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DES TERRORISTES A POLE EMPLOI
par pole emploi
Publie le lundi 13 février 2017 par pole emploi - Open-Publishingci dessous article decrivant ce qui arrive a notre camarade de FO, a la fin vous trouverez le communiqué de l’intersyndicale.
« Daech revendique le tremblement de terre en Italie ».
C’est le mail envoyé par Yann Djail à ses collègues de travail du Pôle emploi de Saint-Germain-en-Laye le 29 août dernier. « Une simple blague, qu’on peut certes trouver douteuse » reconnaît Aissa Djehich, délégué FO, mais qui vaut à l’agent, lequel entamera ce lundi une grève de la faim, de vivre depuis plus de six mois « un véritable cauchemar ». Retour sur les faits.
Dix jours après l’envoi du courriel, Yann Djail est convoqué par le responsable sécurité de sa direction régionale. « On voulait lui faire dire qu’il était terroriste, explique le syndicaliste. On lui a prêté plein de choses comme une allégeance à Mahomet, d’avoir dit cinq fois Allahu Akbar le jour de Charlie Hebdo, d’avoir transporté une bombe ou d’avoir envoyé un mail déclarant qu’il souhaitait partir en Syrie. Yann étant kabyle, ça l’a révolté ». Dans la foulée, il est suspendu de ses fonctions et une plainte est déposée contre lui pour « apologie du terrorisme ». Quelques jours plus tard, il est convoqué au commissariat de Saint-Germain où il est placé en garde à vue et son domicile est perquisitionné. « Mais toutes les accusations ont été immédiatement démontées », poursuit Aissa Djehich. L’affaire est classée sans suite.
La direction ne veut rien entendre, assurent ses collègues
Mais pas par la direction de Pôle Emploi qui lui impose « une mutation sanction ». « Si j’acceptais de rejoindre l’agence de Versailles, les sanctions étaient levées », explique Yann Djail. « Mais il n’a pas voulu perdre la face, enchaîne son représentant syndical. Il estimait qu’il n’a rien à se reprocher. Lors de l’entretien, il a jeté son stylo par terre et tapé du poing sur la table ». Depuis le mois de septembre, l’homme, travailleur handicapé et diagnostiqué anxio-dépressif, est en arrêt maladie. Malgré la pétition et les témoignages de ses collègues, « la direction ne veut rien entendre », regrette-t-il. « On a été choqués quand on nous a annoncé sa mise à pied, explique un autre agent. La direction avait fait appel à des vigiles et avait mis en place une cellule psychologique. On ne voulait pas être complice de cette machination, mais on en a profité pour parler de notre mal-être à l’agence ».
La direction régionale de Pôle emploi évoque de son côté « un comportement inapproprié » qui justifiait « de déposer une main courante ». Elle estime « que la blague n’a pas fait rire », et souligne que « la police a fait son travail ». « On était aussi dans notre rôle de protéger ses collègues et le public », note-t-elle également. Quant à la mutation, « il s’agissait d’apaiser la situation, explique le représentant. On lui a proposé une agence capable de l’intégrer. C’était une opportunité à saisir. Un autre employeur n’aurait sans doute pas montré autant de latitude ». Yann Djail a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux en saisissant un avocat.
communiqué de l’intersyndicale en soutien :
L’état d’urgence, la nouvelle arme de la direction de Pôle Emploi.
Il y a plusieurs mois un agent de Pôle Emploi a été dénoncé auprès des services de Police par la Direction de Pôle Emploi au seul motif d’avoir diffusé un dessin de Charlie Hebdo auprès de ses collègues. Cette même Direction est allée jusqu’à porter plainte contre lui pour « apologie du terrorisme ».
Après une garde à vue et une perquisition à son domicile, la Police a totalement blanchi cet agent de Pôle Emploi.
Pour autant, il est aujourd’hui sanctionné (mutation sanction) par la Direction Générale de Pôle Emploi.
Les Organisations Syndicales, FO, CGT, Continuons La Lutte (CLL), SNU-FSU, Solidaires SUD Emploi, SNAP, SAGE de Pôle Emploi Ile de France dénoncent cet acharnement et le choix de la Direction de Pôle Emploi de profiter de l’état d’urgence pour attaquer de la sorte un agent.
Notre analyse de la situation, au-delà de cet exemple à Pôle Emploi et probablement pas isolé, nous permet de constater une menace pesant sur l’ensemble des travailleurs.
Serait-ce là une nouvelle politique de Gestion des Ressources Humaines ?
Les sept Organisations Syndicales refusent cette orientation et continueront à la combattre. Nous exigeons dans un premier temps la levée de la sanction et la réintégration immédiate de notre collègue dans sa fonction.