Accueil > Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?
Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?
par sputniknews
Publie le vendredi 3 juillet 2015 par sputniknews - Open-Publishing8 commentaires
L’adhésion éventuelle au groupe BRICS pourrait être une bonne porte de sortie de la crise actuelle pour Athènes, estime Stephen Lendman, observateur du Centre de recherche sur la mondialisation Global Research.
En mai, le vice-ministre russe des Finances Sergueï Stortchak a proposé à la Grèce de devenir le sixième membre des BRICS (groupe de cinq pays réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). À l’époque, le premier ministre grec Alexis Tsipras a manifesté son intérêt pour cette proposition, rapporte Stephen Lendman.
Des négociations entre les États membres des BRICS sur l’adhésion éventuelle de la Grèce se poursuivront dans le cadre du sommet qui se déroulera à Oufa les 9 et 10 juillet.
Selon le journaliste, en cas d’adhésion, la Grèce pourrait compter sur l’aide de la banque de développement qui sera prochainement créée dans l’objectif de devenir une des institutions phares dans le domaine de finances, et contrer ainsi la domination de l’Occident sur les marchés financiers.
En outre, M.Lendman est convaincu que la Troïka des créanciers de la Grèce (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) n’a pas l’intention de sortir le pays de la crise.
Ainsi, le vice-ministre de la Défense grec Kostas Sirixos craint que la Grèce puisse se transformer en « colonie économique » de l’Europe si le gouvernement accepte les conditions des créanciers, qu’il a qualifié « d’inacceptables pour notre histoire, notre fierté nationale et notre souveraineté ».
Alexis Tsipras a appelé les citoyens à rejeter l’ultimatum des créanciers lors du référendum qui se tiendra le 5 juillet. Il a aussi laissé entendre que des élections anticipées seront possibles si le peuple grec choisit de soutenir le plan des créanciers.
« Si le peuple veut la pauvreté (…), nous respecterons son choix, mais nous arrêterons de le servir », a-t-il déclaré.
L’observateur de Global Research estime que la stratégie de la Troïka vise à aggraver la crise, à provoquer la faillite de la Grèce, à faire baisser l’euro afin d’avoir plus de bénéfices à l’exportation, à remplacer Syriza par un nouveau gouvernement plus accommodant, et/ou à utiliser la faillite de la Grèce comme prétexte pour exclure l’État de la zone euro.
Lundi, des manifestants ont protesté contre les conditions émises par les créanciers devant le parlement à Athènes.
« La marge de manœuvre des Grecs est faible (…). S’ils soutiennent le plan des créanciers, ils seront condamnés à l’esclavage. Après la sortie de la zone euro, le pays devra traverser une période très tourmentée avant que le redressement économique soit possible. Néanmoins, les chaînes de la zone euro ne mèneront strictement à rien », assure M. Lendman.
Karel Vereycken, Directeur de publication de Nouvelle Solidarité du mouvement politique Solidarité et progrès, a pour sa part déclaré à Sputnik :
« Le but des BRICS ce n’est pas de devenir plus nombreux mais d’approfondir les relations entre eux et de finaliser le projet de création de différents mécanismes de financement au niveau international. L’offre faite par les BRICS que la Russie qui préside actuellement le groupe des BRICS a transmis à la Grèce, c’est de devenir un membre de plein droit de la nouvelle banque. C’est une banque pas comme les autres, c’est une banque qui va se spécialiser dans les investissements, dans les infrastructures. La philosophie des BRICS est la philosophie du gagnant-gagnant. C’est-à-dire on investit mais chacun va retrouver son intérêt. »
Et de préciser le rôle que pourrait être celui des BRICS dans le cadre de la crise grecque : « Ce serait très important pour la Grèce et pour tout le monde que la Grèce puisse participer dans cette dynamique des BRICS qui est totalement à l’opposé de la dynamique actuelle de la zone euro. L’Europe aujourd’hui est désolante, elle est en faillite politiquement parce qu’elle ferme les yeux sur la montée des mouvements néonazis en Ukraine. Le FMI trouve beaucoup d’argent pour sauver l’Ukraine. L’Europe est en faillite moralement parce que pour les réfugiés qui viennent de l’Afrique elle se bat entre elle pour savoir qui va les accueillir. Économiquement, on est en faillite aussi parce que depuis une vingtaine d’années on tolère que la spéculation financière devienne plus importante que la vie des hommes et l’avenir de nos enfants. La Grèce ne veut pas seulement rejoindre une banque, elle veut faire partie d’une dynamique, on pense que l’avenir est possible et que ce n’est pas la dette du passé qui va définir le sort des générations des enfants à naître. »
Source : http://fr.sputniknews.com/international/20150702/1016818530.html#ixzz3eoEctvwT
Messages
1. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 3 juillet 2015, 18:36, par arnold
Extrait de l’article de Pepe Escobar, Saint-Pétersbourg dans le cœur de l’action, portant sur la 19e édition du Forum international économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF). 10 000 personnes, originaires de 120 pays, ont participé à cette édition 2015, qui s’est tenue du 18 au 20 juin.
