Accueil > Culture : « La casse de nos métiers »

Culture : « La casse de nos métiers »

Publie le mardi 13 mars 2007 par Open-Publishing

Marc Slyper, de la CGT spectacle répond à nos questions. Il évoque la journée d’action d’aujourd’hui. (12 mars)

Que pensez-vous de l’agrément de l’État aux annexes 8 et 10 de la convention d’assurance chômage des artistes et techniciens du spectacle ?

Marc Slyper. La procédure est lancée, mais l’agrément n’est toujours pas donné. D’autre part, le fonds de professionnalisation crée par les ministres de la culture et du Travail va s’appliquer puisque la loi a été adoptée. Un fonds minimal qui n’est pas un fonds de professionnalisation mais une aumône. La situation est donc catastrophique. Générée par la réforme du régime d’assurance chômage et la nécessité de réformer les politiques et les financements publics, elle provoque, de fait, une crise de l’emploi sans précédent dans nos secteurs d’activité. Jamais les collectivités locales et territoriales n’ont vu un tel afflux de dossiers de la part d’artistes mais aussi de techniciens demandant le RMI. Par ailleurs, les entreprises d’intérim voient débarquer d’anciens intermittents qui postulent des boulots de manutention, de quoi gagner un minimum de revenus complètement précaires, pour pouvoir rester dans le métier.

Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle ?

Marc Slyper. Les engagements du ministre sur la pérennité du régime n’ont pas été tenus. C’est la casse de nos métiers. Cela provoque, et c’est très préoccupant, la remise en cause de toutes les politiques de financement du spectacle vivant et de la culture. Si une profonde réforme au niveau de l’État n’est pas envisagée, si les questions de la culture ne sont pas débattues pendant ces élections présidentielles, cela signifie qu’on va connaître une période de récession, une période qui va plonger, artistes et techniciens, dans une situation dramatique.

Quel sens donnez-vous à l’appel à la grève aujourd’hui ?

Marc Slyper. On est contre l’agrément. La CGT, qui est la principale organisation dans notre secteur, n’a pas été conviée à négocier en quoi que ce soit le fonds permanent. Le directeur du cabinet du ministre de l’Emploi nous a dit que le décret était prêt et qu’il n’y avait plus aucune marge de manoeuvre. Ils se fichent de nous ! Ils nous ont abandonnés au milieu du gué, lamentablement. Renaud Donnedieu de Vabres n’a tenu aucune de ses promesses. Aujourd’hui, le gouvernement prend la responsabilité de saborder toute possibilité de créations et de productions artistiques dans ce pays.

Entretien réalisé par V. H.

http://www.humanite.presse.fr/journ...