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DECLARATION DU CNCP DE MARTINIQUE RELATIVE AUX ELECTIONS EUROPEENNES
par Robert SAE
Publie le mardi 6 mai 2014 par Robert SAE - Open-Publishing« L’Europe a sauvé la Grèce » déclarait le Président Français, François HOLLANDE, lors d’une conférence de presse en mai 2013. En effet ! A la suite des mesures imposées par la troïka (Fonds Monétaire International, Banque centrale européenne et Commission européenne), en Grèce : le taux de chômage est passé d’un peu plus de 7% en moyenne avant la crise à plus de 27 % ; le taux de mortalité résultant de suicides et d’homicides a augmenté de 22,7% et de 27,6% respectivement de 2007 à 2009 ; le budget du ministère de la Santé a été diminué de 23,7% de 2009 à 2011.
S’il fallait une illustration pour ôter toute équivoque quant à la nature de l’Union Européenne et pour fonder notre position concernant les prochaines élections au parlement Européen c’est bien celle-là !
Le CNCP considère que pour défendre les intérêts de notre peuple, la position la plus conséquente est de ne pas participer au scrutin.
L’Union Européenne, telle qu’elle se construit aujourd’hui est un instrument aux mains des multinationales et des spéculateurs. La politique qu’elle mène est nuisible aux peuples. Dans l’UE, 10 % des habitants sont en situation de privation matérielle sévère et 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire. Comme le révèle la Croix Rouge Française, un quart de la population européenne est menacée de pauvreté du fait des politiques d’austérité. Dans le même temps les grands patrons du CAC 40 gagnent en moyenne 2,25 millions d’euros par an !
Les différents traités adoptés par l’UE imposent les règles du néolibéralisme, la toute puissance des banques et des spéculateurs. La « Troïka » fait du sabotage des services publics la première condition à toute intervention financière. Face au pouvoir exécutif déterminant que détient la Commission de Bruxelles, le Parlement Européen ne sert que de caution à ces politiques.
Le CNCP considère que la non participation à ces élections exprimera notre refus que les pays du monde entier soit soumis aux intérêts des puissances occidentales, à la loi de la jungle, à la politique criminelle d’austérité et de saccage des services publics, imposés par l’UE. En refusant de servir d’alibi démocratique à la Troïka, nous manifesterons notre solidarité avec les peuples européens sans interférer dans leur choix. Ceux-ci doivent être les seuls véritables acteurs de leur nécessaire union.
Le CNCP considère enfin que notre non-participation traduira
– notre volonté d’émancipation, de développement endogène et d’intégration à notre environnement caribéen,
– notre refus d’être noyé dans un électorat Français qui masque la situation néocoloniale de notre pays et notre volonté que la coopération économique avec l’Europe se fasse sur la base d’intérêts réciproques.
Nous appelons nos compatriotes à déjouer l’appel démagogique à la « responsabilité civique » car, aussi vrai que le droit de circuler librement ne signifie pas qu’on soit obligé de s’engager dans des impasses tortueuses et malfamées sous la contrainte de brigands, le droit de vote ne signifie pas qu’on soit obligé de servir d’alibi à des institutions responsables du pillage et de l’oppression des peuples.
Pour les délégués élus au CNCP,
le Président : Jean ABAUL ; le Porte – Parole : Alain LIMERY 05 / 05 / 2014