... Et puis il y a eu la grande réunion en marge du forum SPIEF, celle de Poutine et du Premier ministre grec, Alexis Tsipras. La question ici n’est pas que la Grèce devienne un membre des BRICS demain, par exemple. Yves Smith, sur son blog Le Capitalisme Nu, a succinctement asséné : « Le risque objectif d’une nouvelle alliance Grèce-Russie … est de savoir si les Européens sont assez inquiets sur ce risque pour changer de cap. »
Il n’y a aucune preuve pour l’instant qu’il y aura un changement de cap. La Chancelière de Fer, Merkel, brandit maintenant ouvertement la carte de l’épouvantail russe – Moscou prend pied dans l’UE – pour tenir les autres pays de l’UE en accord avec l’austérité, obsession allemande.
Pour ce qui est du dernier mot sur le forum, il était difficile de battre Tsipras : L’Europe « devrait cesser de se considérer comme le centre de l’univers, il faut comprendre que le centre de développement économique mondial se déplace vers d’autres régions ».
Alors, y avait-t-il des maîtres réels de l’Univers présents au SPIEF ?...
L’article de Pepe Escobar est à lire ici : http://lesakerfrancophone.net/saint-petersbourg-dans-le-coeur-de-laction/
1. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 3 juillet 2015, 18:54, par arnold
Extrait d’un autre papier de Pepe Escobar daté du 13 février 2015
… Athènes n’a essentiellement que deux choix : soit la troïka consent à une sorte de répudiation de la dette, de manière concrète ou par un tour de passe-passe (comme l’arrangement favorisant la croissance que propose Syriza) ; soit la Grèce quitte la zone euro, en créant sa propre banque centrale et sa propre monnaie comme un pays indépendant. Il n’y a pas d’autre choix. Une dette équivalant à 175 % du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce ne peut tout simplement pas être remboursée.
La troïka et ses produits dérivés institutionnels ont beau dire qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ne sera pas une catastrophe, il n’en demeure pas moins que le défaut de paiement de la dette grecque pourrait avoir des effets plus dévastateurs que la faillite de Lehman Brothers. Lorsque cette société s’est écroulée, ce ne sont pas les facteurs fondamentaux qui ont causé une panique généralisée, mais la crainte que les risques inhérents à ses produits dérivés ne fassent dérailler le système.
En faisant abstraction de tout le baratin, ce qui ressort pour l’essentiel, c’est ce qu’a dit au Figaro il y a quelques jours Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne : il n’est pas question d’effacer la dette grecque et, surtout, il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. C’est clair comme du cristal : les institutions de l’UE livrent un combat contre la démocratie.
Le plan B demeure une possibilité réelle. Moscou a déjà invité Tsipras à rencontrer Poutine, et Pékin a invité Tsipras à rencontrer le premier ministre Li Keqiang.
Le « R » et le « C » des BRICS passent ainsi à l’action.
