Chine : 20 millions de chômeurs en plus

Chine : 20 millions d’ouvriers migrants sans emploi rentrent chez eux
Selon le quotidien du peuple

Quelque 20 millions d’ouvriers migrants sont rentrés dans leurs campagnes, après avoir perdu leur emploi en ville, dans le sillage de la crise financière mondiale, a déclaré lundi Chen Xiwen, directeur du Bureau du groupe dirigeant national sur le travail rural.

Environ 15,3% des 130 millions d’ouvriers migrants sont rentrés chez eux, a révélé Chen Xiwen, citant une enquête effectuée par le ministère de l’Agriculture dans 150 villages répartis dans 15 provinces, juste avant le congé du Nouvel An lunaire chinois, qui débutait, cette année, le 25 janvier.

M. Chen a fourni ces données, au lendemain de la publication du premier document émis par le gouvernement central depuis début 2009 et selon lequel cette année sera probablement la plus ardue depuis le tournant du siècle pour assurer le développement économique stable de l’agriculture et des régions rurales.

Le taux de croissance du pays a ralenti à 6,8% durant le quatrième trimestre de 2008, réduisant le taux annuel à 9%, le niveau le plus bas en sept ans. .../....
Quotidien du Peuple du 02.02.2009

Il y a quelques jours, le BIT (Bureau International du Travail) annonçait une fourchette de chomeurs en + pour la fin 2009 par rapport à 2007 située entre 18 et 30 millions de chômeurs, suivant les scénarios économiques plus ou moins graves établis par le FMI .

le bas de la fourchette a été enfoncé par la seule Chine, alors que l’année 2009 n’est pas encore commencée , en précipitant sur les routes et le retour aux campagnes un nombre immense d’ouvriers.

La recherche désespérée d’emploi, le nouvel exil, tends à l’extreme la société chinoise.

A l’échelle mondiale, les pires prophéties du BIT, qui avaient déjà été rectifiées à la hausse en 2 mois, sont déjà, probablement franchies, si on additionne l’ensemble de la poussée du chômage dans le monde .

Ces nouvelles sont simplement terrifiantes.

Les pays les moins développés ou qui ont les économies industrielles et financières importantes les plus récentes sont en train de payer un prix terrible à la crise.

Mais progressivement même des pays plus industrialisés plus anciens sont aux limites de la chûte libre comme la Corée du Sud , la Russie (qui a perdu au seul mois de décembre entre 550 000 emplois et 1 million suivant les estimations), comme les USA et bien entendu dans l’UE, la Grande-Bretagne qui est au bord du gouffre.

Une série de pays plus faibles sont en banqueroute (Islande, Ukraine, Lettonie, etc) sans émouvoir outrageusement les prédateurs de toutes sortes, sans compter que les bons docteurs Folamour du FMI se chargent d’indiquer toujours ce qui tuera surement le malade : la Saignée , toujours la saignée, surtout celle du peuple (comme les conditions posée à la malheureuse Lettonie en échange de prèts).

Pendant ce temps là des rumeurs d’unions sacrées nationales (PS, Sarko, etc,...), "Tous ensemble ! Tous ensemble ! Ouais ! ouais ! capitalistes et travailleurs, tous ensemble ! ouais ! ouais !" continuent de se répandre :

Martine Aubry et Alain Vidalies, secrétaire national PS à l’emploi :

"Il est urgent d’agir vraiment. Le Parti socialiste demande au Président de réunir sans délai toutes les forces vives du pays pour définir enfin un plan de relance adapté aux graves difficultés que rencontre notre pays" »
Mme Aubry "« Je (je....) lui demande solennellement de réunir tous les acteurs, les forces vives, les chefs d’entreprises, les syndicats, les partis politiques, que nous fassions un débat pour essayer de voir quelles sont les meilleures solutions". »

"Tous ensemble ! Tous ensemble ! Ouais ! ouais ! capitalistes et travailleurs, tous ensemble ! ouais ! ouais !"

« Le PS a fait des propositions. Elles rejoignent celles faites par les organisations syndicales, mais aussi recommandées par de nombreux experts et déjà mises en oeuvre dans plusieurs pays européens et bientôt aux Etats-Unis". »

En Grande-Bretagne et en Espagne par exemple ?

La crise du capitalisme est mondiale et puissante, elle bouscule pan à pan l’ensemble des sociétés du monde, et progressivement il devient évident que le moins douloureux pour l’humanité sera d’ôter tout pouvoir et tout droit d’exploiter aux capitalistes.

Pour la première fois, dans l’histoire de l’humanité, la classe des prolétaires est suffisamment nombreuse et qualifiée pour dirigée collectivement la planète à la place des banquiers et des capitalistes.

Des pays entiers , des régions entières du monde, naguère agricoles, sont devenues des pays industrialisés, urbains, avec d’énormes classes ouvrières, des prolétaires par myriades. Des pays comme l’Iran sont déjà des pays avec une bonne industrie, des usines de toutes sortes (usines automobiles, etc), des états comme le Brésil , le Mexique , la Chine, et plein d’autres sont devenus des états avec de grandes concentrations urbaines souvent majoritaires pleines de prolétaires. Le monde, si il demeure construit sur des développements inégaux (mais combinés comme disait Mandel), ne ressemble plus à l’ancienne partition entre un occident industrialisé et ouvrier et un tiers monde agricole.

Même en Palestine quand on pilonne des populations ce ne sont plus tant des populations agricoles mais une population urbanisée, même dans le chaos et la terreur des bombardements.

Les conditions des batailles ont radicalement changé par cette donne, en même temps que les classes et couches sociales avec lesquelles s’alliait la bourgeoisie pour dominer ont été laminées, détruites ou prolétarisées (classes paysannes et petite-bourgeoisie écrasées par l’industrialisation, couches des cadres et des agents de l’état prolétarisés et mis à la diète commune) la classe des prolétaires a gonflé.

Cette classe des exploités a maintenant des tas de raisons de se révolter et de penser à mettre en cause le pouvoir bourgeois .

Elle a une raison supplémentaire à l’injustice de l’exploitation de l’homme par l’homme pour le faire, pour diriger, cette raison vient des terribles dégâts infligés par le capitalisme en crise à l’humanité.

Ne rien faire c’est s’exposer à de terribles engrenages.

Mais mettre en cause le capitalisme c’est montrer le chemin, parler et s’activer pour le pouvoir des travailleurs c’est ce qui parait le plus raisonnable et le moins risqué pour l’humanité

Mais pas de mi-chemin.