alors que les 3 EPIC issus de l’éclatement organisé par la loi ferroviaire n’auront d’existence effective qu’au 1er juillet, elle a déjà lancé des négociations pour des accords séparés sur l’intéressement, d’une part à SNCF Réseau, d’autre part à SNCF Mobilités. Et au lieu de dénoncer cette arnaque et d’en informer les cheminots et les cheminotes, toutes les fédérations syndicales invitées ont été aux réunions bilatérales organisées dans ce cadre qui nous divise et nous affaiblit !
Au sein de la SNCF, CFDT et UNSA représentent plus de 30% des voix aux élections et peuvent valablement signer un accord ; mais CGT et SUD-Rail représentent plus de 50% des voix des cheminots et des cheminotes et peuvent tout aussi valablement s’opposer à un tel accord qui, alors, est caduc. Se heurtant à cette difficulté depuis des années, les patrons se précipitent aujourd’hui car la période transitoire (avant les prochaines élections professionnelles) leur laisse un flou juridique qu’ils entendent exploiter sans vergogne. Ils ont décidé que pour SNCF Réseau, la représentativité durant cette période serait calculée à partir des seules élections de RFF (1 500 personnes, à comparer aux plus de 50 000 de SNCF Réseau) : les voix des dizaines de milliers de salarié-es de la SNCF transféré-es à SNCF Réseau sont ignorées et cela permet d’exclure CGT et SUD-Rail de la négociation de l’accord sur l’intéressement à SNCF Réseau ! Un accord entre amis, avec la CFDT, l’UNSA et la CGC peut alors voir le jour … et créer un précédent pour la partie SNCF Mobilités !
La manœuvre patronale est lamentable. Mais ce qui nous inquiète est la réponse des fédérations syndicales opposées à cela : n’est-il pas temps de faire un front commun, de mener une campagne d’ampleur dans toute l’entreprise pour dénoncer le danger de ces accords mais surtout pour relancer la lutte pour l’augmentation de nos salaires ?