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Cinema Melies : la maire de Montreuil envoie la police nationale (video)

par RSM

Publie le lundi 18 mars 2013 par RSM - Open-Publishing
3 commentaires

Ainsi on retiendra de la pitoyable fin de mandat de Dominique Voynet, l’envoi de 40 policiers un samedi soir dans un cinéma d’art et d’essai municipal... Dans un département où manquent cruellement les forces de l’ordre, c’est une décision "politique" qui est loin d’être neutre...


Samedi 16 mars 2013, des spectateurs montreuillois ont refusé de quitter la salle de cinéma après la projection d’un film. Leur demande : la réintégration des personnels écartés ou licenciés, ainsi que l’organisation d’un débat sur le devenir de la politique publique du cinéma.

La veille, la conseillère municipale déléguée au cinéma avait annulé par SMS une rencontre initialement prévue pour dialoguer avec des membres du comité de soutien du Méliès. Drôle de façon « d’apaiser » la situation…

Malgré une occupation digne et calme, Dominique Voynet a choisi une fois encore le recours à la force.

Refusant de se rendre sur place pour dialoguer avec ses concitoyens, la maire de Montreuil a réquisitionné sine die les forces de l’ordre pour faire évacuer ceux qu’elle devait considérer comme de dangereux intellectuels et agitateurs !

Les photos et les vidéos diffusées sur internet montrent clairement l’arrivée massive de policiers et l’évacuation musclée du cinéma, avec des spectateurs traînés par les pieds, ceinturés…

Après la brutalité verbale permanente comme substitut à toute discussion, à tout échange et en toute occasion, Dominique Voynet franchit une nouvelle étape dans la violence.

Récemment, sur France 3 Ile-de-France, Dominique Voynet avait voulu se placer en victime en dénonçant une « vie politique rude et brutale à Montreuil » et justifiant son refus de dire dès aujourd’hui si elle était candidate à un 2e mandat par cette curieuse phrase : « je n’ai pas envie de me promener pendant un an, avec une cible au milieu du front ».

Incroyable retournement de situation… Désormais, si « cible » il y a, elle semble plutôt être constituée par les Montreuillois.

Les élus RSM condamnent la méthode brutale qui a été choisie hier soir pour faire évacuer le cinéma municipal et l’absence absolue de toute volonté de dialogue par la maire et son adjoint à la culture.

L’histoire retiendra que dans une ville de gauche et dans un département où l’on déplore fréquemment le manque de policiers, la maire de Montreuil n’a pas hésité à faire donner la troupe dans un cinéma d’art et d’essai municipal.

Triste fin de mandat…les Montreuillois méritent vraiment mieux.

http://www.montreuil-autrement.fr/cinema-melies-maire-de-montreuil-envoie-police-nationale/

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Messages

  • Et il aurait fallu faire quoi ? Que proposez vous (de réaliste) ? J’en ai marre de la posture politicienne qui ne sert qu’à essayer de se faire réélire aux prochaines élections.
    Une partie des conseillers municipaux de RSM n’assiste plus aux conseils municipaux depuis plusieurs années, c’est facile à vérifier, ce groupe n’est pas crédible.

  • Ras le bol de cette lamentable histoire pré électorale. Les employés du cinéma ont peut-être envie d’être un peu tranquille après cette longue grève . Si vous vous intéressez à leur sort fichez leur donc la paix ! Certains membres du PS dissident de Montreuil n’ont ,me semble-t-il , pas beaucoup bougé pour sauver le précédent Méliès quand Jean-Pierre a viré tout le monde et pour cause il faisaient alors partie de la majorité municipale ! Une indignation à double vitesse...

    • +1 à Carmen.
      De plus, cette lettre est très bien :


      Méliès de Montreuil : la vertu ou l’efficacité

      Un billet de Fabienne Vansteenkiste : "La vertu ou l’efficacité. Dommage qu’il faille choisir. Mais je choisis la vertu."

      Sur cette affaire du Méliès, je n’ai jamais participé à la décision. Et en même temps, proche des milieux du cinéma, et cinéphile boulimique, je suis très sensible à la crise actuelle.

      Résumé de l’affaire selon moi : quand la maire a découvert que beaucoup d’argent (on parle de 143000 €) avait été soustrait à la comptabilité publique, il est certain, et elle le savait, que la meilleure politique, celle qui poserait le moins de problèmes, celle qui serait la plus payante, tant au point de vue électoral qu’à celui de la qualité de notre cinéma, aurait consisté à étouffer l’affaire, avec un minimum de vagues.

      On avait un directeur de cinéma hors pair, qui avait su faire du Méliès "le" cinéma de banlieue le plus réputé, celui où tous les réalisateurs et producteurs de films de qualité rêvaient de faire leur avant-première, celui où il était important de projeter un film, d’animer une séance.

      On aurait bien pu donner au cinéma 143000 € de subvention de plus en six ans sans que ce soit un drame.

      N’importe quel politique un peu malin aurait pensé qu’il valait mieux laisser courir, que la qualité et le prestige de notre cinéma valait bien cet argent, même s’il était en partie destiné à payer des taxis à un homme qui aurait pu, comme tous les autres, comme moi, rentrer en métro à 23 h.

      Mais voilà, accepter de fermer les yeux, c’était tourner le dos à la vertu, à ce que je considère comme fondamental dans la vie politique. Beaucoup, beaucoup trop, d’hommes politiques sont prêts à fermer les yeux sur les "petits accrocs" de ceux qui les servent.

      Il était probablement suicidaire de choisir de ne pas fermer les yeux.

      J’aime à croire que Dominique Voynet le savait, ou du moins savait que c’était très risqué politiquement.

      Elle a choisi, nous avons choisi avec elle, la vertu plutôt que le "sens politique".

      Moi qui suis cinéphile, je vais sans doute regretter l’aura de Goudet, qui a fait de "mon" cinéma le meilleur de toute la banlieue. Je vais regretter cette crise qui amène tous les cinéastes que j’aime à nous haïr.

      Mais je suis fière que mon équipe ait choisi la vertu face à la compromission. La vertu plutôt que l’efficacité.

      Je suis sans doute une rêveuse inadaptée, et d’ailleurs je vais bientôt quitter le monde politique, bien trop dur pour moi.

      Mais sur ce coup-là, maintenant et à jamais, je suis fière de Dominique Voynet et de son choix. L’argent du peuple, c’est sacré, et même le plus génial programmateur n’a pas l’utiliser à sa guise.

      La vertu ou l’efficacité. Dommage qu’il faille choisir. Mais je choisis la vertu.

      Fabienne Vansteenkiste