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Comme un lundi.

par L’iena rabbioso

Publie le lundi 27 avril 2020 par L’iena rabbioso - Open-Publishing

Pas mort : tu n’auras pas ton nom sur le monument aux morts

"Comme un lundi"

Cette réponse ne fait plus sourire à la question « comment ça va ? »

Car dans une petite ville de province, où la jeunesse est trop minoritaire pour provoquer des émeutes, c’est tous les jours dimanche.

Et c’est chiant.

La police se place aux endroits stratégiques pour verbaliser des véhicules qui ont cocher la case « sortie pour pratiquer un sport seul ou promener son chien » alors qu’ils sont immatriculés dans une région à 500 Km.

Les pigeons recherchent désespérément les restes de sandwichs laissés habituellement par les clients des petits bars ou snack.

Il y a des petites villes comme ça, où la jeunesse disparaît.

Pour le bien général, sans doute, j’ai décidé de ne plus avoir un avis tranché sur la nécessité ou non de stopper un pays entier.

On voit des petits vieux qui ont confectionné eux-même des masques avec des morceaux de tissus, ou de slips.

Ces masques n’adhèrent pas totalement au visage, ce qui signifie que leurs efficacité est il me semble discutable.

Mais l’important est de se rassurer.

Quand je dis que les jeunes ont disparu, j’exclue le cas de dimanche soir dernier, où j’ai entendu après l’heure du couvre-feux des rires et des hurlements de petits garnements.

Cela m’a fait un bien fou.

Vos conseils, directives, planifications, j’ai fini par les envoyer par la fenêtre, car personne ne peut décréter que les gens doivent obéir à l’ordre débile de ne pas sortir de leurs T1.

Ce sais de quoi je parle, j’habite dans un T1.
Pour éviter une prune que j’aurai pas les moyens de payer, je remplis mon attestation tous les jours, avec nom,prénom,adresse écrites avec un stylo à bille, et la date et heure, motif de sortie avec un crayon à papier pour pouvoir le mettre à jour avec une gomme, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi.

Quant à toutes ces célébrités qui découvrent les vertus de l’isolement, et qui pleurnichent sur l’impossibilité de reprendre leur tournée, mais qui se disent solidaires des pauvres qui n’ont pas la chance d’avoir une piscine, je répond simplement : les gens n’en n’ont rien à foutre de votre compassion.

Après avoir lu quelques articles de spécialistes, j’en arrive à la conclusion suivante : il n’y aura pas de remède miracle, et la pandémie prendra fin quand le virus aura disparu.

Exactement il avait apparu, laissant à la population le soin de répondre à cette énigme :

Pourquoi avoir mérité ça ?

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