Accueil > Communiqué du MNLA relatif aux exécutions sommaires par l’armée malienne

Communiqué du MNLA relatif aux exécutions sommaires par l’armée malienne

par MNLA

Publie le mercredi 13 novembre 2013 par MNLA - Open-Publishing

Communiqué du MNLA relatif aux exécutions sommaires de 3 personnes par l’armée malienne à Ghezraghen (Ménaka), le 08 Novembre 2013 et sur le démenti incroyablement fourni par Serval.

Nous regrettons d’entendre le Général Marc Foucault de l’opération française Serval, démentir l’exécution sommaire flagrante de 3 personnes détenues par l’armée malienne à Ghezraghen. Les éléments français sur le terrain sont bien au courant des tous les détails et de la circonstance des faits.

Les combattants du MNLA qui étaient présent à Ghezraghen ou s’est produite cette barbarie de l’armée malienne et qui croyaient à une impartialité de Serval, se disent profondément surpris de cette annonce du chef des militaires français.
Le Général Marc Foucault qui sortait des cérémonies de l’anniversaire de l’Armistice du 11 Novembre 1918 avec ses homologues de l’armée malienne à Bamako, ne devait mêler ce rapport de solidarité historique à la situation actuelle ou sont pays intervient sous mandat onusien.

Nous attendons de la France, modèle de démocratie et de défense des Droits de l’Homme, une transparence exemplaire et un grand sens de la responsabilité dans le conflit historique qui oppose l’Azawad au Mali.

De la France, ancienne métropole de toute la région, nous espérons plutôt une attention particulière permettant de corriger ses erreurs historiques de bricolage de 1958.

Le MNLA maintient sa version des faits qui démontrent une exécution sommaire et flagrante de 3 prisonniers civil et militaire par l’armée malienne à Ghezraghen et dément que ses hommes soient les premiers à ouvrir le feu. Plusieurs civils détenus par l’armée malienne avant l’arrivé de la mission du MNLA sont aussi mortellement blessées.

Nous appelons la Communauté internationale ainsi que toutes les institutions indépendantes à veuillez sur la situation réelle du terrain qui risque de conduire à l’effet contraire souhaité.

Le MNLA réitère pleinement sa disponibilité au respect strict de la résolution 2100 des nations unies.

Tous les détails sur les circonstances des exécutions sommaires de 3 personnes à Hazragha (Cercle de Ménaka) par l’armée malienne.

Dans la journée du 08 Novembre 2013, aux environs de 10 h du matin, trois (3) véhicules du MNLA se rendant au marché de Ghezraghen dans le cercle de Ménaka tombent nez-à-nez avec une patrouille mixte MINUSMA, Serval et armée malienne.
Les trois véhicules du MNLA tombent en premier sur les soldats de la force française Serval en poste avancé à quelque 2 km du village. Les hommes du MNLA se présentent et expliquent à Serval qu’ils se rendaient à la foire hebdomadaire pour des achats ordinaires. L’officier de Serval leur autorise l’accès mais en leur indiquant la piste à suivre. Tandis que le premier véhicule des hommes du MNLA poursuit sa route vers le village conformément aux indications de l’officier de Serval, les deux autres restent discuter quelques minutes avec les éléments français.

A 800 m du village, ce premier véhicule du MNLA tombe cette fois-ci sur une unité malienne stationnée là. Les quatre éléments du MNLA à bord du véhicule, accompagnés de deux autres civils forains pris en auto-stop, sont immédiatement encerclés par les soldats maliens, désarmés et ligotés sans aucune tentative de résistance. Moins d’une dizaine de minutes plus tard, le second véhicule du MNLA arrive sur place et constate la situation.

Ayant rapidement pris conscience des faits, ses éléments se mettent en position malgré l’étau formé autour d’eux par les soldats maliens. C’est à cet instant là que les militaires maliens accompagnés par des miliciens de la compagnie du Col. Elhadj Gamou ont ouvert le feu, générant la riposte des hommes du MNLA à bord du deuxième véhicule.

Le dernier véhicule du MNLA arrive à ce moment-là et prend part aux échanges de tirs. Sans résister longtemps, l’armée malienne et ses miliciens commencent à se replier en direction de Ghezraghen où se trouvait la force internationale de la MIMUSMA.

C’est durant leur repli que les soldats maliens ont froidement ouvert le feu sur leur douzaine de prisonniers dont les 6 membres du premier véhicule du MNLA qui étaient tous ligotés. Notons aussi que l’armée malienne détenait ligotés d’autres forains avant l’arrivé de la mission du MNLA.

Plusieurs prisonniers sont donc touchés, dont les 4 combattants du MNLA. En d’autres termes, ce n’est pas en situation de combat que ces combattants ont été visés, mais alors qu’ils étaient désarmés et ligotés.

Sur le coup, un civil forain et un des combattants du MNLA ligotés meurent alors qu’un deuxième combattant du MNLA succombera à ses graves blessures peu de temps après.

De leur côté, l’armée malienne et ses miliciens laissent également derrière eux deux corps de soldats sans vie.

Au moment de leur fuite, deux (2) voitures de l’opération Serval se rapprochèrent des éléments du MNLA restés sur le lieu des affrontements. Un officier de Serval sort alors son pistolet, tire en l’air pour attirer l’attention des éléments du MNLA et leur indique qu’ils ne sont pas autorisés à poursuivre les soldats maliens en fuite vers le village.

