Conflit chez les Le Pen ? Non ! Répartition des rôles !

Marine Le Pen et les personnalités les plus en vue du FN sont bien obligées de se la jouer « pas raciste » puisque c’est un délit et qu’il faut éviter les condamnations, ce dont le vieux père et grand-père n’a plus rien à foutre, à son âge.

D’où la répartition des rôles. Il est naïf de croire qu’ils ne s’entendent pas (particulièrement naïf le dessin de Placide montrant Le Pen fille et petite-fille, Philippot et Collard victimes du vieux).

Mais il y a plus grave : si le FN entretient en sous-main les « dérapages », c’est parce qu’il sait que son électorat, qui n’est pas consciemment fasciste, est quand-même raciste. Les Français le sont même hélas bien au delà de l’électorat frontiste, et les Le Pen le savent. Et ils en jouent.

C’est pourquoi il faut mener le combat contre le racisme en tant que tel, expliquer sans relâche que les différentes couleurs de peau et formes de visage ne sont là que pour décorer la planète, qu’en cas de transfusion un blanc et un noir peuvent se donner leur sang s’ils ont le même groupe, et c’est peut-être ça, la vraie « race », etc (Sauf pour les filles Le Pen, qui désirent peut-être, en cas de besoin, recevoir du sang de blonde sans vérification du groupe...)

Par contre il ne sert à rien de dire tout court « le FN est raciste », car cela lui apporte des voix dans la France telle qu’elle est.

Le FN joue surtout des dérapages racistes, avec la complicité de tous les médias et des autres politiciens, pour masquer ce qui pourrait détourner de lui les salariés, même racistes : son vrai programme économique et social.

La tricherie est totale : on a vu Marine Le Pen féliciter Syriza alors que si elle était grecque, elle serait à « Aube Dorée » et ne penserait qu’à envoyer les militants de Syriza en prison, voire au cimetière. Mais au lieu de dénoncer le mensonge, Sarko le reprend en lui « reprochant » son programme « d’extrême gauche », Pujadas fait un parallèle en forme de signe égal à peine nuancé entre son programme et celui du FdG, au lieu de dénoncer l’escroquerie de sous-titres copiés-collés pour un tout autre contenu. Et ils sont loin d’être les seuls !

Or, dès qu’ils se laissent un peu aller à parler économie, les dirigeants FN se révèlent pour ce qu’ils sont : des partisans de l’ultracapitalisme, avec tous les droits aux patrons et aux actionnaires et aucun aux salariés, avec la prison pour les syndicalistes, avec une forte diminution, voire la suppression des impôts justes et des cotisations sociales, ce qui implique fatalement l’augmentation des impôts injustes et la suppression des prestations sociales. Mais ils en parlent le moins possible et personne ne les y oblige.

Si seulement la moitié des patrons se sont déclarés proches du FN, c’est que l’autre moitié a eu l’intelligence de ne pas le dire, pour ne pas aller contre la supercherie qui consiste en effet à plagier le discours de gauche pour mieux le détourner. Ainsi, pour le FN, les « profiteurs » ne sont jamais les actionnaires mais par exemple les beurs et blacks parents de familles nombreuses et touchant les allocs.

Les politiciens des diverses droites, bleue, rose, verte, orange et toutes aussi jaunes les unes que les autres, ne peuvent pas dénoncer ce mensonge de la droite brune car cela reviendrait à dire : « Le FN veut mener la même politique que nous, sauf qu’il est prêt à imposer en trois mois à coups de fusil ce que nous imposons en cinq ans à coups de matraque. » (Différence certes importante qui m’a fait voter Chirac en 2002, alors que je me serais abstenu entre Josrac et Chipin.)

Le peu de politiciens de gauche qu’il reste ne devrait jamais intervenir dans un média sans avoir répertorié les citations où l’intervieweur a entretenu ce mensonge sur les prétendues préoccupations sociales du FN ou tenu des propos renvoyant dos à dos « les extrêmes », confusion surtout pas neutre puisque vomie par la gauche et recherchée par l’extrême droite. Et le journaliste concerné devrait se prendre chaque fois une véritable agression dénonçant sa collusion avec le FN.

La meilleure défense, c’est l’attaque, et tant qu’on n’en sera pas là, on n’assainira pas le débat. Contre le cancer, il n’y a pas de médecine douce.