Il convient de rappeler les propos du ministre de la Défense de la Grèce, Panos Kammenos, lorsqu’il a évoqué comment une bonne partie de l’opinion publique grecque, sinon la majorité, voient les choses : « Nous voulons un accord. Mais s’il n’y a pas d’accord – espérons qu’il y en aura un – et si nous voyons que l’Allemagne demeure intransigeante et veut faire exploser l’Europe, alors nous devrons recourir à un plan B. Cela pourrait être les États-Unis au mieux, cela pourrait être la Russie, cela pourrait être la Chine ou d’autres pays. »
Alea jacta est. Troïka ou le R et le C des BRICS ?...
L’intégralité de l’article est à lire ici : http://lesakerfrancophone.net/de-minsk-a-bruxelles-cest-lallemagne-qui-compte/
2. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 3 juillet 2015, 19:53, par JO
Ben oui, ne sommes-nous pas dans un monde MULTIPOLAIRE ? La dictature impérialiste ça suffit !
3. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 4 juillet 2015, 09:21
Laissez le sort de nations et leur peuples dans le seules mains de la Banque Fédérale, Centrale ou encore le FMI, et la preuve du boulot encore à faire par les forces du progrès au sein du peuple !
La BRICS, je ne sais pas si c’est une solution, car, c’est aussi un groupe capitaliste, et pas une association solidaire et révolutionnaire, mais elle a le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière de la dictature financière.
Une 3ème banque euro asiatique permettrai aux pays du"tiers-monde" d’avoir une autre issue pour leurs dettes.
Les grecques pourront encore être à l’avant-garde d’une certaine façon de voir l’histoire .
4. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 4 juillet 2015, 11:52, par petit bourgeois marxiste dogmatique et attardé
La Russie sera sûre de pouvoir faire passer le gazoduc par la Grèce et la Macédoine (à moins que la CIA parvienne à la déstabiliser) vers la Serbie et la Hongrie si la Grèce adhère aux BRICS. Mais la Grèce y sera marginale et se trouvera dans l’orbite russe voire chinoise même si elle peut espérer un renvoi d’ascenseur. Pour une fois BHL n’aurait pas entièrement tort.
Cela dit, les conditions de vie des travailleurs grecs nous concernent, la géopolitique impérialiste, de plus loin.
5. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 5 juillet 2015, 13:58, par Ife
En clair, l’économie est éternelle (jusques à la prochaine crise, de ces "brics" qui sont déjà en pleine "perte de vitesse", la valeur étant un rapport qui ne doit jamais s’inverser sous peine de destruction et d’extermination). Voir à ce sujet le livre de Gaulard Karl Marx à Pékin, ou cet article http://www.palim-psao.fr/2015/06/l-empire-du-milieu-est-il-en-train-de-s-effondrer-des-limites-de-la-croissance-economique-chinoise-financee-par-l-endettement-par-to
Mais imaginer de ne plus échanger à valeur, faire équivaloir, bref monétiser, blasphène ! Plutôt mourir (et c’est sans doute ce qui nous arrivera, à vouloir l’équivalence et la "justice").
1. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 5 juillet 2015, 14:02, par Ife
"Si le peuple veut la pauvreté..."
De fait, il faudrait peut-être rompre avec le paradigme de la richesse/croissance, et arriver à vouloir si on veut la pauvreté, mais surtout remettre en cause l’obsession de l’appropriation et de l’échange pour dégager de la valeur. Bref quelque chose qui s’apparente au communisme... Mais le sujet du capital que nous sommes tous collectivement et individuellement a une peur bleue de ça, préfère risquer de crever, et n’hésite pas à faire crever les autres, pour ne pas en sortir.
2. Crise grecque : et si la solution se trouvait du côté des BRICS ?, 6 juillet 2015, 09:58
Le communisme moderne ne veut pas recréer la troisième classe dans les trains, ni ajouter une 4ème classe quasi gratuite mais hyper inconfortable et pas chauffée sur le toit des wagons...
L’essor des forces productives, la croissance des industries, créent des aspirations populaires vers le confort, la santé, les loisirs... que les lois du marché rendent inaccessibles !
Marx explique que l’essor des forces productives entravée par les rapports de productions rend nécéssaire la révolution prolétarienne...