Les hommes du MNLA prendront juste le temps de faire des images des deux (2) personnes sommairement exécutées par l’armée malienne dans sa fuite et des 7 autres blessés identifiés, avant de tous les embarquer pour les remettre au CICR-Niger qui s’occupe de leur soin en vertu de la Convention de Genève.
L’équipe de Serval a ensuite rejoint les soldats maliens et ceux de la MINUSMA regroupés à l’intérieur du village.

Nous informons qu’après le départ du MNLA, l’armée malienne a procédé à d’autres arrestations de forains ramassés dans tout le périmètre autour du village de Ghezraghen.

Bilan final de l’accrochage de Ghezraghen :

Coté MNLA :
 3 personnes sommairement exécutées dont un civil forain ;
 7 blessés dont 4 graves (2 éléments du MNLA et 5 civils) ;
 Un véhicule emporté (celui des personnes arrêtées au début par l’armée malienne et ses miliciens ainsi que les 4 armes de l’équipage militaire).

Coté armée malienne et miliciens :
 2 soldats tués et plusieurs blessés graves ;
 Un véhicule détruit.

NB : Des images montrant les victimes ligotées et sommairement exécutées par l’armée malienne sont présentent et nous serons bientôt transmissent du terrain.

Attaye Ag Mohamed
Membre de la Commission Communication du CTEA (Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad)

Ouagadougou, le 13 Novembre 2013.

Azawad : Réoccupation ou reconquête,quoi qu’il en soit, c’est à la France de saisir cette opportunité de corriger l’histoire.
4 février 2013

Ancienne métropole de la région ; il y’a 55 ans (en 1958), la France du Général De Gaulle plaça en tiroir la demande d’indépendance qui lui a été adressée par les 300 responsables de l’Azawad. C’est à partir de ce « droit à la poubelle » accordée à cette requête, que les premières responsabilités du conflit en cours ont pries forme.

De ce qui a été bâclé par le Général De Gaulle ; au rattrapage historique actuel, le bilan n’exige t-il pas enfin une remise en cause profonde par le régime de Hollande ?

Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) n’est que la résultante d’un processus générationnel de révoltes cycliques qu’à connue l’Azawad depuis son annexion au Mali. La jeunesse qui a prie sa relève générationnelle à partir de Novembre 2010 n’est que la 3ème génération des expéditeurs de la lettre De Gaulle ou la 2ème génération des réprimés du régime de Modibo Keita.

Allons nous assisté au traditionnel stoppage d’hémorragie ou un traitement définitif de la plaie ?

De cette nouvelle « réoccupation française » de l’Azawad devra surgir une volonté originale de résolution politique durable du conflit.

La réoccupation par l’ancienne métropole…, peut être bien vers un néocolonialisme utile…

« Je vais au Mali, pour dire aux maliens que les terroristes ont été repoussés. ».

Cette phrase politiquement significative du Président Hollande sachant bien que des soldats de son pays partagent la ville de Kidal avec le MNLA, est un message fort à l’endroit des détracteurs qui croient toujours faire passer leur propagande anti-MNLA, en le confondant aux organisations djihadistes.

Le MNLA a fait ses preuves militaires dans la guerre contre l’intégrisme. Parmi ses 7 soldats tombés dans la bataille de Gao contre le MUJAO, se trouvent 2 de ses officiers bien connus par Bamako (Colonel Bouna Ag Attiyoub et le Col. Wari Ag). À Ansongo ainsi qu’à Ménaka, seul et sans aucun soutien extérieur, il a affronté la coalition terroriste. Les puissances au fin du bon renseignement de terrain, savent que durant ces batailles, le clan terroriste a été vaincu. Les différents retraits du MNLA n’expriment que la maturité politico-stratégique du mouvement. La France fait partie de ces puissances qui n’ont pas besoin d’un communiqué émanant de Bamako pour savoir la réalité du terrain.

Par ailleurs, ces détracteurs oublient que l’armée malienne supposée constituer « l’épine dorsale » de l’intervention termine en simple « poids au dos » des soldats français. Sauf que celle-ci existe en forme pour les exactions ethniques ciblées sur des innocents sans défense. La France dans l’air et au sol, voila l’opération réelle. Ils ignorent certainement que les appuis logistiques qu’a apportés Bamako au MUJAO durant ses confrontations avec le MNLA sont un secret de polichinelle. Ils leurs restera de découvrir qu’à la base de l’offensive djihadiste vers Bamako se trouve un planning aux partenaires encore inavoués.

La France sous Hollande a franchit un pas historique dans les rapports Franco-Algériens en reconnaissant puis en dénonçant « la brutalité profonde et injuste » de son système colonial en Algérie.

Certains analystes qualifient déjà cette intervention française de « programme impérialiste ».

Alors, le peule de l’Azawad, espère ne pas commettre l’erreur suivante, en osant croire au sens de liberté et de justice de la grande démocratie française.

La France se doit de corriger l’histoire, une histoire qu’elle a elle même bricolée il y’a 55 ans.

Elle devra saisir sa part historique dans l’origine du conflit ainsi que son acceptation par les deux antagonistes pour « dire le droit ».

C’est seulement à partir de là que le néocolonialisme prendre une forme consentante, utile et justifiée.

Attaye Ag Mohamed

Membre du Conseil Révolutionnaire du MNLA

Portfolio